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Palestine


A couteaux tirés
Rania Adel

Palestine . Le Hamas et le Fatah se tournent toujours le dos. Un état qui profite à Israël qui cherche à saisir cette occasion pour isoler davantage le mouvement islamiste.


Photo Al-Ahram

Mercredi 15 août 2007

Le fossé entre le Hamas et le Fatah s’élargit jour après l’autre, une consécration de la rupture entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.  Les deux parties refusent d’engager tout dialogue. Le Hamas, d’un côté, tente de réinstaurer l’ordre à Gaza et d’asseoir son pouvoir militaire, alors que le gouvernement parallèle en Cisjordanie, de l’autre, poursuit ses contacts avec l’Etat hébreu.

Décidée à imposer la loi, la police du Hamas a matraqué des Palestiniens, notamment des membres du Fatah, qui protestaient lundi à Gaza contre les « violations des droits de l’homme » par les islamistes, bravant une interdiction de manifester. Une manière selon le Hamas de rétablir l’ordre, alors que le Fatah y voit une façon d’imposer le pouvoir militaire. Le Fatah de M. Abbass a accusé à plusieurs reprises le Hamas d’exactions, de volonté de purger la société de ses partisans et d’aspirer à l’instauration d’un ordre islamique, ce que les dirigeants islamistes démentent. Mais il va sans dire que le Hamas, en charge de la sécurité dans la bande de Gaza, n’épargne aucun effort pour renforcer sa présence dans le secteur. Samedi, il a annoncé la création de sa nouvelle unité de garde-côtes, baptisée la Police maritime.

Selon le porte-parole Saber Khalifeh, la nouvelle unité sera composée de 150 hommes et commencera très prochainement à patrouiller la côte de la bande de Gaza. Ses tâches principales seront la lutte contre le trafic de drogues vers Gaza, la protection des pêcheurs gazaouïs et la sécurité des habitants sur la plage.

Il s’agit de la dernière mesure du Hamas pour rétablir l’ordre et la sécurité dans la bande de Gaza, où le mouvement a défait les forces de sécurité du Fatah en juin dernier. Le Hamas a déjà établi une unité de police de circulation et lancera bientôt une nouvelle agence de sécurité interne, selon des responsables du mouvement.

Outre ces mesures visant à renforcer son pouvoir à Gaza, des miliciens du Hamas ont arrêté 32 partisans du Fatah en différents points de la bande de Gaza au cours de la nuit de vendredi à samedi, souvent sans ménagement, selon des témoins. La moitié des personnes appréhendées participaient à un mariage et ont été interpellées à coups de matraque, ont indiqué samedi des membres du Fatah. De mêmes sources on faisait état de dix blessés. Les miliciens ont fait valoir que des participants à ces festivités avaient tiré des coups de feu en l’air, troublant l’ordre public, ce qu’ont démenti les convives interrogés.

Après son coup de force dans la bande de Gaza en juin, le Hamas s’était engagé à amnistier les combattants du Fatah. On ignore pour l’heure si le coup de filet de la nuit est le début d’une opération de répression anti-Fatah ou le résultat d’incidents isolés. Dans un incident séparé, survenu près d’Abbassan, village du sud de la bande de Gaza, 12 autres partisans du Fatah, dont un membre du conseil municipal, ont été interpellés à l’issue de la prière du vendredi, selon des militants du parti de Mahmoud Abbass.

Par ailleurs, cinq membres des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la milice du Fatah, ont été arrêtés et placés en détention durant cinq heures, subissant de mauvais traitements avant d’être remis en liberté, selon des responsables du Fatah. Les cinq miliciens n’étaient pas armés, précisait-on de mêmes sources.

Israël appuie Mahmoud Abbass

Comme on s’est déjà habitué depuis la formation par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass d’un gouvernement parallèle en Cisjordanie, Israël multiplie les gestes de bonne volonté à l’égard de ce dernier pour en finir avec le Hamas. Un frémissement diplomatique se fait déjà sentir avec la multiplication des rencontres Abbass-Olmert. C’est dans ce cadre aussi que le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, rencontrera ce mercredi la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni dans la ville cisjordanienne de Jéricho, ont affirmé dimanche des conseillers de M. Fayyad. Les ministres jordanien et japonais des Affaires étrangères devraient également participer à cette réunion.

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Mark Regev, a confirmé qu’une rencontre israélo-palestinienne était en préparation pour mercredi.

Les deux parties tentent de réduire les divergences qui bloquent encore la reprise des discussions de paix depuis que le président palestinien Mahmoud Abbass a exclu le Hamas du gouvernement en juin dernier, à la suite du coup de force du mouvement islamiste dans la bande de Gaza. Les Etats-Unis encouragent Israéliens et Palestiniens à revenir à la table des négociations et prévoient une rencontre internationale sur ce thème à l’automne. Raison pour laquelle un porte-parole du cabinet d’Ehud Olmert a annoncé qu’Israël prendra bientôt une décision sur le fait de lever ou non les restrictions de circulation des Palestiniens en Cisjordanie.

Depuis quelques semaines, les Etats-Unis insistent pour qu’Israël donne des gages au président palestinien Mahmoud Abbass en vue de la grande conférence sur le Proche-Orient qui aura lieu en novembre à l’initiative de Washington. Certes, les Palestiniens ont besoin que cette conférence réussisse pour sortir de la galère, mais aussi Olmert essaiera de son mieux de redorer son blason terni depuis la guerre du Liban de l’été dernier. Mais est-ce suffisant pour mener à bien cette conférence ? Plusieurs en doutent. « Il faut un agenda bien précis des priorités des deux côtés. Au cours de ses rencontres avec Abbass, Olmert n’évoque point les questions-clés, à savoir les frontières du futur Etat palestinien et le retour des réfugiés. De même, Abbass ne peut rien faire sans régler au préalable ses différends avec le Hamas. Tout accord qui sera entrepris sans l’acceptation des autres factions palestiniennes et en l’occurrence du Hamas n’aura aucune importance. D’où la difficulté que rencontrera la conférence », soulignent les analystes.

 

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Publié le 15 août 2007 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo



Source : Al-Ahram hebdo
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