Monde Arabe
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Rania Adel
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Photo Al-Ahram
Mercredi 5 novembre 2008
Palestine.
Les factions palestiniennes doivent prouver leur détermination à
mettre un terme à leurs querelles intestines et à envisager plus
sereinement l’avenir de leurs territoires. Mission difficile.
Ballet diplomatique. C’est ainsi
que peuvent être qualifiées les prochaines rencontres qui auront
lieu au Caire, ce mois de novembre, et qui sont censées redonner
la vie aux négociations israélo-palestiniennes d’une part et au
dialogue inter-palestinien d’autre part. Dans l’objectif de
promouvoir le processus de paix, quasiment oublié en raison des
élections aux Etats-Unis et en Israël, des représentants du
Quartette pour le Proche-Orient vont se retrouver en Egypte pour
se pencher sur les progrès enregistrés dans le cadre des
discussions de paix israélo-palestiniennes, a rapporté un haut
responsable palestinien. Il a précisé sous couvert d’anonymat
que les représentants étaient attendus en Egypte le 8 novembre.
Le Quartette est composé des Etats-Unis, de l’Union européenne,
de la Russie et des Nations-Unies.
La réunion se tiendra au « plus
haut niveau » en présence notamment de la secrétaire d’Etat
américaine Condoleezza Rice, a-t-il expliqué. Les participants
seront informés de l’état des discussions de paix par des
négociateurs israéliens et palestiniens.
Condoleezza Rice a demandé à
l’Egypte d’accueillir la réunion avant la fin du mandat
présidentiel de George W. Bush en janvier. Le chef de la Maison
Blanche avait accueilli une conférence sur la paix à Annapolis,
dans le Maryland, il y a un an, exprimant le souhait qu’un
accord de paix israélo-palestinien soit conclu avant fin 2008.
Cette perspective semble cependant très improbable.
Bien avant la veille de la
rencontre du Quartette, la secrétaire d’Etat américaine
Condoleezza Rice et le président palestinien Mahmoud Abbass vont
se rencontrer le 7 novembre en Cisjordanie. Mme Rice et M.
Abbass feront le point sur les derniers mois de négociations
israélo-palestiniennes. Ces pourparlers ont produit peu de
résultats tangibles. Mais la rencontre la plus importante est
celle du 9 novembre, à laquelle sont invitées les factions
palestiniennes pour discuter le partage du pouvoir au Caire. Y
participeront le Fatah de M. Abbass, le Hamas et des groupes
moins importants.
Les territoires palestiniens sont
coupés en deux depuis que le Hamas a pris le contrôle de la
bande de Gaza en juin 2007, ne laissant que la Cisjordanie à
l’Autorité palestinienne.
Plusieurs tentatives de
négociations de partage du pouvoir entre le Fatah et le Hamas
ont échoué depuis que le Mouvement de résistance islamique a
remporté les élections législatives en 2006. Depuis août,
l’Egypte mène une série de négociations bilatérales avec les
représentants de 13 factions palestiniennes, notamment le Fatah
et le Hamas dans le cadre de l’organisation de ce dialogue.
Ce n’est qu’il y a quelques
semaines seulement que les factions palestiniennes ont accepté
le plan proposé par l’Egypte pour une réconciliation. Le plan
d’accord en quatre points qui a été examiné par les factions —
rivales jusqu’ici — est salué sous réserve de réajustements et
de certaines clarifications. Le Caire appelle le Hamas et le
Fatah à former un gouvernement d’unité nationale, réformer les
services de sécurité et mettre fin aux hostilités qui ont fait
suite au blocus de la bande de Gaza. Le plan égyptien prévoit
également la tenue d’élections présidentielles et législatives
censées promouvoir la réconciliation. Toutefois, les deux frères
ennemis demeurent divisés sur un point important : le Fatah
préconise un accord négocié avec Israël pour mettre fin à
l’occupation en Cisjordanie alors que le Hamas opte pour la
lutte armée.
Conditions préalables
Toutefois, les responsables des
deux parties se disent déterminés à faire réussir le dialogue.
Le ministre hamassi Mahmoud Al-Zahar a affirmé que le Hamas «
fera tout pour assurer le succès du dialogue », tout en excluant
des concessions de son mouvement sans contrepartie. C’est dans
ce cadre que le mouvement islamiste palestinien du Hamas a posé
ses conditions préalables à toute reprise du dialogue avec
l’Autorité palestinienne et le Fatah de Mahmoud Abbass, sous
l’égide de l’Egypte. Le Hamas a transmis au Caire ses
conditions, dont le limogeage de quatre responsables de la
sécurité en Cisjordanie. Il s’agit du général Toufik Tiraoui,
chef des services de renseignement généraux ; du général Ziad
Habberrih, directeur de la sécurité préventive ; du général Diad
Al-Ali, commandant de la sûreté nationale ; et du général Majed
Faraj, directeur des renseignements militaires. Pour le Hamas,
ces quatre généraux sont responsables de la répression et des
arrestations qui visent les militants islamistes en Cisjordanie.
De plus, le Hamas réclame, avant d’entamer le dialogue, la mise
à l’écart du groupe de Mohamad Dahlane.
En revanche, le Fatah estime que
le dialogue doit déboucher sur la formation d’un gouvernement de
consensus chargé de préparer de nouvelles élections
présidentielle et législatives dans les territoires
palestiniens. Le Hamas, qui domine le Parlement palestinien élu
en janvier 2006 pour 4 ans, veut pour sa part une nouvelle
élection présidentielle seulement.
Selon les analystes, les
Palestiniens sont conscients du fait qu’ils ne peuvent plus
laisser traîner leurs divergences, le temps est un facteur qui
les presse. Il est dans l’intérêt des deux côtés de mener à bien
le dialogue. Le Fatah pour sortir de l’impasse juridique et
constitutionnelle qui surgira le 8 janvier avec la fin du mandat
du président Abbass et pour empêcher le Hamas d’étendre
davantage son pouvoir. Le Hamas pour casser le blocus qui lui
est imposé, intégrer l’OLP et améliorer les conditions de vie
des Palestiniens. Réussiront-ils ? Seuls les jours à venir
apporteront une réponse.
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reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 6
novembre
2008 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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