Chronique
Toute honte bue
Chérif
Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mardi 9 avril 2013
10e anniversaire de
l'invasion criminelle de l'Irak par les
gangsters-assassins US. Une guerre basée
sur des mensonges provoquant la mort de
près d’un million et demi de civils
irakiens selon la revue médicale
britannique Lancet. Un pays réduit au
chaos par les criminels US qui ont
imposé un gouvernement à Bagdad,
considéré parmi les plus corrompu de la
planète, qui détient des centaines de
milliers de prisonniers politiques, qui
assassine à cœur joie, qui pratique
tortures et viols systématiques, un
gouvernement très démocratique, soutenu
par les US évidemment et avec qui traite
l'Union européenne, comme si rien
n'était.
Dans cette situation
chaotique, n’oublions pas également les
conséquences inhumaines dues à
l’utilisation des armes prohibées. Les
organisations sanitaires n’ont cessé de
dénoncer les taux élevés des
malformations de nouveaux nés irakiens
dus à l'utilisation de l'uranium
appauvri et le phosphore blanc. Face à
cela, aucune réaction des médias
embedded trop occupés sans doute par
leur campagne anti-syrienne.
Bien entendu cet
engouement médiatique anti-syrien ne
pourrait cesser que lorsque le pays
connaîtra le même sort que celui de
l’Irak, la Libye et l’on passe.
Dans cette optique,
la partition de la Syrie demeure l’un
des piliers de la feuille de route mise
en œuvre au Proche et Moyen-Orient
depuis belle lurette par les sionistes
et reprise par les néo-cons. Dans cet
échiquier, les premiers pas se dessinent
à travers la récente entente Ankara-PKK
dont le dernier signe est l'appel du
leader kurde Abdullah Öcalan à renoncer
à la lutte armée. Apparemment une «
fédération autonome kurde » serait est à
l'étude. Elle serait placée « sous la
protection » d'Ankara (le tout, bien
entendu, supervisé par Israël). Pour ce
qui est de la zone « kurde » à détacher
de la Syrie, les auteurs du projet
voient grand : cette zone engloberait
Alep. On voit que tous les moyens sont
bons pour en finir avec l'indépendance
syrienne.
Outre ces différentes
tentatives de faire chuter un régime
récalcitrant, selon le journaliste
italien Manlio Dinucci, la campagne
d’armement des terroristes syriens se
poursuit avec la bénédiction de
Washington et le financement des gros
lars di Golfe. « La main droite des
Etats-Unis ne voit pas ce que fait sa
main gauche. Alors que le secrétaire
d'Etat John Kerry déclare à qui veut
l'entendre que Washington ne livre pas
d'armes aux « contras » qui attaquent la
Syrie, une enquête du New York Times
montre qu'au contraire, c'est la CIA qui
organise le trafic... »
« Depuis des centres
opérationnels appropriés, des agents de
la CIA pourvoient à l'achat d'armes avec
des financements (de l'ordre de
milliards de dollars) concédés
principalement par l'Arabie Saoudite, le
Qatar et autres monarchies du Golfe ;
ils organisent ensuite le transport des
armes en Turquie et Jordanie à travers
un pont aérien, puis les font enfin
parvenir, à travers la frontière, aux
groupes en Syrie, déjà entraînés dans
les camps installés à cet effet en
territoire turc et jordanien. »
Selon le journaliste
italien, depuis que l'opération a
commencé en janvier 2012, au moins 3.500
tonnes d'armes, selon une estimation par
défaut, ont ainsi été transportées par
pont aérien. Les premiers vols ont été
effectués, par des avions militaires de
transport C-130, du Qatar en Turquie.
Depuis avril 2012 ont été utilisés de
gigantesques avions cargos C-17, fournis
par le Qatar, qui ont fait la navette
entre la base aérienne d'Al-Udeid et
celle turque d'Esenboga. Détail non
négligeable : la base aérienne qatarie
d'Al-Udeid abrite le quartier général
avancé de l'US Central Command, avec un
personnel de plus de 10.000 militaires,
et fonctionne comme hub pour toutes les
opérations au Proche-Orient. Dans ses
dépôts sont stockés des armes de tous
types, y compris certainement aussi
celles non made in USA, plus adaptées
pour les opérations secrètes. Depuis
octobre 2012, des avions jordaniens
C-130 ont atterri dans la base turque d'Esenboga,
pour charger des armes à transporter à
Amman pour les « rebelles syriens »...
« En même temps, des
avions cargos jordaniens ont commencé à
faire la navette avec Zagreb, en
transportant à Amman des matériels
d'arsenaux croates achetés avec les
financements saoudiens. Pour cette
opération on utilise de gigantesques
avions Iliouchine de la Jordanian
International Air Cargo. Depuis le mois
de février 2013, aux vols des avions
cargos qataris et jordaniens se sont
ajoutés des saoudiens, effectués par des
C-130 qui atterrissent sur la base
turque d'Esenboga. »
Par ailleurs, aucun
souffle médiatique sur ces enfants
soldats enrôlés de gré ou de force par
les terroristes pour combattre l’armée
syrienne. Dans ce contexte, la toile du
net nous offre chaque jour son lot de
surprises. Récemment, quelques photos
ont été mises en ligne et sur lesquelles
figurent des enfants âgés de 8 et plus.
Sur l’une de ces photos, l’enfant soldat
syrien pose cigarette au bec entre deux
barbus en treillis engagés dans la lutte
armée contre le régime en place et pour
qui sa présence semble normale.
Ce gamin s’appelle
Ahmed, il a huit ans et ses parents
auraient été tués dans un bombardement
de l’armée syrienne sur Alep. Son père
était lui-même engagé dans la guérilla
contre le gouvernement. Ahmed est bien
sûr incapable de se servir réellement du
fusil de guerre dont on l’a doté mais ce
ne sont certainement pas les occasions
de risquer sa vie que lui refuseront ses
deux camarades de combat.
D’autres enfants sont
recrutés à l’étranger comme cet
adolescent parti de Ceuta pour lutter
sur le «sentier de Dieu» contre le
régime syrien. Selon le journal espagnol
El Pais Nourdine âgé de 16 ans avait
quitté le domicile familial en direction
du Maroc et, c’est de là, qu’il avait
regagné la Turquie d’où il avait appelé
ses parents.
Face à toutes ces
violations, c’est l’omerta au sein de
ces pseudo-démocrates qui d’habitude
sont quasi présent sur les plateaux de
télé pour distiller leur venin
quotidien.
Cela étant, sur le
plan diplomatique, et après avoir donné
aux nouvelles marionnettes de Washington
le siège de la Syrie à la Ligue arabe,
le Qatar offre à ses protégés
l'ambassade de Syrie à Doha. Il est
probable que les autres dictatures du
Golfe suivront, de même que les pays
arabes « révolu-sionisés »…toute honte
bue.
Article publié sur la
Nouvelle République
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