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Al-Ahram Hebdo
L'intraitable Netanyahu
Maha Salem
Benyamin Netanyahu - Photo RIA
Novosti
Mercredi 8 avril 2009
Palestine.
Les annonces du nouveau
gouvernement israélien de droite de Benyamin Netanyahu ont
réduit en poudre tout espoir de relance du processus de paix. La
communauté internationale semble pour l'heure impuissante.
A peine formé, le nouveau
gouvernement israélien a choqué la communauté internationale et
les Arabes par ses positions dures vis-à-vis des Palestiniens et
des Syriens. D’ores et déjà, dans son discours d'investiture, le
nouveau premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s'est
dit prêt à négocier un accord de paix avec l'Autorité
palestinienne, mais sans parler d'un Etat palestinien, dont le
programme de son gouvernement ne fait aucune mention. Ensuite,
Netanyahu a annoncé qu'il est opposé à un retrait de la
Cisjordanie, à une partition de Jérusalem et rejette toute idée
d'un Etat palestinien souverain. Avis partagé par la plupart des
ministres de ce nouveau gouvernement. Le nouveau ministre
israélien des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor
Lieberman, a exclu toute concession sur le plateau du Golan
conquis sur la Syrie. En plus, il a rejeté le processus
d'Annapolis qui a relancé fin 2007 les négociations de paix pour
parvenir à un accord sur un Etat palestinien. « Il n'y a pas de
résolution du cabinet israélien concernant les négociations avec
la Syrie et nous avons déjà dit que nous n'accepterions pas de
retrait du Golan », a-t-il affirmé.
Sur le front palestinien, le chef
de la diplomatie israélienne a affirmé que son pays n'était «
lié que par la Feuille de route, un plan de paix élaboré par le
Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, Onu) prévoyant
à terme la création d'un Etat palestinien. Mais son application
étape par étape s'est avérée extrêmement problématique depuis
son lancement en 2003 ». A la conférence d'Annapolis
(Etats-Unis), son prédécesseur, Ehud Olmert, et le président
palestinien Mahmoud Abbass avaient décidé de négocier
directement les questions-clés comme les frontières, le sort des
colonies et de Jérusalem dans la perspective de la création d'un
Etat palestinien.
Avec ces annonces, le nouveau
chef de la diplomatie israélienne a provoqué des remous dans le
monde. Côté palestinien, Mahmoud Abbass, le plus concerné par
cette question, a dit ne pas se faire d'illusions. « Nous devons
dire au monde que cet homme ne croit pas à la paix. Il faut
mettre la balle dans le camp du monde entier pour qu'il fasse
pression sur lui », a-t-il ajouté. La création d'un Etat
palestinien en Cisjordanie et à Gaza, soutenue notamment par les
Etats-Unis et l'Union européenne, est au cœur des efforts de
paix depuis des années.
En première réaction, Washington
a réagi aux propos de M. Lieberman en plaidant à nouveau en
faveur d'une solution « à deux Etats ». Aussi, l'émissaire
spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, George Mitchell, se
rendra « bientôt » au Proche-Orient pour tenter de relancer le
processus de paix israélo-palestinien, après la formation d'un
nouveau gouvernement israélien.
Pour sa part, le premier ministre
britannique, Gordon Brown, a pressé le chef de gouvernement
israélien, Benyamin Netanyahu, à « s'engager de manière
constructive » dans la recherche d'une solution à deux Etats
avec les Palestiniens. « Le premier ministre a encouragé
Netanyahu à s'engager de manière constructive vers une solution
à deux Etats, en s'appuyant sur l'Initiative arabe de paix, en
particulier au moyen d'actions sur la colonisation », a indiqué
Downing Street dans un communiqué. Un soutient partagé par la
France, l'Allemagne et l'Onu qui ont déjà annoncé leur appui à
la création d'un Etat palestinien. Reste à savoir si ces
positions seront à même de changer la donne. A cet effet, le
pessimisme est de mise, d'autant plus que le processus de paix
est déjà au point mort depuis plusieurs années. Le seul espoir
pour les Palestiniens est aujourd'hui du côté de la nouvelle
Administration américaine. Seul un engagement réel d'Obama
pourrait éventuellement remettre le processus de paix sur les
rails.
Droits de reproduction et de diffusion
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AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 8 avril 2009 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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