Opinion
Moyen-Orient : le
processus sioniste
Badis
Guettaf
Dimanche 27 mai 2012
Le
Moyen-Orient joue son destin en Syrie.
Tout a commencé lorsque ce qui s’est
imposé au monde comme «Communauté
internationale», s’est mise à faire
appliquer des sanctions économiques
contre l’Iran, qui auraient pour
objectif de lui faire arrêter son
programme nucléaire. Mesures
accompagnées des tambours médiatiques,
suffisamment assourdissants pour rendre
inaudible toute question raisonnable. Un
simple soupçon, qu’aucune donnée
palpable ne vient appuyer et qui a même
été démenti, en son temps, par
l’ensemble des services secrets
étatsuniens. Concernant Israël, seule et
unique puissance nucléaire de la région,
l’Union européenne a mis en œuvre un
instrument européen pour la promotion de
la démocratie et des droits de l’homme
dans le monde (IEDDH). Israël est,
ainsi, associé au 6e programme-cadre de
recherche et de développement
technologique, en juin 2003. Pour ne
rien gâcher, ce programme est au cœur de
la stratégie de l’UE de création d’un
espace européen de la recherche, un
marché intérieur de la science et de la
connaissance. Est aussi signé, en mars
2004, un accord relatif à Galileo,
programme européen de radionavigation
par satellite. Ajoutons qu’excepté la
Suisse, Israël est le seul pays non
membre de l’Union européenne associé
dans un Programme cadre de recherche et
développement (PCDR) dont le budget pour
la campagne 2007-2013 atteint 50
milliards d’euros. Depuis la signature
de ces accords, l’Etat sioniste ne
semble pas avoir progressé d’un iota
vers les intentions inscrites dans
l’IEDDH, sans qu’il soit le moins du
monde réellement inquiété. Il fait même
plus que bafouer cet instrument, il
viole, par exemple, le champ territorial
de l’accord (article 83) ainsi que le
principe de la règle d’origine
(protocole 4), en appliquant aux
produits des colonies, implantées dans
les territoires occupés, les privilèges
commerciaux accordés par l’accord
d’association. A l’Iran le bâton, à
Israël les gâteaux avec les cerises qui
vont avec. On n’amène pas tout le monde
aux bons sentiments de la même façon.
«Nous vivons au Moyen-Orient, là où il
n’y a pas de pitié pour les faibles, ni
de seconde chance pour ceux qui ne
savent pas se défendre», nous dit Ehud
Barak. Mais encore, il n’y a pas que
l’UE dans l‘affaire. Les statistiques
israéliennes nous informent que
plusieurs pays arabes entretiennent des
partenariats avec Israël. La Jordanie
compte la présence de 1 343 entreprises
israéliennes, ce qui représente le plus
grand nombre en la matière. Les
exportations vers l’Egypte connaissent
une augmentation constante, parce que
l’Egypte et Israël disposent d’un accord
commercial QIZ (Qualified Industrial
Zones) signé avec les USA. Les QIZ sont
des zones spécialisées, ouvertes aux
investissements israéliens, et dont les
marchandises produites bénéficient de
dispenses de taxes et de facilitations à
l’export vers les Etats-Unis et l’Union
européenne. Les QIZ avec la Jordanie
sont mises en place en 2003, et celles
avec l’Egypte en 2005. Le Maroc importe
des produits d’une cinquantaine de
firmes israéliennes, pour plus de 2
millions de dollars. L’Arabie saoudite
est le client de 12 d’entreprises
israéliennes. Derrière se construit la
paix recherchée, la paix sioniste, qui
consiste à s’offrir un marché conquis où
vendre ses produits à des Arabes, peu
avancés, qui l’auront reconnu et
légitimé. La Syrie devait donc se plier.
B. G.
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