Palestine
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Tractations
sur un document
Rania Adel
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Palestine.
Une nouvelle série de discussions entre Palestiniens, Israéliens
et Américains ont eu lieu en vue de la conférence internationale
que les Etats-Unis organiseront le mois prochain. Mais le
rapprochement entre les deux camps est loin d’être imminent.
Photo Al-Ahram
Mercredi 17 octobre 2007
Elle était présentée
comme la dernière chance pour ranimer la conférence de paix au
Proche-Orient, cette tournée de la secrétaire d’Etat américaine
dans la région. Et ses résultats étaient escomptés par les
analystes et les observateurs. « C’est la 13e visite effectuée
par Mme Condoleezza Rice, les douze précédentes n’avaient mené
à rien de concret », disait-on. D’ailleurs, la secrétaire
d’Etat américaine l’avait même confirmé avant son arrivée.
Elle a prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une
quelconque « percée » sur le document commun qu’Israéliens
et Palestiniens tentent d’élaborer pour le présenter lors de
la réunion internationale.
Ce document doit
servir de base à de futures négociations formelles qui se
tiendraient après la réunion, dont la date et le format n’ont
toujours pas été annoncés. « Comme on peut s’y attendre, il
y a encore des problèmes et des divergences à réduire, sur la
nature et le contenu de ce document », a-t-elle reconnu.
« Le travail est
en cours (...). Je vais juste essayer de faire avancer le
processus et je crois que je reviendrai dans quelques semaines,
pour préparer la réunion internationale que nous souhaitons à
un moment ou l’autre à l’automne », a-t-elle conclu.
La chef de la
diplomatie ne pensait donc pas que sa visite puisse faire
suffisamment avancer les choses sur cette déclaration de
principes au point que les invitations puissent être lancées
pour la conférence, qui devrait se tenir dans le Maryland.
Néanmoins,
Condoleezza Rice, a entamé sa nouvelle navette entre Israël et
les territoires palestiniens par un appel aux Israéliens à
s’abstenir « d’éroder la confiance » des Palestiniens. Mme
Rice s’est démarquée pour la première fois de la récente décision
israélienne de confisquer des terres palestiniennes près de Jérusalem.
« Ce que je vais
dire, c’est qu’il faut être très prudent, au moment où nous
tentons de nous diriger vers un Etat palestinien, sur les actions
et les déclarations qui érodent la confiance dans l’engagement
des deux parties envers une solution à deux Etats », a-t-elle déclaré
aux journalistes l’accompagnant dans sa tournée. Mme Rice, qui
effectue là sa troisième visite dans la région depuis que le
Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza, a réclamé la «
clarté » de la part des parties sur où elles en sont quant à
ce document. Et a jugé « important » que les questions-clés y
soient abordées, alors qu’Israël préfère un texte-cadre.
Divergences de
vues
En effet, le fossé
séparant Israéliens et Palestiniens est encore grand et le
rapprochement est une tâche difficile. Le premier ministre israélien
Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbass, tous deux
affaiblis par des crises internes, ont évité jusqu’à
maintenant toute discussion formelle sur les sujets-clés lors de
leurs sommets en vue de la réunion. En conseil des ministres
dimanche, Olmert a laissé entendre que les divergences étaient
profondes, Israël selon lui considérant que l’objectif était
d’« arriver à une déclaration commune pendant la conférence
internationale ».
Et bien que les
deux dirigeants aient préféré former des équipes de négociateurs,
chargés de trouver un terrain d’entente entre les deux parties,
un proche conseiller du président palestinien a dit que Abbass et
Olmert « ont chacun donné à leur équipe des instructions différentes
sur la nature du document à négocier ». D’après un
responsable palestinien, Israël souhaite que le document commun
mette l’accent sur la « nature » du futur Etat palestinien
plutôt que sur les engagements demandés à l’Etat juif. Israël
veut notamment que le futur Etat palestinien soit laïque et
dispose d’une économie stable.
Il paraît que les
deux parties parlent deux langues différentes, si les
Palestiniens tiennent à un calendrier assez précis pour régler
les questions fondamentales, celle des réfugiés et celle du
statut de Jérusalem, Olmert est loin de l’accepter, il craint
être discrédité par les Israéliens et que son gouvernement ne
soit destitué. Les Palestiniens estiment, de leur côté, qu’il
fallait un document avant et non pas pendant la conférence : «
Olmert veut une conférence de relations publiques et qui
permettra la normalisation avec les pays arabes. Nous ne l’y
aiderons pas », a lancé le chef de la diplomatie palestinienne
Riad Malki. « Peu importe comment on appellera ce document. Ce
qui compte, c’est son contenu, sa substance. Il doit inclure les
paramètres et les bases de résolution des questions liées au
statut final, sans ambiguïtés », a-t-il déclaré. Selon les
Palestiniens, si le président américain George W. Bush ne
devrait pas organiser la conférence sur le Proche-Orient prévu
en novembre si Israéliens et Palestiniens ne sont pas parvenus au
préalable à s’entendre sur un accord préliminaire. Les deux
parties se sont toutefois mises d’accord pour repousser au-delà
de la conférence les pourparlers formels sur un Etat palestinien.
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Hebdo
Publié le 17 octobre 2007 avec l'aimable
autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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