Opinion
Un français nommé
Salah
Brahim Senouci
![](Salah_Hamouri5.jpg)
Salah Hamouri
Vendredi 13 mai 2011
L’argent n’a pas d’odeur, nous dit le vieil adage. Les paroles
peuvent en avoir. De plus, elle est persistante. Passez sous les
fenêtres de la Fédération Française de Football et vous vous en
rendrez compte. Tout le monde, ou presque, a été cependant
"blanchi" (Avez-vous remarqué que cet épithète n’a pas été
utilisé par les commentateurs qui lui ont préféré "lavé de toute
accusation" ? En raison de son ambiguïté ? Aurait-on perdu le
sens de l’humour dans les gazettes de France ?). On aurait bien
embastillé l’Arabe par qui le scandale est arrivé, Monsieur
Belkacemi, mais on n’a pas pu. On s’en est excusé auprès des
téléspectateurs en leur expliquant que son statut de cadre de
l’Etat le préservait de toute sanction. Quel dommage ! C’aurait
été si beau que ce scandale eût abouti à l’élimination du seul
arabe de la DTN !
Aujourd’hui, on est au 500ème jour de captivité pour
les journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane
Taponier, victimes d’une prise d’otages en Afghanistan. Un
hommage émouvant leur est rendu. Ils le méritent et ils doivent
retrouver au plus vite leur liberté.
Il y a d’autres otages de par le monde. Il y a même des
populations entières réduites à ce rôle. Mais restons-en aux
otages français, ceux du Niger et de Côte d’Ivoire. En plus, ils
ont le bon goût de ne pas avoir de double nationalité. Ils sont
incontestablement Français.
Salah Hamouri est né de mère française et de père Palestinien.
Palestinien, ce n’est pas une nationalité. Israël veille à ce
que ce n’en soit jamais une. Salah n’est donc que Français, par
sa mère, Denise Guidoux, originaire de Bourg-en-Bresse et son
grand-père, le Morbihanais
Louis Guidoux. Il est aussi Français que Florence Cassez
ou Clotilde Reiss. Or, il est en prison, en Israël précisément.
A-t-il été condamné au terme d’un procès équitable ? Non. Il a
été condamné par un tribunal militaire dans une zone occupée
illégalement par une armée étrangère, pour des motifs qu’aucun
tribunal sérieux ne saurait retenir.
Voilà un moyen de dissiper l’impression désastreuse laissée par
le traitement de l’affaire des quotas, traitement qui va
renforcer le sentiment de l’existence d’un double standard. Il
suffirait que les autorités françaises exigent d’une voix forte
la libération de l’otage Salah Hamouri.
Il faudrait aussi qu’elles le fassent au plus vite. Salah
arrivera bientôt au terme de ses sept années d’emprisonnement.
Il vaudrait mieux qu’il sorte de sa geôle du fait du
poids de la voix de la France plutôt qu’au terme d’une procédure
totalement injuste.
Le
dossier Salah Hamouri
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