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Une
rencontre d'apaisement
Maha Al-Cherbini
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Palestine.
La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud
Abbass, et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Mechaal, samedi,
au Caire, semble être une tentative de trouver un terrain
d’entente entre les deux factions du gouvernement d’union
nationale.
La
rencontre de samedi dernier au Caire entre le président
palestinien, Mahmoud Abbass, et le dirigeant du Hamas, Khaled
Mechaal, était la première du genre entre les deux leaders
depuis la formation d’un gouvernement d’union nationale, le 17
mars dernier. Lors de leur entretien, qui portait essentiellement
sur les moyens de stabiliser la trêve et d’obtenir la levée du
blocus financier contre les Palestiniens, les deux dirigeants ont
également discuté de l’accord de partenariat conclu entre les
factions palestiniennes du Fatah et du Hamas à La Mecque, de la réforme
de l’Organisation de libération palestinienne et surtout de
l’accord d’échange de prisonniers avec Israël. A l’issue
de leur rencontre, MM. Abbass et Mechaal ont réitéré leur
engagement sur l’accord de La Mecque, affirmant qu’ils
feraient de leur mieux pour stabiliser la trêve et travailler
avec les pays arabes et islamiques afin d’obtenir la levée des
sanctions imposées par l’Occident sur l’ancien gouvernement
dirigé par le Hamas suite au refus de ce dernier de reconnaître
l’Etat hébreu. « Même si cette rencontre n’aura pas de
progrès tangibles sur le terrain, elle revêt une importance
particulière car, tout en étant la première depuis la mise en
place du gouvernement d’union nationale en mars, elle intervient
à un moment difficile alors que les tensions israélo-palestiniennes
vont gravement crescendo sur le terrain », explique le Dr Emad
Gad, expert politique et rédacteur en chef de la revue Mokhtarat
Israïliya.
Quatre
jours auparavant, en effet, la branche armée du Hamas a annoncé
la fin de la trêve, en place depuis novembre 2006, après avoir
tiré des dizaines de roquettes sur le sud d’Israël. Ces
attaques, selon le groupe, étaient une riposte à la mort de 9
Palestiniens tués par l’armée en Cisjordanie et à Gaza. Cette
vague de tirs palestiniens sur Israël est la première du genre
depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement
palestinien. Dans une tentative de minimiser les attaques du Hamas,
M. Abbass a déploré la « violation » de la fragile trêve par
Israël et « également du côté palestinien », ce qui a
provoqué, selon lui, l’escalade. Privilégiant l’accalmie,
Abbass a aussi déclaré : « Un retour au calme complet à Gaza
puis en Cisjordanie est le seul moyen d’arrêter les agressions
israéliennes ».
Pour
sa part, M. Mechaal a mis en garde contre la poursuite du blocus
financier imposé au gouvernement d’union, estimant que la «
situation dans les territoires palestiniens est prête à exploser
». « Le peuple palestinien ne patientera pas face à cette
pression et dispose de plusieurs options auxquelles il pourrait
avoir recours », a-t-il dit sans préciser lesquelles. Il a aussi
réaffirmé le droit du peuple palestinien de se défendre face
aux agressions israéliennes. « Malgré cette divergence de
points de vue entre Abbass et Mechaal, leur dialogue est
indispensable au règlement de la crise car en fin de compte,
Abbass ne peut rien faire seul. Les clés d’une solution sont
effectivement dans les mains de Mechaal car c’est lui qui
oriente la crise à sa guise ; c’est lui qui décide de
l’affaire de l’otage israélien, c’est lui qui organise les
raids contre Israël ... », analyse le Dr Emad Gad.
Mais,
un terrain d’entente reste toujours difficile à trouver entre
les deux factions du gouvernement palestinien. « Comment
concilier les deux pôles ? Comment trouver un agenda commun entre
deux leaders qui ont chacun ses propres comptes assez compliqués
? Comment trouver un compromis entre Mechaal, lié à des régimes
durs comme la Syrie, l’Iran et le Hezbollah, et Abbass, soutenu
par l’Occident et les Etats-Unis ? », se demande le Dr Gad.
Toutes ces interrogations enfoncent les territoires palestiniens
dans un gouffre sans fond et renvoient aux calendes grecques tout
règlement rapide à une crise qui ronge le pays.
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