Al-Ahram Hebdo
« Il faut placer les Palestiniens au-dessus de tout intérêt »
Photo Al-Ahram
Mercredi 13 mai 2009
Palestine.
A quelques
jours de la nouvelle session de pourparlers interpalestiniens au
Caire, Mohamed Sobeih, secrétaire général adjoint de la Ligue
arabe chargé de la Palestine, affiche son optimisme malgré les
difficultés persistantes. Al-ahram
hebdo : Peut-on aujourd’hui parler d’impasse dans le dialogue
interpalestinien ?
Mohamed Sobeih :
Non, pas du tout, on est bien loin de
parler d’impasse, bien au contraire, il y a de très grands
efforts de la part des deux camps. Et je pense même
qu’aujourd’hui on peut se déclarer optimistes pour l’avenir.
Cependant, on ne peut pas négliger le fait que les différends
sont complexes et nombreux et que les obstacles ne sont pas
faciles à surmonter. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’on
n’arrive pas à espérer une réconciliation complète. Cela dit, le
Fatah et le Hamas ont effectué des progrès dans la plupart des
dossiers sensibles, comme par exemple les élections législatives
et présidentielles. Mais il reste toujours quelques dossiers
épineux toujours pas réglés.
- Pourtant, aucun progrès concret n’est pour
l’heure notable et les réunions sont sans cesse renouvelées ...
- Cette question de relance des rencontres
des négociation est normale. Les dossiers sont délicats et ne
peuvent pas être réglés du jour au lendemain. Le plus important
est que les représentants des factions aient de véritables
intentions de réconciliation afin de ramener la paix interne au
peuple palestinien. Autrement dit, il faut placer le peuple
palestinien au-dessus des intérêts de toute faction et de tout
gouvernement.
- Vous estimez donc que malgré tout,
l’atmosphère actuelle est favorable au dialogue ...
- Très favorable, je dirais même que c’est
maintenant ou jamais. Aujourd’hui, il y a en Israël un
gouvernement très dangereux qui a refusé les accords d’Annapolis
et a totalement rejeté l’idée des deux Etats. La cause
palestinienne est aujourd’hui menacée et les Palestiniens
pensent enfin à resserrer leurs rangs le plus vite possible pour
faire face à ce danger.
- Quels sont les principaux points de tension
?
- Il y a quelques questions précises, autour
desquelles les deux factions ne sont toujours pas parvenues à
une formule qui puisse satisfaire les deux camps. Il s’agit de
la formation d’un gouvernement d’union et de son programme, de
la réforme des services de sécurité, du système électoral ainsi
que de l’avenir de l’OLP. Mais je croix que bientôt, ces
différends seront résolus.
- Que se passera-t-il si on ne parvient à
aucun terrain d’entente ?
- Cela serait un choc et une véritable
rechute pour la cause palestinienne qui auront des répercussions
non seulement sur les Palestiniens et leur avenir mais aussi sur
tous les pays arabes. Cependant, c’est un scénario peu probable.
Comme je l’ai déjà dit, je suis optimiste. Et, paradoxalement,
l’arrivée au pouvoir en Irsaël d’un gouvernement extrémiste est
dans l’intérêt des Palestiniens.
- La communauté internationale condamne le
Hamas sans cesse. En même temps, elle appelle à une
réconciliation palestinienne. N’est-ce pas contradictoire ?
- Bien sûr que oui. Tout en condamnant le
Hamas, la communauté internationale sait très bien qu’il n’est
pas question de l’éloigner de ses comptes. Je voudrais
d’ailleurs signaler que cette condamnation est injuste. La
communauté internationale exige au Hamas de reconnaître Israël.
Or, l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP)
reconnaît déjà Israël, pourquoi donc demander au Hamas de le
faire ? Iront-ils demander à Lieberman de reconnaître le Hamas
en échange ? Le Hamas n’est pas allé agresser quiconque ni
prendre des territoires qui ne sont pas les siens.
Propos recueillis par Chaïmaa Abdel-Hamid
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AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 14 mai 2009 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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