Chronique
« NO FLYING ZONE » !
Chérif Abdedaïm

Chérif
Abdedaïm
Dimanche 1er avril 2012
Nouveau bilan des raids sionistes à
Ghaza. Après cinq jours de bombardement
et pilonnage, on enregistre 25 martyres
et plus de 80 blessés. Israël qui a
habitué le monde au viol des résolutions
onusiennes, vient de violer, encore une
fois, l’accord du cessez-le-feu signé
entre les parties.
A cela faudrait-il ajouter
l’utilisation d’armes prohibées, selon
le ministère palestinien de la santé. «
Il revient à la communauté mondiale
d’opter pour une prise de position
légale, éthique et humaine et condamné
l’utilisation des armes prohibées en
Israël », a-t-il déclaré. Quelle est
cette « communauté internationale » à
laquelle s’adresse le ministre
palestinien ? Les victimes de Ghaza et
les séquelles qu’elles traînent, suite à
l’utilisation d’armes prohibées, n’onot-elles
pas suffit à interpeller cette «
communauté internationale » ?
« Les drones n’ont pas quitté le ciel
de Ghaza, tuant et blessant femmes et
enfants, détruisant maisons et
immeubles, y compris celui de la
Croix-Rouge à Jabalia, semant la
terreur, cette terreur qui dure depuis
plus de 60 ans » ajoute une autre
source, sans que les dirigeants
occidentaux, tant mordu de démocratie ne
lèvent le petit doigt.
Ces avions sans pilotes ont bien
paradé dans le ciel Ghazaoui en
pilonnant les populations civiles, alors
que l’Occident prompt à imposer une « No
flying zone » sur la Libye en raison des
agissements « peu démocratiques » du
partenaire Khadafi soudainement jeté aux
orties, ne réclame toujours aucune
sanction contre le terrorisme sioniste.
Leurs seuls réactions se résument à
sanctionner les hommes et les femmes
appelant au boycott d’Israël.
Pourtant, lorsqu’il s’est agit de la
Libye, ou encore récemment en Syrie,
cette même communauté n’a cessé de
brandir les fameux slogans : « droit de
protéger », « droit d’ingérence
humanitaire » (cher au Doctor Kouchner).
Face à ces massacres, la Ligue arabe
composée des « frères » des
Palestiniens, demeure terrée sans aucun
souffle.
Quant au premier ministre palestinien
sont seul salut c’est « d’implorer » la
cheffe de la diplomatie américaine de se
rendre à Ghaza pour constater de visu
les atrocités commises par le régime
sioniste.
« Je demande à Hillary Clinton
qu’elle se rende à Ghaza pour se
renseigner sur les crimes du régime
occupant commis ces derniers jours et
voir la situation déplorable qui prévaut
dans la région en espérant qu’elle va
finir par nous donner une fois raison, a
déclaré, mardi, Ismaël Haniyeh, lors
d’une rencontre avec les blessés des
attaques du régime sioniste contre Ghaza.
Sans lui porter atteinte au moral, on
peut dores et déjà le rassurer
qu’Hillary est déconnectée de la
Palestine. Peut-on s’adresser aux sourds
?
Si du côté américain, Susan Rice,
ambassadrice des Etats-Unis aux Nations
unies, s’est exprimée sournoisement sur
la situation, du côté français, Alain
Juppé n’a pas notamment raté l’occasion
de marquer des points dans le registre
des déclarations hypocrites « Nous
condamnons les tirs de roquettes et les
conséquences humanitaires de ces
violences et déplorons les victimes
civiles. La France appelle instamment à
un retour au calme et à la retenue afin
d’éviter une escalade qui risquerait de
toucher à nouveau des civils. Notre
consul général à Tel Aviv se rendra
dimanche matin à Ashdod et Ashkelon pour
exprimer sa solidarité. ». Notez bien
que la solidarité de Juppé est bien
saillante. Ce ne sont pas les familles
palestiniennes de Ghaza qui nécessitent
cette « générosité » mais bel et bien
les populations israéliennes d’Ashdod et
d’Ashkelon. Normal dirions-nous, Juppé
le démocrate ne doit se solidariser
qu’avec « la seule démocratie du
Moyen-Orient », celle qui renferme
l’armée la « plus morale du monde ».
Mais au fait, qu’est-il devenu le
Quartet ? Apparemment préoccupé par les
deux questions du siècle : « Pourquoi le
loup a-t-il mangé l’agneau ? » et «
Pourquoi le poulet a-t-il traversé la
route ? » Qu’en est-il de la demande
d’adhésion de la Palestine aux Nations
Unies ? Apparemment, dans les caves de
l’ONU.
Les seules réponses que vous
entendrez vous révéleront l’impuissance
de ces « superpuissances » devant le
lobby sioniste mondial. Que ce soit en
France ou aux Etats-Unis vous entendrez
les mêmes gémissements : « Les deux
parties doivent reprendre les
négociations ».
Et pourtant, même dans l’opinion
israélienne, les observateurs avertis
savent très bien que cette fuite en
avant, supportée par les éternels alliés
de ce régime, ne saurait aucune être
dans l’intérêt d’Israël. C’est ce que
confirme Uri Avnery, dans sa chronique
du 5 mars dernier : « La position
d’Israël dans le monde continue vraiment
à sombrer, mais ce n’est pas à cause
d’un complot à l’échelle mondiale
unissant les « antisémites » et les «
Juifs qui se haïssent, Nous sommes en
train de sombrer parce que nous sommes
du mauvais côté de l’Histoire. »
« Du mauvais côté de l’histoire », ce
que confirment notamment différents
sondages. 69 % des Européens sondés il y
a quelques années considéraient Israël
comme le plus grand danger pour la paix.
Ce chiffre doit être aujourd’hui
largement dépassé ! Et quand Jacques,
Kupfer, co-président du « Likoud mondial
» préconise l’utilisation de la bombe
atomique contre l’Iran, les dirigeants
pro-sionistes occidentaux qui viennent
d’approuver la création d’un Parlement
juif au sein de l’UE, vont encore «
rehausser » leurs relations avec l’Etat
terroriste, pour l’encourager dans cette
voie. Bifurcation où se rencontrent ces
bellicistes bien sûr.
Dans un récent article, « Vitrifier
l’Iran » paru dans Israël7, l’ancien
chef de la section française du Betar,
membre de l’exécutif de l’« Organisation
sioniste mondiale », estime que les
sanctions économiques contre l’Iran ont
eu « l’effet d’une piqûre de moustique
sur un missile blindé ».
Si, écrit-il, « un virus venu à point
nommé et le taux de mortalité
curieusement élevé parmi les ingénieurs
iraniens ont permis de ralentir la
marche vers l’apocalypse islamique » ,
il ne saurait être question d’en rester
là, ni même de recourir aux «
bombardements classique par l’aviation
israélienne des infrastructures
nucléaires iraniennes ». Et que propose
donc ce terroriste (dans la mesure où le
Betar est une organisation terroriste
crée en 1929 et qui sévit en toute
impunité en France), dans son élan
d’animosité ?
Tout simplement, l’utilisation
massive de l’arme atomique contre la
République islamique. « Après tout,
déclare Kupfer, vitrifier l’Iran serait
dans la lignée de la destruction
justifiée de Hambourg et Dresde aux
mains des nazis, de la destruction
d’Hiroshima et Nagasaki aux mains des
alliés japonais du Reich. »
Là également, il n’y a pas lieu de
parler d’une « NO FLYING ZONE » !
Voilà comment on réagit au sein de «
la plus grande démocratie du
Moyen-Orient ». Et ce sont, bien sûr,
les musulmans et autres occidentaux
sympathisants de la cause palestinienne
qui sont incriminés d’ « incitation à la
haine et à la violence ». Ce sont ceux
qui appellent au boycott d’Israël qui
comparaissent devant les tribunaux
Et puisqu’on est dans la « Non Flying
Zone » qui n’épargne que les sionistes,
parlons-en. Récemment, trente personnes
ont été tuées dans l’attaque d’un drone
américain, au Sud de la Somalie.
Selon Press TV, « cette attaque est
survenue, près de la région de Dayniil,
dans le Sud somalien. » Ainsi, les plus
grands exportateurs de « démocratie »,
tuent à moindres risques en Afghanistan,
au Pakistan, en Libye, en Irak, etc, et
ce au même titre que leur alliés
sionistes en Palestine. Réponses : si
les drones sionistes « ciblent » les
dépôts de munitions de la résistance
palestinienne, ceux des yankees semblent
dirigés vers des paramilitaires. Ils ont
toujours réponse à tout.
Même des déclarations qui vous
estomaquent. Récemment, Obama a déclaré
qu’une : « intervention militaire en
Syrie est irréfléchie et peut entraîner
une guerre civile ». Cette déclaration a
été faite lors de négociations avec le
premier ministre britannique David
Cameron. Déclaration pour déclaration,
ce dernier n’a pas également manqué de
souligner que le droit international « a
de longs bras et une longue mémoire » en
ce qui concerne les violations des
droits de l’homme ». « Longue mémoire »
concernant les soi-disant 8000 victimes
de Bachar Al Assad, alors qu’en ce qui
concerne les crimes sionistes, cette «
longue mémoire des violations des droits
de l’homme » souffre chroniquement
d’amnésie. De ce côté, « NO FLYING ZONE
»
Le ridicule dépassant ainsi les
bornes, ce même Cameron, à l’image des
diplomates français moulés sur les
propos américains, n’a pas omis de
plagier Obama. Voilà, tout ce beau monde
occidental qui veut éviter une guerre
civile en Syrie alors qu’en coulisse, il
ne cesse d’apporter soutiens humains et
matériels à cette fameuse opposition
syrienne.
Voyons donc les propos « humanistes »
de « Sir » Cameron : « Les actions du
président syrien Bachar al-Assad
provoqueront une guerre civile ou une
révolution et il faut donc rechercher
une solution au problème syrien en
coopération avec la Russie et la Chine
», a-t-il déclaré mercredi dernier à
Washington. « Nous devons discuter avec
la Russie et la Chine en vue d’élaborer
une nouvelle résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU (Une résolution « 1973
» bis ?)… Nous souhaitons que la
situation soit réglée par les moyens
politiques, mais si M. Assad poursuit
ses actions, il provoquera
inévitablement une guerre civile ou une
révolution », a indiqué M.Cameron lors
d’une conférence de presse conjointe
avec le président américain Barack Obama.
Obama a pour sa part noté que le
président syrien quitterait son poste
tôt ou tard. " A présent, nous
focaliserons notre attention sur
l’octroi d’une aide humanitaire aux
civils en Syrie tout en exerçant des
pressions politiques, diplomatiques et
économiques sur le régime », a-t-il
déclaré. Reste à savoir qui quitterait
le poste en premier et à définir cette «
aide humanitaire ». Celle qui pourrait
rééditer le scénario libyen, et ce, du
moment que l’initiative des « ennemis de
la Syrie » en Tunisie n’a rien donné de
tangible ?
Cela dit, dans le contexte de cette «
aide humanitaire », et après l’insuccès
des opposants syriens pour s’attirer le
soutien international, de nouvelles
révélations font état des tentatives
pour armer ces opposants.
Le Conseil d’opposants dit le Conseil
national, dans un récent communiqué, a
reconnu que certains avaient fourni des
aides pour équiper ce qu’il appelé «
l’armée libre ». Selon ce communiqué,
les opposants ont créé un bureau de
coordination à l’aide des pays étrangers
pour envoyer des armes aux membres de la
dite armée. Le Conseil national syrien
avait appelé à fournir davantage d’armes
à l’armée libre, à une intervention
immédiate arabo-internationale et à la
création d’une zone d’exclusion
aérienne. Nous y voilà, c’est la
création de la fameuse « No Flying zone
» qui préoccupe tellement, le reste
serait du gâteau. Le quotidien
Washington Post citant des sources à la
Maison blanche a révélé que les
Etats-Unis et leurs alliés ont mené de
sérieuses négociations sur une option
militaire au sujet de la Syrie. Selon ce
journal, cette option comprend
l’armement de l’opposition, l’envoi de
troupes afin de créer une zoner
sécurisée pour les rebelles ou des
frappes aériennes contre la DCA
syrienne.
Alors que d’après certaines sources
citant des diplomates européens, le
Qatar et l’Arabie saoudite ont conclu
des contrats pour l’envoi d’armes à la
rébellion. La Turquie, la Belgique et la
France ainsi que le régime sioniste sont
les signataires de ce contrat d’armement
auquel participent également la
Grande-Bretagne et les Etats-Unis. De
même selon le quotidien britannique
Daily Telegraph, un certain nombre de
chefs de tribus irakiennes ont reconnu
avoir envoyé leurs combattants pour y
mener des opérations militaires contre
le régime syrien et appuyer les
opposants. Riad Hadad, ambassadeur
syrien à Moscou a déclaré lors d’un
point de presse que « les responsables
syriens avaient arrêté un grand nombre
d’individus armés dont les aveux
seraient diffusés par la télévision
après la fin de l’enquête. Selon
l’ambassadeur syrien, le gouvernement
sait maintenant d’où ces individus sont
venus, qui les soutient et comment ils
ont réussi à passer les frontières.
Indubitablement, l’objectif principal de
cet armement arabo-occidental est
d’affaiblir l’axe de la résistance et de
garantir la sécurité du régime sioniste
». Pour sa part, Issac Hertzog, ministre
des Services sociaux du régime sioniste
a déclaré que, « lors d’une rencontre
avec les opposants syriens, ces derniers
avaient promis d’établir des relations
amicales avec Israël après la chute d’Assad
». Aussi,, Ayyoub Kara, vice-Premier
ministre israélien en lien avec les
opposants syriens, a notamment confirmé
que ces derniers sont pour des rapports
amicaux avec Israël.
Cette approche conspirationiste de la
crise est également trahie par les
récentes arrestations de mercenaires de
tous bords sur le territoire syrien.
C’est une « aide humanitaire » nous
rétorquerait Obama. Pendant de temps,
les forces sécuritaires syriennes
continuent d’arrêter ces « humanitaires
». Après les soldats français, ce sont
des salafistes, des qataris, et autres «
frères » qui sont neutralisés
régulièrement par les forces de sécurité
syriennes. Dans un entretien au
quotidien Al-Binaa, des sources
diplomatiques à Beyrouth ont indiqué
qu’un des groupes armés arrêtés,
possédait des téléphones mobiles. «
Après l’examen par les forces
sécuritaires, les appareils se sont
avérés portant des segments qui servent
à la fabrication des EEI (Engins
Explosifs Improvisés), et des cartes
pour des sites militaires syriens ». Ces
sources ont également signalé que
davantage de faits seront exposés durant
les prochaines heures, concernant
l’activité de ce groupe et ses
dirigeants. Plus grave encore, cette
source met en exergue cette « aide
humanitaire » d’Obama : « L’ambassadrice
américaine au Liban Maura Connelly
supervise directement la salle
d’opérations de l’ambassade américaine à
Awkar, pour assurer le trafic d’armes et
infiltrer les militants en Syrie ».
Affirmant notamment que des opérations
similaires se font dans les ambassades
américaines des pays voisins à la Syrie,
surtout en Jordanie et en Turquie. « Ces
opérations sont coordonnées directement
et continuellement par les services de
renseignements turcs, français,
saoudiens et qataris », ont expliqué ces
sources diplomatiques au quotidien Al-Binaa.
Pas étonnant. Au nom de quoi
agirait-on ainsi ? « Aide humanitaire »
!, vous rétorquerait Obama et consorts.
Alors ? C’est pour quand cette « No
Flying Zone » ?
Chérif Abdedaïm
Publié sur
La Nouvelle République
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