Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Pourquoi l'Entité
sioniste adore à ce point les guerres ?
Billi Moskona Liberman
Photo CPI
Jeudi 6 mai 2010
Palestine – CPI
62 ans après la naissance d’"Israël", on
remarque que c’est elle qui a commencé les guerres. Devant les
drapeaux hissés sur les maisons, fêtant le jour de
l’indépendance, il faut que nous nous arrêtions pour jeter un
regard calme sur les troubles économiques et politiques dans
lesquels nous vivons, tous, de façon déprimante, sans issue.
La veille de l’indépendance, est-ce que nous
élevions nos enfants pour qu’ils donnent leur vie dans une
bataille engagée pour sauver leurs camarades ? Cette question
qui se base sur le mythe du sacrifice israélien et sur le choc
de la catastrophe suscite une discussion inutile vers laquelle
nous fuyons depuis 62 ans.
Bien évidemment, la mort de chaque jeune
dans une bataille ou non reste une mort douloureuse dans
l’esprit de tous les vivants. Cette mort a également atteint ma
famille quand mon frère est mort. C’était un jeune guide à
Makabi. Le matin d’une fête des lumières, il a été la victime
d’explosifs laissés par l’armée (israélienne) de façon stupide
et irresponsable.
L’armée a donné à notre famille une
récompense. Nous avions deux choix : être considérés comme des
héros ou porter plainte et condamner ce mythe national qui cache
pas mal d’échec.
Nous avons préféré ne choisir aucun de ces
deux choix, parce que l’un comme l’autre est un choix hypocrite.
Nous serions saints, sans expérimenter toute la douleur.
Lors de la dernière fête de l’indépendance,
le journal Maariv a effectué une interview avec Anat Martin qui
avait perdu deux frères, un au sud, un autre au nord, quasiment
dans la même heure, un jour de la guerre du Pardon.
Elle a choisi d’être une activiste dans le
Club des familles veuves israélo-palestiniennes. Elle a choisi
cette activité politique pour que d’autres jeunes ne meurent pas
par cet esprit national ou à cause des échecs politiques
stratégiques, à l’instar de ces contacts ratés avec le président
Assad le père et Assad le fils. A l’instar aussi de l’accord
d’Oslo. Une fois après une autre, nous voyons comment les
accords de paix avec les Palestiniens et avec les Syriens ne se
concrétisent pas, toujours par notre faute, nous les Israéliens.
Au 62ème anniversaire de notre Etat, nous
devons porter un regard critique sur nos guerres.
La guerre de 1948 et celle de 1956 étaient
des guerres qui se sont imposées à nous, mais il y a des guerres
lancées par nous comme la guerre de six jours (1967) qui nous a
apporté la catastrophe des territoires occupés. Il y a aussi les
guerres du Liban, la première et la deuxième. Après cette
dernière, des mouvements refusant l’esprit national vivant sur
la terreur ont vu le jour.
En fait, l’héroïsme militaire est des plus
simples. Il est plus facile pour un homme de résister dans une
bataille que de résister dans le combat quotidien contre le
désir du pouvoir, du sexe, de l’avarice, dit Yachia Livovitch.
Il dit aussi que l’héroïsme du combat n’est
pas un point positif pour le compte du héros. Et qui veut une
preuve n’a qu’à étudier la vie de tous les généraux militaires
qui sont devenus des politiciens : de Moshe Dayyan jusqu’à Ehud
Barak, en passant par Isaq Mordakhaï.
Article
écrit par Billi Moskona Liberman, dans le journal hébreu Maariv,
le 29 avril 2010, traduit et résumé par le département français
du Centre Palestinien d’Information (CPI)
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