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Palestine


Tirs croisés de mesures
Rania Adel

Palestine . Le Hamas et le Fatah se livrent à une bataille politique sans relâche, au détriment des intérêts les plus élémentaires de la population.


Photo Al-Ahram

Mercredi 22 août 2007

Le clivage entre le Fatah avec en tête le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass et le Hamas est plus que jamais patent. Chaque clan multiplie ses manœuvres visant à en finir avec l’autre ou au moins à l’évincer. Une lutte dont les signes se perçoivent dans les décisions prises des deux côtés.

C’est dans ce cadre que le président palestinien Mahmoud Abbass a décidé de limoger, samedi dernier, tous les fonctionnaires de l’Autorité palestinienne relevant du Hamas nommés après les accords de La Mecque entre son parti, le Fatah, et le mouvement islamique. Selon une source palestinienne, cette décision a été proposée par le chef du gouvernement Salam Fayyad et arrêtée par M. Abbass. Elle sera applicable tant que le Hamas continuera d’assumer le contrôle de la bande de Gaza par la force.

Le Hamas a en effet pris le contrôle par la force de la bande de Gaza le 15 juin après avoir mis en déroute les forces du Fatah fidèles à M. Abbass. Le Fatah et le Hamas avaient signé le 8 février à La Mecque un accord mettant fin à une année de violences qui s’étaient soldées par des centaines de morts dans les deux camps. Un gouvernement d’union nationale dirigé par Ismaïl Haniyeh (Hamas) avait ensuite été présenté à M. Abbass (Fatah) et investi par le Conseil législatif palestinien (Parlement). M. Abbass a limogé ce gouvernement d’union nationale après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, et l’a remplacé par le cabinet d’urgence de M. Fayyad.

Cette décision présidentielle a coïncidé avec une autre : la publication d’un décret déclarant coupable tous ceux qui entrent dans les Forces exécutives du mouvement islamique du Hamas. Cela après que la force de police du Hamas a participé aux côtés de la branche armée du Hamas à Gaza à combattre le Fatah et les forces fidèles au président Abbass. Ce qui a conduit à ce que les islamiques prennent le contrôle de la bande de Gaza à la mi-juin. « Toute personne entrant dans les forces exécutives ou dans les milices du Hamas encoure une peine de prison allant de 3 et 7 ans », annonce le décret. « Les Forces exécutives et les milices du Hamas sont illégales et interdites », ajoute le décret. Mahmoud Abbass a également donné l’ordre aux banques de geler les comptes des membres des forces exécutives.

Arrestation du procureur général

Face à ces mesures, le Hamas ne reste pas les bras croisés. Le procureur général des Territoires palestiniens, Ahmed Al-Mghani, proche du Fatah, a été brièvement interpellé, à son bureau de Gaza, par la Force exécutive du Hamas, avant d’être relâché. Il a reçu l’ordre de ne pas quitter le territoire, et de ne pas reprendre ses fonctions. L’arrestation du procureur général, l’un des personnages les plus importants du système judiciaire palestinien, n’a duré qu’une heure ou deux. C’est la première fois que le Hamas s’en prend à un haut responsable de l’Autorité palestinienne à Gaza.

Les hommes de la Force exécutive ont forcé le bureau d’Ahmed Al-Mghani, l’accusant de dissimuler des documents compromettant pour le Fatah. Ahmed Al-Mghani est le dernier de plusieurs fonctionnaires fidèles au gouvernement de Ramallah qui ont été inquiétés par le Hamas, ces dernières semaines. Des incidents qui témoignent d’un durcissement de l’emprise des islamistes sur la bande de Gaza.

Depuis quelques jours, les Gazaouis doivent par exemple demander une autorisation préalable aux forces du Hamas pour tenir une manifestation ou même une fête de mariage. Autant de signes d’un climat qui s’alourdit. Rares sont les journalistes de Gaza qui se risquent à critiquer ouvertement le nouveau pouvoir. Depuis Ramallah, le président Mahmoud Abbass a accusé le Hamas de vouloir imposer la dictature des milices aux Palestiniens. Il est ainsi clair que le combat entre le Hamas et le Fatah n’aura que des répercussions néfastes sur la situation dans les territoires occupés. La situation à Gaza, déjà lamentable, se détériore de plus en plus avec la fermeture de sa principale centrale électrique, en dépit d’une promesse d’Israël de reprendre les livraisons de fioul suspendues à la fin de la semaine dernière. Israël a ouvert dimanche le point de passage de Nahal Oz pour permettre la livraison de fioul au territoire, contrôlé depuis juin par le mouvement islamiste Hamas, mais la direction de la centrale a déclaré que la compagnie privée israélienne Dor Alon n’avait encore livré aucun combustible. Des responsables palestiniens ont expliqué que le programme d’aide de l’Union européenne, qui finance les achats de fioul par la centrale, n’avait pas encore envoyé d’observateurs au point de passage afin de faciliter la livraison, ainsi que le prévoit la procédure. Dor Alon ne s’est pas exprimée dans l’immédiat, mais des responsables ont expliqué que la compagnie retardait la livraison tant qu’elle ne savait pas qui la paierait.

La moitié environ des 1,5 million d’habitants de la bande de Gaza sont affectés par la fermeture de la centrale, ont déclaré des responsables de l’installation.

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Publié le 23 août 2007 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo



Source : Al-Ahram hebdo
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