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Palestine
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Jérusalem, pomme de
discorde
Rania Adel
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Photo CPI
Mercredi 3 septembre 2008
Palestine . Un nouveau
sommet Abbass/Olmert n’a pas permis d’aplanir les divergences
qui restent de taille.
Palestiniens et Israéliens sont
toujours incapables de s’entendre. Leur dernier sommet du
dimanche dernier s’est achevé sur un nouveau fiasco. « Les
divergences sur les questions de fond sont encore très
prononcées », a déclaré dimanche un proche collaborateur du
président palestinien Mahmoud Abbass, Yasser Abd-Rabbo, ajoutant
qu’il était « prématuré de parler d’un document ». « Le facteur
temps est important, mais ou nous avons un accord sur toutes les
questions ou nous n’avons pas d’accord », a souligné de son côté
le négociateur palestinien Saëb Ereqat à Ramallah. Même constat
chez les responsables israéliens. « Il y a toujours un fossé
considérable entre les deux parties », a reconnu Mark Regev,
porte-parole du premier ministre israélien Ehud Olmert. « Il
n’est pas réaliste de s’attendre à un accord rapide. Nous
n’allons pas résoudre l’ensemble des problèmes du conflit
(israélo-palestinien) en deux ou trois semaines », a-t-il dit à
l’issue de la rencontre dimanche entre le premier ministre
israélien et le président de l’Autorité palestinienne. Des
déclarations qui soulignent l’ampleur des divergences.
Avec aussi peu d’avancées
tangibles et le contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, la
date butoir pour finaliser un accord de paix, à savoir janvier
2009, quand le président George W. Bush quittera la Maison
Blanche, est désormais considérée comme irréaliste. En effet, le
problème réside dans le fait que le premier ministre israélien
Ehud Olmert a proposé lors du sommet de dimanche un accord de
paix d’ici la fin de l’année qui exclurait la question de
Jérusalem. La partie palestinienne a immédiatement rejeté tout
accord qui repousserait à plus tard un règlement sur Jérusalem.
Israël a annexé la partie orientale de la ville après son
occupation en juin 1967, alors que les Palestiniens veulent en
faire la capitale d’un futur Etat. Quelque 250 000 Palestiniens
vivent dans la partie orientale où 200 000 Israéliens se sont
installés depuis 1967 dans une douzaine de quartiers de
colonisation. Le statut de Jérusalem-Est, notamment le sort de
la vieille ville qui abrite les lieux saints juifs, chrétiens et
musulmans, a déjà fait achopper les négociations
israélo-palestiniennes à plusieurs reprises.
« Les deux parties sont
désireuses de parvenir à un accord global d’ici la fin 2008 et
croient que c’est possible », a déclaré à l’issue de la
rencontre un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat.
« Mais puisqu’il est impossible de trouver un règlement sur la
question de Jérusalem dans ce délai, elles doivent s’entendre
pour repousser un accord sur cette question et convenir d’un
mécanisme et d’un calendrier pour Jérusalem », a-t-il ajouté.
Chose inadmissible pour les Palestiniens. « Sans Jérusalem-Est
comme capitale d’un Etat palestinien, quel serait le sens d’un
accord ? », a répliqué M. Ereqat. « Nous ne serons pas partie
prenante d’un accord intérimaire ou d’un accord partiel ou d’un
accord qui repousserait à plus tard Jérusalem », a souligné M.
Ereqat lors d’une conférence de presse à Ramallah, en
Cisjordanie. Il a réaffirmé la demande d’un gel de la
colonisation par Israël, bien qu’elle n’ait guère été suivie
d’effet, tout en annonçant que les « négociations continueraient
» le temps qu’il faudrait pour parvenir à un règlement « qui
mettrait un terme à l’occupation » israélienne.
Horizon brouillé pour les
négociations
Cette nouvelle rencontre s’est
déroulée durant près de deux heures à la résidence officielle de
M. Olmert à Jérusalem-Ouest avec la participation des chefs des
équipes de négociateurs : Tzipi Livni, la ministre israélienne
des Affaires étrangères, et Ahmad Qoreï du côté palestinien.
Selon le porte-parole du gouvernement israélien Mark Regev, la
prochaine démission de M. Olmert, impliqué dans une série
d’affaires de corruption, « n’a pas d’incidence sur les
discussions ». Mais comment pourrait-on croire à cette
déclaration alors qu’on s’attend à des successeurs plus
intransigeants ? Ehud Olmert doit démissionner après les
primaires au sein du Kadima, son parti, prévues le 17 septembre
et qui doivent permettre de désigner son successeur. Il devrait
toutefois continuer d’exercer le pouvoir pendant plusieurs mois,
le temps qu’un nouveau gouvernement soit formé ou que des
élections anticipées soient organisées.
Selon la radio publique, M.
Olmert souhaite parvenir à un accord-cadre qu’il pourrait
présenter en compagnie de M. Abbass à la Maison Blanche le mois
prochain, quitte à laisser dans le flou les points les plus
litigieux qui sont loin d’être réglés. Le 12 août, le quotidien
Haaretz avait indiqué que M. Olmert avait proposé au président
palestinien un projet d’accord prévoyant un retrait de 93 % de
la Cisjordanie. Cette offre n’a pas été confirmée
officiellement. Les Palestiniens, en revanche, réclament un
accord le plus explicite possible.
Le président américain George W.
Bush et la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice pressent les deux
parties de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année, comme
convenu à la conférence d’Annapolis aux Etats-Unis l’an dernier.
Après le départ d’Olmert, l’avancée des négociations dépendra en
large partie de son successeur, à condition que celui-ci
parvienne à former une nouvelle coalition gouvernementale. Les
deux prétendants sont l’ancien chef d’état-major Shaul Mofaz,
actuel ministre des Transports, et la ministre des Affaires
étrangères Tzipi Livni, qui mène actuellement les pourparlers de
paix. Toutefois, Mme Livni, favorite selon les sondages pour
succéder à M. Olmert, a pour sa part exprimé ses réserves sur la
conclusion rapide d’un accord. A l’issue du Conseil des
ministres dimanche, la ministre des Affaires étrangères Mme
Livni a plaidé pour que M. Olmert ne prenne aucune décision à la
hâte. « Le facteur temps ne doit pas nous forcer à commettre
deux graves erreurs : tenter de combler les divergences d’une
façon qui conduirait à l’explosion, ou accepter des compromis
sur des sujets essentiels pour Israël uniquement pour obtenir
des résultats », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
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reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 3
septembre
2008 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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