Démarche sans précédent : l’administration
Obama se prépare à une éventuelle confrontation avec Netanyahou
en briefant les membres démocrates du Congrès sur le processus
de paix et sur les positions du nouveau gouvernement israélien
concernant une solution de deux Etats.
L’administration Obama s’attend à un clash
avec Netanyahou à propos du refus par ce dernier de soutenir la
création d’un Etat palestinien à côté d’Israël.
Ces dernières semaines, des officiels
américains ont briefé des membres démocrates du Congrès et
préparé le terrain devant l’éventualité de désaccords avec
Israël sur le processus de paix, selon des informations
recueillies directement. Ces efforts de l’administration
américaine se font essentiellement en direction du Parti
démocrate, qui dispose de la majorité aussi bien au Sénat qu’à
la Chambre des Représentants.
Ce briefing préventif est destiné à faire
échouer une éventuelle tentative de Netanyahou de contourner
l’administration et tenter de rallier le soutien du Congrès.
Le message envoyé aux membres du Congrès est
que le président Obama est attaché à la sécurité d’Israël et
qu’il compte poursuivre l’accord d’assistance militaire signé
par son prédécesseur, George W. Bush. Cela dit, Obama considère
une solution de deux Etats comme un élément central de sa
politique au Proche-Orient, ainsi qu’il l’a répété lundi dans un
discours en Turquie. Il a l’intention de demander à Netanyahou
de remplir les obligations contractées par les gouvernements
israéliens précédents : accepter le principe d’un Etat
palestinien ; geler la colonisation ; évacuer les avant-postes
illégaux ; assurer une aide économique et sécuritaire à
l’Autorité palestinienne.
Les représentants de l’administration ont
assuré aux membres du Congrès que les Palestiniens devraient,
eux aussi, remplir leurs obligations, en conformité avec la
Feuille de route et le processus engagé à Annapolis.
Selon des informations parvenues en Israël,
l’administration américaine ne s’inquiète pas outre mesure des
récentes déclarations du ministre des affaires étrangères
Avigdor Lieberman, qui a rejeté Annapolis, ni de celles de
Netanyahou faites pendant sa campagne électorale. Les
représentants américains affirment qu’ils attendront d’entendre
la position de Netanyahou quand il rencontrera Obama à
Washington le mois prochain.
Par ailleurs, l’administration Obama n’est
pas opposée à une reprise des négociations entre Israël et la
Syrie, mais elle insistera pour que la piste syrienne ne soit
pas utilisée par Jérusalem pour échapper à ses obligations
prises dans le cadre du processus d’Annapolis.
Obama n’est pas pressé de faire jouer aux
Etats-Unis un rôle de médiateur moteur entre la Syrie et Israël.
L’engagement des Américains, que la Syrie comme Israël
considèrent comme étant vital dans l’optique de progrès
substantiels, demeurera conditionné aux progrès du dialogue
entre Washington et Damas.
Concernant l’Iran, l’administration Obama
prépare le terrain à une politique qui consisterait à distinguer
entre le droit de l’Iran à disposer d’une technologie nucléaire,
y compris l’enrichissement d’uranium effectué sous contrôle
international, et la construction de l’arme atomique.