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Al-Ahram Hebdo

Coloniser pour « dépalestiniser »
Aliaa Al-Korachi


Photo: PCHR

Mercredi 17 novembre 2010

Processus de paix. Israël maintient son défi à la paix et rejette le moindre gel de la colonisation. L’objectif est clair : se débarrasser purement et simplement des Palestiniens.

« L’ère du gel des colonies est révolue … », dit d’un ton très sec Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères. « Nous n’accepterons aucun moratoire, pas même pour trois mois, pas même pour deux mois, pas même pour un seul jour. Pour nous, cette expérience est terminée », ajoute Lieberman. On le sait, c’est l’extrême droite, l’ultra-sioniste. Ses déclarations représentent toujours des provocations à l’encontre du monde entier. Un défi face aux critiques qui viennent de tous les coins du monde, suite à l’annonce du lancement d’un nouveau projet de construction de 1 300 logements à Jérusalem-Est. Des projets de colonies qui se suivent inlassablement à l’heure où tous les responsables, y compris aux Etats-Unis, soulignent que la question de la colonisation bloque la poursuite des négociations entre Israéliens et Palestiniens.

Les déclarations des Israéliens se suivent, gardant le même ton de défi et d’insistance. Un communiqué a été ainsi publié par le bureau du gouvernement israélien qui rejette toute critique des projets de construction dans les quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, réaffirmant que l’ensemble de la Ville Sainte était la « capitale d’Israël ». « Jérusalem n’est pas une colonie, Jérusalem est la capitale de l’Etat d’Israël », indique le bureau. « Israël n’a jamais accepté aucune limitation à  la construction à Jérusalem où vivent 800 000 résidents, y compris lors des dix mois du moratoire sur la construction en Judée-Samarie (Cisjordanie) », poursuit le texte, en référence au gel partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie, arrivé à échéance le 26 septembre. Le texte précise qu’« Israël ne voit aucune connexion entre le processus de paix et la politique de planification et de construction à Jérusalem, qui n’a pas changé depuis 40 ans ».

Par cette poursuite acharnée de constructions illégales, on voit mal comment Israël pourrait convaincre de sa volonté de faire la paix, notamment face à son allié américain. Et bien que Barack Obama ait déclaré, en Indonésie, être « profondément déçu » de cette initiative, le communiqué final de la rencontre Netanyahu-Clinton, qui a eu lieu jeudi dernier, a évité d’aborder directement la question de la colonisation juive. L’entretien fut qualifié par les deux parties de « productif et amical ».

Mettre l’administration américaine dans l’embarras n’est pas une chose nouvelle pour l’Etat hébreu. En mars, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden à Jérusalem, le ministère de l’Intérieur avait annoncé un projet de construction de 1 600 logements pour les juifs dans la partie orientale de Jérusalem. Cette initiative avait été considérée par les Etats-Unis comme une « gifle ». Mais il semble que ceci n’affectera pas les relations israélo-américaines. Benyamin Netanyahu assure que « les différends avec les Etats-Unis sur la question de Jérusalem sont notoires. Nous espérons les surmonter et faire avancer les pourparlers diplomatiques ».

Selon Ossama Mégahed, politologue, les calculs de l’Etat hébreu sont que, plus les colonies augmentent, plus Israël détient plus de moyens de pression. « Il ne faut pas aussi oublier que la colonisation est une affaire doctrinale pour Israël. C’est un pays de nature colonisateur dont le seul objectif est d’expulser les habitants originaux », ajoute-t-il.

La dépalestinisation de Jérusalem-Est

Par cette colonisation accélérée dans la partie arabe de la ville de Jérusalem-Est, la population palestinienne locale vit une crise continuelle de logement. Jérusalem-Est recouvre un territoire de 70,5 km2 conquis par Israël lors de la guerre des Six jours en 1967, puis unilatéralement annexé par l’Etat hébreu, qui l’a placé dans les limites municipales de Jérusalem. Depuis, les autorités israéliennes revendiquent l’intégralité de la ville comme leur capitale unifiée. De leur côté, les Palestiniens n’ont cessé d’exiger l’application des résolutions 242 et 338 des Nations-Unies prévoyant la restitution par Israël des territoires occupés lors de la guerre, y compris Jérusalem-Est. Quelque 270 000 Palestiniens vivent à Jérusalem-Est, où environ 200 000 Israéliens sont installés dans une douzaine de nouveaux quartiers. Parmi les facteurs qui alimentent cette pénurie de logements : un défaut de planification urbaine, une répartition inégale du budget municipal entre quartiers juifs et arabes et des règles de construction plus restrictives pour ces derniers.

La procédure pour obtenir un permis est non seulement coûteuse, mais longue aussi et presque la moitié des fois infructueuse.

Alors que des tours s’élèvent à Jérusalem-Ouest, les immeubles construits dans les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est n’ont pas le droit de dépasser les six étages.

Le principe qui guide, pour cette ville, la colonisation est clair : « créer une continuité territoriale juive qui brise la continuité territoriale arabe ». C’est une citation de l’ancien maire de la colonie de Karnei Shomron, qui entend « garantir que la population juive de Yesha ne vive pas derrière des barbelés, mais dans une continuité de présence juive. Si l’on prend, par exemple, la région qui se trouve entre Jérusalem et Ofra, et qu’on y ajoute une zone industrielle à l’entrée de la colonie d’Adam et une station d’essence à l’entrée de Psagot, alors, nous avons un axe de continuité israélien » .

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Publié le 17 novembre 2010 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo

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Source : Al-Ahram Hebdo
http://hebdo.ahram.org.eg/...


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