Opinion
Palestine, le
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Badis Guettaf
Dimanche 11
septembre 2011
L’intention
de l’Autorité palestinienne (AP) de
déposer une demande de reconnaissance à
l’ONU ameute le ban et l’arrière ban des
puissances intéressées par la situation
au Proche-Orient. Dans la cagnotte de la
problématique, un gouvernement
non élu, même pas sur les miettes du
bout de territoire qu’il dirige, celui
de l’AP, l’autre lui étant disputé par
un autre gouvernement tout aussi
palestinien, au mandat expiré, celui du
Hamas, l’Etat caserne sioniste prédateur
qui grignote un pays dont l’effritement
a presque atteint le point de non-retour
et une superpuissance qui fait de l’ONU
son antichambre privée. L’initiative de
l’AP a recueilli l’assentiment de
beaucoup de pays, des petits et des
grands, des ennemis d’Israël et de ses
meilleurs amis. L’affaire est en train
de rouler et met les Etats-Unis dans la
nécessité de préparer leur veto. Un veto
qui est inévitable, sinon Israël qui
refuse jusqu’à entendre le mot Palestine
se fâcherait. Il a tort, à plusieurs
égards. Le fait que ses amis, trépignent
et frétillent devant une occasion aussi
inespérée, aurait dû lui mettre la puce
à l’oreille. Il devrait donner un
contre-ordre à Barack Obama et lui
intimer de ranger son veto, parce que
cette fois-ci ce n’est que bon pour
l’affaire. Heureusement pour les
Palestiniens qu’il n’en fera rien. La
boulimie et l’aveuglement de l’Etat
sioniste feront que la demande
suicidaire sera rejetée. Du même coup ça
ne fera que renforcer dans l’opinion
mondiale le sentiment d’injustice qui
prévaut, alors qu’il y avait tout à
gagner pour plusieurs raisons. La
première raison est que les morceaux de
Palestine ne représentent plus que 15%
de ce qu’elle était. La deuxième se
trouve dans ce morcellement qui enlève
toute viabilité à un Etat soumis au bon
vouloir de l’armée sioniste pour
circuler entre ses îlots de
souveraineté. Bien sûr, les demandeurs
vont dire que la reconnaissance
onusienne prendra en considération les
frontières de 1967. Un renoncement
insupportable au droit consigné par
cette même ONU lors de l’acte spoliateur
de la création d’Israël sur les terres
et dans les maisons palestiniennes.
Ajoutons l’acceptation du Mur qui viole
les terres des Palestiniens, celle de
l’annexion de Jérusalem, celle de l’exil
définitif de ces millions de personnes
chassées de leur pays. Inutile
d’invoquer l’abandon du plus précieux
atout, celui du refus de céder un seul
pouce de la terre ancestrale, de la
Palestine historique. Un veto va sauver
la mise. Un Etat reconnu aurait facilité
la vie au sionisme dans son entreprise
de dépeçage, de domination et de déni de
droit. Car rien ne l’a empêché, depuis
la création de son Etat, de massacrer,
d’emprisonner, de détruire des maisons
et d’accaparer de plus en plus d’espace
et rien ne l’empêchera de continuer à le
faire. En tous cas pas une résolution
comme celle dont il a plein ses
poubelles. Les plus lucides proposent
que cela soit à tous les Palestiniens,
ceux de l’intérieur comme ceux de
l’extérieur, de se prononcer sur la
question. C’est-à-dire que soit posé sur
la table tout le problème.
Publié sur
Le jour d'Algérie
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