Carnets du diplo
Israël,
le rapport Winograd
Alain Gresh
30 janvier 2008
C’est cet après-midi que devrait être publié en Israël le
rapport Winograd sur la guerre du Liban (juillet-août 2006).
L’encyclopédie Wikipedia en anglais résume
l’origine de cette commission. Elle a été créée en 2006
par le gouvernement israélien et elle est présidée par le juge
Eliyahu Winograd. Elle a pour but d’enquêter sur la conduite de
la guerre du Liban de l’été 2006. Elle a tenu sa première
session le 18 septembre 2006. Elle a rendu un rapport intermédiaire
le 30 avril 2007.
Si la commission examinera le comportement du gouvernement israélien,
il est peu probable qu’elle se penche sur la violation du
droit humanitaire durant cette guerre, ni
sur les crimes de guerre commis par Israël (sur les crimes de
guerre du Hezbollah, lire « crimes
de guerre, suite ».)
Sur le site de RFI, Nicolas Falez rappelle, dans « Rapport
Winograd : quelles conséquences ? » :
« La commission Winograd a déjà rendu un rapport
intermédiaire, en avril 2007. Le document employait alors des
mots très durs pour critiquer le processus d’entrée en guerre
d’Israël contre le Hezbollah, dans les heures qui ont suivi une
attaque meurtrière menée par la milice chiite à la frontière
israélo-libanaise (huit soldats tués et deux enlevés, toujours
présumés vivants). Ce mercredi, le juge Winograd et les membres
de sa commission rendront leurs conclusions portant sur la dernière
bataille de ce conflit. Avec une question lancinante :
pourquoi le gouvernement d’Ehud Olmert a-t-il décidé de lancer
une offensive terrestre 60 heures seulement avant l’entrée en
vigueur d’un accord de trêve conclu sous l’égide de l’ONU ? »
« Cette offensive de dernière minute n’a pas donné
de résultats militaires probants contre le Hezbollah. En
revanche, elle coûta la vie à 33 soldats de l’Etat hébreu. Un
épisode troublant qu’illustra de façon dramatique le destin de
la famille Grossman. L’écrivain David Grossman, figure de la
gauche intellectuelle et pacifiste de son pays avait soutenu, en
juillet, l’entrée en guerre de son pays, pour répondre à
l’attaque du Hezbollah. En août, le bilan s’alourdissant, il
lançait avec deux autres écrivains (Amos Oz et A.B. Yehoshua) un
appel à la suspension des hostilités. Quelques heures plus tard,
le fils de David Grossman, Uri, 20 ans, était tué dans son char
au Sud-Liban. »
(...) « Le rapport Winograd peut-il faire chuter ou éclater
l’actuelle coalition au pouvoir en Israël ? Pour cela, il
faudrait que l’un des partis qui la compose choisisse de
rejoindre l’opposition. Ce scénario du sabordage est peu
probable en apparence à moins qu’Ehud Barak, le ministre de la
Défense travailliste, ne décide de jeter l’éponge et
d’entraîner son parti avec lui dans un pari risqué :
provoquer des élections anticipées, dont rien ne dit que
l’issue serait favorable aux sortants. D’autant que le Likoud
(droite nationaliste) et son chef Benjamin Netanyahou engrangent
aujourd’hui des sondages encourageants. »
« Israël :
Olmert décidé à rester au pouvoir malgré un rapport qui
s’annonce très dur », peut-on lire sur le site
20minutes.fr (qui reproduit une dépêche de l’AFP)
« Le Premier ministre israélien Ehud Olmert affiche
sa détermination de s’accrocher au pouvoir en dépit de la
publication mercredi d’un rapport qui s’annonce très critique
sur sa gestion de la guerre du Liban de l’été 2006. "Il
n’y aura pas d’élections anticipées, le Premier ministre est
déterminé sur ce point et aucune campagne de pression ne le fera
changer de position", a prévenu le ministre des Finances
Roni Bar-On. » (...)
« L’état-major de l’armée s’est également préparé
à ce rapport qui devrait mettre en cause directement les
responsables militaires de l’époque dont le chef d’état-major
Dan Haloutz, qui a déjà démissionné l’an dernier, tout comme
le ministre de la Défense Amir Peretz. Le chef d’état-major
adjoint, le général Dan Harel, a été chargé de superviser une
campagne d’explication pour démontré que l’armée avait subi
à la suite du conflit du Liban une "révolution"
traduite par des entraînements d’une intensité "sans précédent". »
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