Chronique
« Regime change »
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mercredi 1er août
2012
«Stratégie du « Regime change »- ou «
changement de régime »- oblige, la
duplicité criante des Occidentaux nous
révèle finalement que ces campagnes «
anti-récalcitrants » sont menées dans le
but de placer leur nouveaux pions à la
tête des pays arabes convoités. Cette
stratégie apparaît de façon évidente
comme une composante incontournable de
la guerre qui a été menée par l’Otan en
Libye, et maintenant en Syrie.
Ces « nuisances » composées de la secte
criminelle franco-britannico-américaine
et ses autres alliés impérialistes n’ont
pour l’instant qu’une seule
préoccupation : le renversement du
président syrien.
Pourquoi donc ? D’après certains
observateurs, Assad est considéré
trop dépendant de l’Iran. Ainsi, leur
objectif est d’imposer un régime tout
aussi militariste et autoritaire, mais
qui est sous leur contrôle. Donc, pas besoin d’évoquer une
quelconque prétention « démocratique ».
Selon le magazine
Foreign Policy
pendant au moins six mois, 40 groupes
d’« opposition » syriens s’étaient
rencontrés en Allemagne sous l’égide de
l’Institut américain pour la Paix (US
Institute for Peace, USIP) pour
planifier un gouvernement syrien post-Assad.
Le chef du projet est l’universitaire
Steven Heydemann de l’université
Georgetown, mais l’USIP est financé par
le département d’État. « Il s’agit d’une
situation où un rôle par trop visible
des États-Unis aurait été profondément
contre-productif », a dit Heydemann.
Dans un article paru en février dans le
Foreign Policy,
il a exhorté que « le groupe des Amis
[de la Syrie] mette rapidement en place
un organe unique et centralisé
supervisant l’entraînement et
l’équipement de l’opposition armée. Ceci
impliquera inévitablement un rôle
significatif pour la Turquie qui héberge
actuellement l’ASL dans des régions
situées le long de la frontière
syrienne. »
Cela étant, le rideau s’est levé cette
semaine sur la proposition du général
syrien, Manaf Tlass, comme chef du
gouvernement transitoire d’unité
nationale devant être mis en place au
cas où les États-Unis et leurs alliés
arriveraient à renverser le régime du
président Bachar al-Assad.
Pour rappel, ce nouveau parvenu, fils
d’un ancien ministre de la Défense, bras
droit d’Al Assad pendant des années, n’a
fait défection que le 6 juillet dernier.
En coulisse, rapporte le journaliste
Chris Marsden, il est parrainé
par Washington. Selon ce journaliste, le Wall Street Journal
a écrit, « Selon des responsables
américains et du Moyen-Orient, le
gouvernement Obama et les responsables
de certains pays arabes et occidentaux
sont en train de discuter des moyens
d’installer au centre d’une politique de
transition de l’État arabe le plus haut
gradé à avoir fait défection de l’armée
de la Syrie. »
Une proposition totalement appliquée comme
le révèle Reuters : « la Turquie a
établi une base secrète, en collaborant
avec l’Arabie saoudite et le Qatar pour
diriger, armer et former l’opposition.
Son personnel comprend 20 anciens
généraux syriens.
La proposition d’un homme fort militaire
constitue en partie une tentative de
réprimer les forces mêmes que les
principales puissances ont mobilisées
contre Assad – les Islamistes, dont ne
font pas seulement partie les Frères
musulmans, mais aussi Al-Qaïda et
d’autres groupes salafistes armés et
financés par les États du Golfe.
Plus besoin donc pour Washington et ses
acolytes d’affirmer leur « neutralité »
vis-à-vis de la crise syrienne.
Chérif Abdedaïm,
La Nouvelle République
du 1er août 2012
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