Opinion
La fonte de
l'iceberg
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 9 juillet
2012
On a longtemps pavoisé autour du
massacre de Houla en l’attribuant aux
troupes de Bachar Al Assad, et c’était
là une occasion d’accuser le pouvoir
syrien de massacre justifiant une
intervention humanitaire ; mais les
dernières révélations du grand quotidien
allemand le Frankfurter Allgemeine viennent encore une fois discréditer la
thèse propagandiste des Occidentaux et
remettre les pendules à l’heure. Selon,
ce quotidien, ce fut l’armée syrienne libre (ASL) qui
a commis le massacre de Houla et non pas
Assad et l’armée régulière syrienne,
mais bien plutôt ces escadrons de la
mort de l’OTAN qui ont été importés de
l’extérieur et qu’Hillary Clinton
soutient, ainsi que Hague, Fabius et le
reste de ces gens. Dans ce jeu, Kofi
Annan n’est essentiellement rien d’autre
qu’un homme de paille pour ces escadrons
de la mort.
Dans cette situation, la
Russie et la Chine maintiennent leur
position, après la réunion de Genève,
samedi dernier- quant à toute décision
concernant la transition du pouvoir en
Syrie qui ne doit être prise uniquement
que par le peuple syrien.
Dans ce contexte, Webster G. Tarpley,
Ph.D, écrivain et historien américain,
explique dans une interview accordée à
Press TV, les enjeux de la politique de
l’Occident. Pour cet analyste averti, «
la
politique actuelle sous le gouvernement
Obama avec Hillary Clinton comme
ministre des affaires étrangères, vise à
la destruction de la souveraineté des
nations sur cette planète. Il est
vraiment question de ramener le monde
aux temps précurseurs du traité de
Westphalie en 1648, traité qui établît
alors le régime des états souverains
indépendants.
Le
désespoir des Etats-Unis et du
Royaume-Uni vient de leur banqueroute
financière et ce qu’ils doivent faire
est simplement accélérer la vitesse
d’exploitation, de pillage et de pompage
de l’économie mondiale. Ce faisant, ils
se rendent compte que tout gouvernement
national est un obstacle intolérable qui
est sur leur chemin. »
De ce fait, leur but n’est pas seulement
le changement de régime: il est
d’instaurer des micro-états, de « petits
états », pour utiliser la terminologie
de Zbigniew Brzezinski, une « partition
», terme favori de George Soros, une
balkanisation, des états brisés, une
agglomération de seigneurs de la guerre
comme on le voit actuellement en Libye.
Un but qui permet d’obtenir, selon Tarpley, une situation où le FMI et
l’OTAN règnent sur le monde d’en haut,
et en bas, avec une cour de petites
entités ineptes, folles et balbutiantes,
qui jamais ne pourront résister à Exxon
Mobil, JP Morgan, Halliburton ou quelque
entité que ce soit leur ressemblant, un
peu comme la Libye aujourd’hui.
L’objectif est donc de briser la Syrie,
d’en détacher la partie kurde, d’en
détacher d’autres parties qui seront
réclamées par la Turquie; peut-être
recommencer une guerre civile au Liban,
peut-être y aurait-il une guerre
perpétuelle en Syrie, peut-être
qu’Israël se servirait de territoires
convoités et ainsi de suite. Voilà où
l’on se dirigerait.
Décidément, la fonte de l’iceberg ne
cesse de nous dévoiler les intentions
prédatrices de l’Occident et tout son
jeu hypocrite appuyé par ses vassaux
arabes.
Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République du lundi 9
juillet 2012
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