Peu avant l’agression israélienne contre
Gaza, des déclarations émises par des
responsables israéliens ont signifié
qu’il est nécessaire d’envahir de
nouveau le district palestinien afin
d’en finir avec les «terroristes», selon
la désignation de la propagande
israélienne, ou les «milices armées»
selon une désignation que certains mass
médias arabes n’hésitent d’appliquer aux
mouvements de résistance y compris la
Résistance palestinienne et en premier
lieu le Hamas.
Il est clair que dans toutes les
guerres menées par les Israéliens contre
Gaza, ces derniers tentaient de
l’obliger à rejoindre, à l’instar de
l’Autorité de Ramallah et des deux
régimes égyptien et jordanien, le
processus de paix que soutiennent les
puissances occidentales et la plupart
des autres régimes arabes, processus
qui, depuis son lancement en 1977, n’a
fait qu’apporter davantage de préjudices
à la cause palestinienne et autres
causes de libération dans la région.
Avec le début de la guerre, les
Israéliens ont cru qu’ils étaient sur le
point d’atteindre leur objectif. Ils
pensaient que leurs bombardiers ont
réussi à neutraliser la majeure partie
des missiles de la Résistance, et que
leur «dôme de fer» est à même
intercepter celles qui auraient pu
échapper au bombardement.
Ces conjectures et rêveries n’ont pas
tardé à s’évaporer lorsque les missiles
de la Résistance ont commencé à
s’écraser sur les colonies israéliennes,
notamment sur «Tel-Aviv» et al-Qods
(Jérusalem) situées dans les profondeurs
de la Palestine occupée. Face à cette
évolution, les Israéliens ont bien
compris que leur mauvaise posture dans
la guerre contre Gaza était semblable à
ce qu’ils avaient connu dans leur guerre
contre le Liban en 2006.
Malgré toutes les manœuvres qu’ils
avaient organisées des années durant en
vue de renforcer le «front intérieur»,
surtout sur le plan de la réaction des
populations israéliennes aux attaques
par des missiles, les Israéliens ont
alors compris qu’ils ne pourront plus
éviter le fait de se transformer en un
«Etat souterrain», avec toutes les
conséquences matérielles et morales
d’une telle situation qui menace
l’existence illégale de cet Etat.
Et comme les Israéliens savent bien
que l’invasion terrestre dont ils
brandissaient la menace en vue
d’intimider la Résistance à Gaza ne
pouvait que rendre leur impasse encore
plus profonde, l’accalmie et le fait de
ne plus voir les missiles tomber sur
leurs agglomérations, étaient devenus le
seul moyen susceptible de les faire
sortir de l’impasse.
Ce désir israélien a été rejoint par
les hantises des autres constituantes,
internationales et régionales, de l’axe
américain. Il s’agit particulièrement de
la Turquie, membre de l’Otan et alliée
solide de l’entité sioniste, de l’Egypte
qui tient aux traités de paix avec cette
entité et du Qatar connu par ses liens
affichés ou non, mais en tout cas
solides, avec «Israël».
D’où, le Caire à partir duquel Tzipi
Livni avait déclaré la guerre contre
Gaza fin 2008 s’est transformé en une
véritable cellule de crise s’activant à
faire sortir l’entité sioniste de son
impasse fin 2012. Surtout parce que les
missiles qui continuaient de s’abattre
sur les villes israéliennes avaient
prouvé le rôle exclusif de l’Iran et de
la Syrie dans le financement et
l’armement de la Résistance, alors que
les autres ne faisaient que l’assiéger
et comploter contre elle.
Les efforts déployés sur ce plan par
Hillary Clinton, avec la participation
de Ban Ki moon, d’Erdogan, de l’émir
qatari, du président égyptien et du
secrétaire général de la Ligue arabe,
ont abouti à une accalmie qui, après les
précédentes défaites israéliennes au
Liban et à Gaza, n’a fait que prouver
encore plus l’effondrement du mythe
qu’est la prétendue suprématie
israélienne.
Toutefois, cela ne signifie pas que
les forces hostiles à la Résistance
n’allaient pas utiliser l’accalmie comme
un moyen de poursuivre leur action
visant à entraîner les mouvements de
Résistance, ou certaines de ses
factions, vers le processus de paix sous
les ailes de l’Egypte, de la Turquie et
de la séduction par l’argent qatari.
En vérité, cette tentation était
tangible, quelques semaines avant
l’agression israélienne, à
travers
les récurrentes informations parlant de
plans visant à créer une zone de
libre-échange et des centres
touristiques et de distraction à Gaza.
C’est dans ce cadre que l’émir du Qatar
a effectué sa visite à Gaza et qu’on a
entendu parler d’une somme de 4 millions
de dollars qu’il lui aurait été promise.
Dans le même sens, les mass médias
mobilisés par l’axe hostile à la
Résistance insistaient, dès avant
l’accalmie, sur ce qu’ils appellent la
difficulté pour les mouvements de
Résistance de se doter d’armes dans les
conditions de la crise qui sévit en
Syrie, et du blocus qui ne facilite pas
l’accès des armes en provenance de
l’Iran.
De la nature de ce langage, on
comprend que les forces hostiles à la
Résistance font des gesticulations
destinées à intimider le Hamas tout en
lui miroitant des séductions qui vont
au-delà de la donne gazaouie : En
Cisjordanie où les Israéliens parlent
ouvertement de leur intention d’évincer
Mahmoud Abbas, et même en Jordanie où
l’effervescence actuelle des Frères
musulmans permet de la proposer comme
«patrie alternative», ce qui peut
attiser l’appétit de certains dans les
conditions d’un Printemps «islamique»
qui tire l’essentiel de sa force de la
connivence avec les Etats-Unis et leurs
alliés, y compris l’entité sioniste.
Mais tout cela n’est pas d’une grande
utilité. Victorieuse aujourd’hui grâce à
la fermeté de son peuple et au soutien
de la part de l’axe de la Résistance
dans la région, Gaza continuera -en
dépit du blocus et de ses autres énormes
difficultés- d’affronter, comme elle l’a
toujours fait, l’occupation et de mettre
en échec les conspirations à venir.