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Progrès
à petits pas
Rania Adel
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Palestine .
Les efforts s’intensifient pour un échange
de prisonniers palestiniens
contre la libération
du soldat israélien
Gilad Shalit.
Optimisme
prudent. La question de l’échange du
caporal israélien Gilad
Shalit contre
des détenus palestiniens
semble connaître
un léger progrès.
Israël a confirmé
dimanche avoir
reçu une liste
de prisonniers palestiniens
en vue d’un échange
avec Gilad Shalit,
premier signe concret
et apparent dans les efforts visant
à dénouer
la crise, vieille
de neuf mois.
La liste
compterait 450 personnes,
a indiqué une
source au sein du
gouvernement palestinien.
Les chefs palestiniens du
Fatah et du
Front Populaire de Libération
de la Palestine (FPLP), Marwan Barghouthi
et Ahmad Saadat, figurent
sur la liste,
selon le ministre
palestinien de l’Information.
« D’après ce
que je sais,
les noms de Marwan
Barghouthi et Ahmed Saadat
sont sur
la liste », a affirmé
dimanche le ministre
Moustapha Barghouthi.
Tout progrès pour libérer
Gilad Shalit
« dépend de l’attitude
d’Israël. Tout dépend
d’Ehud Olmert
(le premier ministre israélien).
Il y aura des progrès si
Olmert répond
de manière positive », a insisté
M. Barghouthi. Il a souligné
que les Palestiniens
entendaient également
libérer les prisonniers
purgeant des longues
peines. Au total, quelque
9 500 Palestiniens sont
emprisonnés en Israël.
Côté israélien,
le ministre des Affaires sociales
a estimé dimanche
que l’affaire
de ce soldat
enlevé le 25 juin
par des activistes liés
au Hamas avançait,
avec la présentation par les ravisseurs
d’une liste
de prisonniers palestiniens
qu’ils voudraient
échanger contre
leur otage.
« J’imagine qu’il
y a un certain progrès, par rapport à
ce que c’était
jusque-là. D’un autre
côté, je
serai très
prudent (...) parce qu’il
reste encore beaucoup de chemin
à parcourir
», a déclaré Yitzhak Herzog à
la radio de l’armée israélienne,
précisant qu’il
ne participait
pas aux discussions. Le ministre israélien
a précisé que
le premier ministre Ehud
Olmert réunirait
le cabinet de sécurité dans
la semaine pour étudier
les critères de libération
des prisonniers palestiniens.
Olmert s’est
dit d’accord
sur le principe
mais les parties ne
parviennent pas à
s’entendre sur
la liste des personnes
concernées par l’échange.
Israël devrait
« réévaluer et reformuler
les critères pour la libération
de prisonniers palestiniens,
y compris ceux
qui ont du
sang sur les mains », a estimé
M. Herzog.
Le ministre
faisait référence
à la politique
traditionnelle israélienne
de refuser de libérer
des Palestiniens ayant
perpétré ou
planifié des attaques
anti-israéliennes, même
si ce
genre de libération a déjà eu
lieu dans le passé.
L’Autorité
palestinienne est
impatiente de voir
régler l’affaire
du soldat israélien.
« Le premier ministre Ismaïl
Haniyeh a indiqué
qu’il y avait
des progrès dans
le dossier Shalit. Je
souhaite qu’il
soit rapidement
réglé car cela
aura des répercussions sur
la fin du siège
politique et économique
infligé au peuple
palestinien », a déclaré,
Azzam Al-Ahmad, le vice-premier ministre
palestinien. La révélation
de la transmission de cette liste
intervient deux
jours après des propos très
optimistes du
président palestinien
Mahmoud Abbass.
« Je voudrais
vous dire que
nous entreprenons
des efforts pour la libération de Shalit
et que ces
efforts vont bientôt
aboutir. Nous
sommes optimistes.
Il sera libéré sous
peu », avait
prédit M. Abbass
à la chaîne
française France 24.
La possibilité
d’un prochain déblocage
du dossier de Shalit
est significative.
Pour les politologues, elle
intervient après la constitution du
nouveau gouvernement palestinien
d’unité nationale,
en quête de reconnaissance internationale.
La libération du
jeune caporal Shalit
donnera davantage
de poids au gouvernement
soucieux de voir
un signe de reprise des aides financières
et apparaît comme
une condition préalable
à toute relance
des négociations de paix
israélo-palestiniennes.
Attaque
israélienne
Les signes
d’un possible prochain dénouement
de la crise née de l’enlèvement
du soldat Shalit
interviennent à
un moment où Israël
a engagé de nouvelles
actions militaires. L’armée
israélienne a lancé
samedi avant
l’aube son premier raid aérien
depuis plus de quatre
mois dans
la bande de Gaza contre
des activistes palestiniens,
tuant l’un
d’eux et marquant
la fin de sa politique
de retenue depuis
l’instauration d’une
trêve en novembre
2006. Des hélicoptères israéliens
ont ouvert
le feu samedi
matin sur
le nord de la bande
de Gaza, tuant un activiste
palestinien, et des habitants ont
parlé des plus violents
échanges depuis
la trêve conclue
en novembre.
Le ministre
israélien de la Défense,
Amir Peretz,
avait autorisé
à Tsahal d’effectuer
des opérations limitées
derrière la frontière de la bande
de Gaza pour empêcher, selon
lui, des activistes
de poser des bombes, de creuser des
tunnels et de tirer des roquettes
sur les villes
frontalières israéliennes.
Le président
palestinien a, de son côté,
appelé samedi
les membres de sa
garde présidentielle
et les forces de sécurité nationales
à accentuer
leurs efforts pour mettre
fin aux tirs de roquettes
« afin que
notre peuple
puisse vivre en sécurité
». Il s’agit de « faire le maximum
pour rétablir la sécurité,
faire cesser l’anarchie
et mettre un terme
aux tirs aveugles
de roquettes », a-t-il
dit selon l’agence
palestinienne Wafa.
Selon
des habitants, des hélicoptères israéliens
ont tiré
au moins deux
missiles près du
camp de réfugiés de Djabaliya
au cours du
raid de samedi matin.
Un porte-parole
de l’armée israélienne
a dit que
les appareils avaient
fait feu en direction d’un groupe
qui tentait de poser un engin
explosif près
de la clôture frontalière.
Le ministre
égyptien des Affaires étrangères,
Ahmad Aboul-Gheit, a engagé
Israël et les Palestiniens
à ne plus
lancer d’attaques. Les raids israéliens
ne favorisant
pas la reprise des pourparlers.
En vertu
d’un accord datant du
26 novembre, Israël
avait mis
fin à ses
opérations militaires
à Gaza tandis
que les groupes
palestiniens armés
devaient de leur
côté stopper leurs
attaques et tirs
de roquettes contre
le territoire israélien.
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