Chronique
Quand Obama perd
la boule
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 9 septembre 2013
Décidément, le récent sommet du G20 a
été pour une fois bénéfique dans le
mesure où les masques sont tombés une
bonne fois pour toutes. Le « président
américain d’Israël » vient de succomber
à son naturel qu’il avait pourtant
essayé de cacher par une hypocrisie
diplomatique digne d’un Prix Poubelle de
la Pourriture décroché avant même qu’il
ne réalise ses premières prouesses à la
Maison Noire.
Pris au dépourvu par le sang-froid de
son homologue russe, Obama a beau
brouiller les cartes pour substituer son
« G20 » au Conseil de sécurité et
arracher par la même occasion un quitus
mortel pour le peuple syrien, il a
échoué. Etre à onze pour la guerre ne
signifie en rien que la « communauté »
internationale y est unanime. Cela dit,
le rendez-vous de Saint-Pétersbourg a
l’indignité d’un président qui s’est
comporté en voyou à l’instar d’un
mauvais perdant. C’est vrai, les films
westerns nous ont habitués à ces scènes
où l’on abat son rival froidement autour
d’une table de poker. Le Yankee de la
Maison Noire ne semble pas donc avoir
échappé à cette coutume quoiqu’il ne
soit pas natif du Farwest. Aucun respect
donc des convenances diplomatiques au
point de traiter son homologue d' « âne
» et de « connard ». N’ayant pu
convaincre l’assistance par son discours
creux et infondé sur une probable
attaque à l’arme chimique de la part du
gouvernement syrien, le «mythomane et
pousse-au-crime américain », est passé
donc au dernier acte de sa litanie en
déballant les affaires Snowden et
PussyRiot qui n’ont pas droit de cité
dans l’ordre du jour du G20. A
l’occasion, le chouchou d’Israël aurait
pu parler de Guantanamo, de ses
concitoyens harcelés à longueur d’année
au nom de la lutte antiterroriste. En
guise d’échantillon, rappelons à Obama
l’une des implications de « sa
démocratie » qu’il ne cesse de brandir à
tout bout de champ. Aux Etats-Unis,
toutes les personnes qui ne possèdent
pas la citoyenneté des USA (c'est le cas
de trois millions de résidents
permanents, de nombreux détenteurs d'un
visa provisoire, des visiteurs,
touristes, hommes d'affaires - et de
tous les autres étrangers, y compris
ceux qui n'ont jamais mis les pieds aux
Etats-Unis), sont désormais soumis à une
législation spéciale, dès l'instant où
ils sont soupçonnés de « terrorisme ».
Au lieu d'être déférés devant un
tribunal de droit commun, ils sont
passibles d'une cour militaire. Cette «
justice » expéditive permet de condamner
un suspect à quelque peine que ce soit,
peine de mort incluse, à huis clos, sans
preuves, sans avocat et sans appel. Les
juges militaires font en même temps
office de jurés et prennent leurs
décisions à la majorité des deux tiers.
Le procès peut avoir lieu aux Etats-Unis
ou à l'étranger (par exemple dans une
base militaire ou sur un navire se
trouvant dans les eaux internationales).
On le voit donc, la « démocratie »
américaine ne s'inspire pas seulement
d'Orwell, mais aussi de Kafka. Quant à
Poutine, judoka par excellence, il avait
riposté laconiquement : « Je devrais
avoir peur de cet homme maigre ? Moi je
combats de vrais ours ! »
Article publié sur
la
Nouvelle République
Reçu de l'auteur
pour publication
Le sommaire de Chérif Abdedaïm
Les dernières mises à jour

|