Opinion
La Syrie et
«Israël» dans le discours des Arabes
sionisants
Akil
Cheikh Hussein
Mercredi 29 mai
2013 Rien dans la
conscience arabe n'est en général plus
proscrit et provocateur de colère,
d'exaspération et de mépris que de voir
un Arabe trahir sa cause et devenir un
serviteur des Israéliens qui ont spolié
la Palestine et font subir à son peuple
et aux peuples des autres pays arabes
toutes ces modalités de meurtre, de
dispersion et d'oppression.
C'était le cas
pour la majorité écrasante des
Palestiniens et des Arabes tout au long
de l'époque des luttes qui ont précédé
la création de l'entité sioniste, et qui
se sont poursuivies ultérieurement pour
englober le monde arabo-islamique et
beaucoup de pays épris de liberté
partout dans le monde.
Cependant, cette
image a beaucoup changé au rythme des
défaites encaissées par les Etats arabes
face à l'armée israélienne. Les
pèlerinages qu'effectuent en «Israël»
tel ou tel dirigeant arabe, ou leurs
apparitions en échangeant les baisers et
les toasts avec les responsables
israéliens et israéliennes, étaient
devenus, aux yeux de beaucoup d'Arabes,
des choses habituelles ou mêmes une
source de fierté.
On ne s'indigne plus et on ne trouve
plus étrange d'entendre un grand ou un
petit chef arabe qualifier son homologue
israélien de «cher ami». Le simple fait
de donner à «Israël» l'attribut d'ennemi
est devenu suffisant pour accuser celui
qui le fait de fermeture, de
pétrification, de glissement dans la
haine et de refus de l'autre. Et se
défendre face à l'agression israélienne
est devenu un acte étourdi,
irresponsable et une aventure qui fait
courir la Nation à sa perte. Certaines
capitales arabes sont devenues des
rampes de lancement d'où les
responsables israéliens déclarent leurs
guerres aux Palestiniens et aux autres
Arabes. En somme, on ne considère plus
le fait de collaborer avec les
Israéliens comme un acte scandaleux ou
ignoble qui couvre de honte son auteur
ou, du moins affaiblit son argument.
Pour tout cela, et puisque la guerre
contre la Syrie est un événement dont
l'issue peut déterminer le sort de la
région et du monde entier, la multiforme
participation israélienne dans cette
guerre n'est plus un argument suffisant
pour convaincre une partie des ennemis
syriens et arabes de la Syrie qu'ils
sont dans l'erreur et qu'ils devraient
corriger leur erreur.
Mais au-delà de la
vérité et de l'erreur, et puisque la
plus grande majorité des ennemis syriens
et arabes de la Syrie sont pleinement
conscients du fait qu'ils servent un
projet qui leur permet de tirer un
profit du genre que tirent les tueurs à
gages, c'est-à-dire les mercenaires qui
font de leur existence un produit
marchand, leurs esprits et les esprits
de ceux qui les manipulent ne restent
pas passifs dans la guerre médiatique
qui constitue un pilier fondamental dans
la guerre contre la Syrie.
Et comme la sincérité,
l'honneur, la magnanimité, la grandeur
d'âme et la colère face aux atteintes
faites à la vérité et au droit, ainsi
que toutes les valeurs qui furent et qui
sont toujours à l'origine de la présence
continue dans le monde des Arabes
authentiques sont des non-sens aux yeux
de ces mercenaires sans décence, ils
n'ont aucun scrupule de mentir
ouvertement dans l'espoir de déboussoler
ne serait-ce qu'une partie de l'opinion.
A
l'instar de celui qui prône que la neige
est noire, que la lumière du jour est
une sombre obscurité et que l'eau
fraiche est d'un goût piquant, ils
prétendent que le régime syrien dirigé
par le président Assad sert les intérêts
des Israéliens.
Avec, à
l'appui, des analyses grotesques comme
la fermeture du front du Golan en
feignant ignorer que les autres fronts
en Egypte et en Jordanie sont entrés
dans l'ère israélienne par ses larges
portes à Camp David, Oslo, Wadi Araba et
Sharm et-Cheikh.
Ou ils se réfèrent à des
rares déclarations émanant de
responsables israéliens qui, pour des
raisons de diversion et de tromperie,
expriment leur inquiétude quant à la
possibilité de voir régner en Syrie un
régime qui pourrait détruire «Israël»
après l'éventuel renversement du régime
actuel.
Et tout
particulièrement, ils font semblant
d'ignorer des faits comme quoi des armes
et des équipements israéliens sont dans
les mains des groupes armés qui
combattent l'armée syrienne, ou des
chambres d'opération sur le sol syrien
dirigées par des officiers israéliens,
ou encore des agents du Mossad sont
derrière un grand nombre d'attentats
meurtriers en Syrie. Sans oublier de
rappeler les journalistes israéliens
reçus avec beaucoup d'égard par ceux qui
prétendent être des «révolutionnaires»
et qui disent à haute voix qu'ils sont
prêts à collaborer avec Sharon et le
diable pour en finir avec le régime
syrien. Tout comme des représentants des
oppositions syriennes qui apparaissent
sur les écrans des chaînes israéliennes
et qui n'oublient pas de prononcer le
mot «Shalom» avant et après chacune de
leurs interventions. Rappelons-nous
aussi des blessés «révolutionnaires» qui
sont accueillis par les hôpitaux
israéliens. Et on ne manque pas
d'entendre certains opposants dire
qu'ils n'ont pas de problèmes avec leurs
«cousins» israéliens.
Ceux-ci font semblant
d'ignorer que ce qu'on appelle la
«révolution syrienne» est couvée par les
puissances occidentales qui ont créé
«Israël» et qui ont fait de la
sauvegarde de sa sécurité et de sa
suprématie militaire leur première
priorité, ou par des parties régionales,
arabes et non-arabes (la Turquie), qui
reconnaissent «Israël» et qui
établissent avec lui, secrètement ou
ouvertement, tout genre de relations et
de traités dans les domaines de la
sécurité, de l'économie et de la
culture...
Et, tout
naturellement, ces sionisants font
semblant d'ignorer l'intervention
israélienne directe par le bombardement
aérien des sites syriens en vue de
supporter Jabhat al-Nosra et les autres
groupes terroristes en action sur le sol
syrien...
Source :
French.alahednews
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