Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Retrouver
l'équilibre arabe
Editorial Al-Khaleej
Photo CPI
Mercredi 26 mai 2010
Le Golfe – CPI
Le régime officiel arabe connaît un état
d’épuisement sans précédent. Cet état gagne les institutions et
les organisations privées. On est arrivé à un tel état après une
succession perpétuelle de catastrophes, de preuves, d’échecs et
d’évènements monstrueux au niveau officiel arabe. Mais pas
seulement ; il y a aussi des raisons objectives ayant laissé la
paresse gagner du terrain, le sacrifice reculer face à
l’égoïsme, la réalité face au besoin quotidien. La situation est
tellement grave que des négociations israélo-palestiniennes
deviennent plus faciles que des négociations
palestino-palestiniennes. Les réconciliations folkloriques
remplacent désormais la vraie solidarité.
Aujourd’hui, l’homme arabe
semble déprimé et énervé, tout au fond de lui. Il a peur pour
son présent, pour sa nation, pour son arabisme, pour sa langue
arabe, pour son avenir. Cet homme voit la plupart des pays
arabes incapables d’assurer les droits et la liberté de leurs
citoyens. Dans ces pays, règnent le chômage, la pauvreté, les
conflits sectaires. Dans ces pays, les jeunes chômeurs se
sentent étrangers dans leurs propres pays. Les moyens de
représentativité sont absents. L’homme y trouve sa sécurité
menacée, ses choix de vie quasiment nuls, surtout pour les
jeunes.
Et pour ce qui est des
intellectuels, n’en parlons plus. Apparemment, ils ont une
tendance chronique à fuir les questions concrètes pour aller
bavarder de sujets stéréotypes, loin de tout dialogue libre et
de systèmes préparant le terrain à une vraie démocratie et
fournissant de bons vaccins contre la peur, la moisissure et la
fragmentation qui pourrissent notre vie.
La plupart des intellectuels
ont choisi le bavardage à la place de la réforme et de la
démocratie. La société civile ne pratique pas la démocratie, ni
dans la constitution de ses éléments, ni dans sa façon de
travailler. Et le régime officiel arabe n’est pas prêt, de loin
ou de près, à faire de vraies réformes. On dirait un mort. Il
n’a ni appliqué une démocratie, ni réalisé un développement, ni
trouvé sa place dans le monde moderne.
La situation est partout
noire, excepté quelques lucarnes qui laissent passer une fine
lumière, une lueur qui laisse prier pour l’avenir, un avenir qui
pourrait nous apporter quelques surprises.
Enfin, avons-nous atteint un
état avancé d’ostéoporose et d’Alzheimer politique ? Est-ce que
règne une épidémie de la culture de la peur et du défaitisme ?
Avons-nous perdu notre équilibre, en tant que régimes, sociétés,
organisations publiques et privées ? Avons-nous perdu notre
chemin et notre boussole est-elle cassée ?
Editorial du journal arabe Al-Khaleej, traduit
et résumé par le département français du Centre Palestinien
d’Information (CPI)
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