Chronique
Coup de starter
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Lundi 8 juillet 2013
Ça y est le coup de starter a été donné
pour un nouveau cycle de violence en
Egypte. Comme anticipé, les Frères
musulmans destitués du pouvoir sont
passés à l’action. Des éléments armés se
sont attaqués à l’aube du vendredi
dernier à six postes de police et
militaires dans le nord de Sinaï. Ce qui
a causé des affrontements causant la
mort d’un soldat et plusieurs blessés,
selon des sources concordantes. Selon le
journaliste égyptien Hatem Balak, le
poste de police central d’Al Arich a
également été attaqué.
Les hommes armés seraient munis de
roquettes et de mitrailleuses, selon
l’AFP, ajoutant qu’il s’agit « de
terroristes ».
D’autres sources d’information
égyptiennes ont évoqué des tirs de
roquettes sur les barrages militaires
assurant la sécurité de l’aéroport d’Al
Arich. Elles ont ajouté que les hommes
armés ont ouvert le feu sur le poste de
police de Rafah, sur les frontières avec
la bande de Ghaza, blessant plusieurs
soldats, ajoutant que ce point était
proche des renseignements militaires de
la région.
Suite à ces événements, les autorités
égyptiennes ont fermé le passage de
Rafah reliant la bande de Ghaza dans la
journée de vendredi.
Et pourtant si l’on se réfère aux propos
de Morsi, ce dernier a appelé ses
partisans à résister pacifiquement au
coup d’Etat militaire et ne pas faire
recours à la violence contre les
soldats. Un haut responsable du
groupement islamiste des Frères
Musulmans a déclaré que le mouvement
n’avait aucune intention de recourir à
la violence.
Un « pacifisme » qui s’affiche déjà avec
près de 14 morts et une centaine de
blessés selon le bilan de la soirée de
jeudi dernier.
Trois morts à Alexandrie dans les
affrontements entre pro et anti Morsi.
Dans cette même ville, la police a
arrêtée deux personnes munies d’une
bombe artisanale. Six partisans de Morsi
tués lors de l’attaque contre le siège
des services de sécurité à Marsa
Matrouh.
A Minya, 3 personnes, dont deux
policiers, ont été tuées et quatorze
autres ont été blessées. A Fayoum, des
dizaines de personnes ont été blessées
dans une attaque organisée par des
inconnus contre les locaux du Parti
liberté et justice, l’émanation
politique du mouvement islamiste des
Frères musulmans.
Dans la nuit de mardi à mercredi, seize
personnes ont trouvé la mort et quelque
deux cents autres ont été blessés dans
une attaque à l’arme à feu extrêmement
violente menée par des hommes
non-identifiés. Les scènes se sont
déroulées près de l’université du Caire
et visaient des partisans du président
déchu, Mohamed Morsi.
Dans la journée de mardi, sept personnes
avaient déjà péri dans des heurts entre
des partisans et opposants de l’ancien
chef de l’Etat. Une semaine de violence
qui fait déjà près d’une soixantaine de
morts et pas moins de deux cent blessés,
dont un journaliste américain qui
travaillait pour le centre culturel
américain d’Alexandrie.
Cela dit, l’oxymore islamiste fait
craindre de pires lendemains. Le plan
Oded Ynon est en marche.
Article publié sur
la
Nouvelle République
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