Centre Palestinien
d'Information
Palestine – Territoires & Histoire
Dir Yassine, le plus connu et le plus affreux massacre
Photo CPI
14
avril 2008
Palestine
A un kilomètre seulement à l'ouest de la ville
d'Al-Quds se trouve le village de Dir Yassine. Il est lié à Al-Quds
par une route goudronnée « de troisième degré ». Et il est
entouré par les villages d'Al-Qastal Lafta, Qalouniya, Ain Karem
et Al-Malha. Il est entouré par des colonies sionistes : Beit
Fighano Montfiori à l'est, Ghafaat Chaoul au nord, Yaftout au
sud et Motsa Warza à l'ouest.
Le village se trouvait sur le flanc d'un mont
d'une hauteur de 780 mètres. Ses maisons s'étendaient sur ses
flancs, entourées par des arbres fruitiers et des arbres de
pins.
En 1945, les terrains du village de Dir
Yassine étaient d'une superficie de 285,7 hectares. Le village
lui-même était installé sur 1,2 hectares.
Le massacre de Dir Yassine n'est pas le seul
dans l'histoire palestinienne. Celui d'Al-Tantoura avait fait
quasiment le même nombre de victimes. Il y a même d'autres
massacres dont le nombre de victimes est plus important que
celui de Dir Yassine. Al-Lad, Ar-Ramla et Al-Dawayma ont fait
chacun plus de 450 victimes. En jetant un regard sur les
témoignages recueillis de personnes arabes et sionistes, on
comprend pourquoi le massacre de Dir Yassine fait couler
beaucoup d'encre, beaucoup plus que les autres.
LE MASSACRE
Le matin du vendredi 9 avril 1948, les bandes
d'Aragon et de Shtern avaient attaqué le village d'Al-Qastal.
Dans cette attaque, le chef Abdou Al-Qader Al-Hosseyni tomba en
martyre. Ensuite, des forces de ces deux bandes dynamitèrent les
maisons du village de Dir Yassine. Elles mirent la main sur le
village, après avoir fait exploser toutes ses maisons, l'une
après l'autre. Et après avoir ouvert le feu sur tout ce qui
bougeait à l'intérieur comme à l'extérieur des maisons : hommes,
femmes, enfants. Elles portaient des vêtements arabes pour
piéger et tuer toute résistance. Elles volèrent les vêtements et
toutes les affaires de leurs victimes. Quelques habitants purent
s'enfuir vers les villages arabes voisins.
Pour ce qui est des femmes et des enfants, qui
ne purent s’échapper, même des blessés, au nombre de deux cents,
les criminels les emmenèrent dans des camions après les avoir
déshabillés et malmenés. Les camions parcouraient les quartiers
juifs sous toutes sortes d'agressions et d'humiliations. Ils les
jetèrent enfin dans un terrible état.
TEMOIGNAGES
Maïr Baïl, chef des forces spéciales dans le
Haganah, affirme au journal hébreu Yadiot Ahranot que les hommes
d'Argon et Shtern tuèrent hommes, femmes, enfants, sans aucune
hésitation.
Jack De René, délégué de la Croix-Rouge
internationale dans la ville d'Al-Quds, dit qu'il vit des femmes
parmi les bandes portant des couteaux tachés de sang et sortant
du village, après le massacre. « Apparemment, elles faisaient
partie de l'équipe de nettoyage qui avait pour mission d'achever
les blessés. Et elles exécutèrent cette (sale mission) avec
soin », témoigne le délégué international.
Robert Mkat, le consul américain, dans son
rapport envoyé à son ministère des affaires étrangères, écrit :
« Ils coupaient les membres des enfants et cassaient leurs
côtes. Sharon (plus tard premier ministre !) pratiquait des
massacres plus affreux que ceux d’Hitler, et que ceux de tous
les dictateurs de l'Histoire que l'humanité n’ait jamais connus.
Il rassemblait les membres masculins des enfants pour les
montrer avec fierté aux chefs de Haganah ».
TEMOIGNAGE DIRECTS
Halima Aid vécut le massacre. Elle vit les
terroristes faisant sortir une mariée avec son mari, ainsi
qu'une trentaine de personnes, à l'extérieur de leurs maisons,
pour leur tirer dessus. « Pire encore, j'ai vu un soldat
(sioniste) vidant sa mitraillette dans le cou de ma soeur
Salihah. Elle était enceinte de neuf mois. Après l'avoir tuée,
l'homme s'est transformé en un vrai boucher. Il a sorti un
couteau, ouvert son ventre, pris le fœtus pour en couper la
tête », témoigne Halima.
De son côté, Mohammed Aref Sammour vit « des
soldats sionistes tenir Fowad, un garçon de six ans. Sa mère
l'embrassait pour le protéger. Mais rien à faire. Ils le
lancinèrent et le tuèrent, attaché à la poitrine de sa mère.
Elle perdit la raison, toute sa vie ».
Et Safiya Attiya confirme : « J'ai vu de mes
propres yeux plusieurs cas de viols suivis de meurtres. Ils
tuaient les dames violées, ainsi que des enfants. Les soldats
volaient nos boucles d'oreille. Je les ai vus jeter leurs
victimes dans les puits du village. »
Pour sa part, Zaïnab Sammour vit son oncle
maternel, sa femme, sa belle fille et les enfants de la famille
tués et jetés par terre dans leur flaque de sang. « J'ai vu une
nourrisson attachée au sein de sa mère. Entendant les cris de la
petite, un soldat orienta sa mitraillette vers elle pour la
transformer en miettes. »
Fatima (Om Safia) raconte que les soldats
mirent la main sur le cheikh septuagénaire Youssef Ahmed Hamida.
Il le tirèrent par la barbe, l'insultèrent avant de
l'assassiner.
Bien évidemment, ce ne sont que des bribes de
ce qui se passa à Dir Yassine. Une toute petite partie de tous
ces crimes affreux perpétués par les Sionistes pour créer leur
Entité. Par ailleurs, de nos jours encore, les bandes des partis
travaillistes, Likoud, Kadima et autres, continuent leurs crimes
contre les hommes, les femmes et les enfants de la bande de
Gaza.
Résumons enfin le nombre de victimes recensées
du massacre de Dir Yassine. Les Sionistes y tuèrent 12 enfants
de bas âges, de 1 à 5 ans. 19 de 6 à 15 ans. Et plusieurs
dizaines de jeunes et de personnes âgées, hommes comme femmes.
Article
publié par le magazine Al-Awda, Le Retour, numéro 7,
avril 2008, résumé et traduit par le CPI
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