Al-Ahram Hebdo
La colonisation s'élargit
Morsi Attalla
Photo Al-Ahram
Mercredi 20 mai 2009 Ce n’est pas par
pessimisme que l’on dira que le simple fait de parler de la paix
réelle est devenu impossible dans le contexte des décisions et
comportements du gouvernement israélien actuel. Et ce en plus
des anciennes mesures comme la poussée de la colonisation, la
loi du retour, le problème des réfugiés, etc.
Pour ce qui est de la loi du retour, c’est la
loi raciste la plus curieuse. Selon cette loi, tout juif
quittant son pays natal pour se rendre en Israël n’est pas
considéré comme émigrant de son pays, mais comme rapatrié dans
sa nation mère, puisque tous les juifs du monde ont ce droit. De
plus, cette loi unique dans le monde entier octroie la
nationalité israélienne à chaque juif qui s’y rend sans déposer
de demande.
Et en même temps, Israël refuse de
reconnaître le droit au retour des réfugiés palestiniens
expulsés en 1948, bien que les résolutions de l’Onu stipulent ce
droit. Toutes ces procédures ont toujours constitué d’énormes
entraves pour une paix réelle. Par conséquent, la perte de
confiance entre les Israéliens et les Palestiniens s’approfondit
de plus en plus. Et tant qu’il n’y a pas de confiance, il n’y a
ni sécurité ni stabilité, et la violence sévit de plus en plus.
Or, les opérations de colonisation, de
judaïsation, de confiscation des terres ainsi que la
construction du mur de sécurité restent les procédures les plus
dangereuses, prouvant que la paix ne figure nullement dans le
programme d’Israël. Au contraire, il s’engage dans une course
contre la montre pour mettre en exécution les légendes des
ancêtres de la pensée de la Torah.
Les preuves sont claires et évidentes. Par
exemple, le plan de la judaïsation et de l’élargissement des
frontières de Jérusalem comprend, comme l’a annoncé Israël,
l’annexion et la confiscation des terres qui entourent
Jérusalem. Ces frontières vont être élargies de 25 km dans 4
directions. Et cela en plus du contrôle total de tous les monts
entourant la ville, par l’intermédiaire du plus grand réseau
complémentaire de colonisation qui garantit également la
domination de toutes les sources d’énergies existant dans la
région.
Le plus dangereux est qu’Israël est sur le
point d’achever un plan diabolique visant à relier la ville de
Jérusalem à deux réseaux routiers. Le premier est un réseau
intérieur et le second est extérieur, et ce dans l’objectif
d’isoler totalement la ville de Cisjordanie et de Gaza.
Le plan d’Israël signifie tout simplement
qu’il n’y aura pas de Jérusalem arabe et qu’il n’y aura plus de
Cisjordanie.
Quand ce plan sera achevé, il causera le
démantèlement géographique de la Cisjordanie, de façon à ce que
les régions soumises à la souveraineté palestinienne seront
transformées en cantons isolés l’un de l’autre. De plus, ces
cantons n’auront aucune chance de se développer ou de s’élargir
à l’avenir.
Et bien que tous ces plans soient annoncés et
connus, nous observons que dans le monde entier, à Washington et
dans certaines capitales européennes, des oreilles attentives
écoutent les falsifications israéliennes qui vont jusqu’à
prétendre que ces procédures provocantes ne sont
qu’administratives et constituent des élargissement naturels
visant à répondre aux besoins humains résultants de la hausse
démographique dans l’Etat hébreu. Et le pire dans toute cette
affaire est que l’union palestinienne reste absente.
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Publié
le 20 mai 2009 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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