On sait que les
Etats-Unis se présentent comme le
dirigeant du monde ou, du moins, se
portent candidat à jouer ce rôle. On
sait également qu'ils se jouent du monde
en fondant la légitimité de leur rôle
directeur sur la prétention d'être le
modèle du Vrai, du Bien et du Beau. Les
maîtres d'opinion aux Etats-Unis ne
disent pas que leur pays est une
montagne qui, de son sommet, brillent
sur le monde les lumières de la liberté
et de la démocratie et, par conséquent,
celles de la prospérité et du bonheur
dans un monde qui, grâce au capitalisme,
se transforme en un véritable paradis?
Ces propos, à défaut d'être des
propos mielleux, supposent, à partir du
sentiment d'appartenance au genre humain
et de la communauté des intérêts des
hommes, un minimum de compréhension
mutuelle et de respect réciproque. Or,
le racisme qui sous ses formes les plus
brutales s'est exprimé et s'exprime
encore à l'intérieur des Etats-Unis,
mais aussi dans les guerres d'invasions
et d'agression qu'ils ont menées et
mènent encore contre les peuples du
monde ainsi que dans la situation
catastrophique qu'a imposé au monde le
mode de vie américain, out cela et bien
d'autres méfaits sont des témoignages
que l'enfer et non pas le paradis est
justement ce que les Etats-Unis
cherchent à jeter l'humanité dans ses
feux brûlants.
Parmi les autres témoignages, on
trouve Chuck Hagel, le nouveau
secrétaire d'Etat-Américain à la
défense, qui est décoré de plusieurs
médailles pour ses services lors de la
guerre du Viêt Nam et que les mass
médias ont concurrencé à le présenter
comme un Républicain modéré qui s'est
opposé aux stratégies de G.W. Bush en
Iraq, et qui est hostile aux politiques
israéliennes et laxiste vis-à-vis de
l'Iran…
Dans un discours qu'il a prononcé
récemment devant un groupe d'officiers
américains, il a dit que «l'armée
américaine doit continuer de diriger le
monde».
L'armée américaine notamment. Non pas
ce que l'on présente comme étant les
grandes valeurs américaines. Et
notamment par les seuls moyens que
l'armée américaine perfectionne à
souhait :
Invasion, terreur et tueries massives.
D'aucuns pourraient à juste titre
penser que Hagel renchérit en confiant
un tel rôle à l'armée américaine. Mais
cette armée connue comme étant la plus
puissante à l'échelle mondiale, ce qui a
été souligné dernièrement par le
président Obama et son ex-secrétaire à
la défense, Léon Panetta, a subi, ces
dernières années et décennies, des
défaites dans toutes ses guerres et
interventions militaires au Viêt Nam en
Somalie, en Afghanistan et en Iraq. Et
étant donné la relation organique les
Etats-Unis et l'entité sioniste, les
défaites encaissées par l'armée
israélienne au Liban et à Gaza sont des
défaites de l''armée américaine.
D'autre part, l'armée américaine
particulièrement passionnée par le fait
d'occuper les premières lignes dans les
guerres d'agression et qui est, d'après
les stratèges américains des années 90
et avant, à même de mener plusieurs
guerres en même temps, ne parait plus
maintenant même sur les lignes arrières
dans les confrontations actuelles en
Lybie, en Syrie et au Mali.
De plus, on ne manque pas d'entendre
des observateurs affirmer que l'armée
américaine commence à déserter le
Moyen-Orient se retirant ainsi pour se
charger de la défense des côtes
américaines sur le Pacifique.
Que ces conjectures soient valables
ou non, la surenchère de Hagel au sujet
de l'armée américaine et son rôle de
dirigeant du monde, ne peut pas masquer
un message étroitement lié à la nouvelle
stratégie de la politique américaine:
Tous les moyens possibles doivent être
tentés pour pousser
«les autres» à se lancer dans des
guerres dont tous les butins seront
récoltés par les Etats-Unis sans que ce
derniers ne perdent une seule goutte de
sang.
La supercherie des armes de
destruction massive iraquiennes n'est
pas la plus énorme. Plus énorme est
celle grâce à laquelle les Américains
ont dupé Saddam Hussein en lui
insufflant qu'il peut envahir le Koweït
sans avoir à payer les frais d'un tel
acte. Ils ont pu ainsi occuper l'Iraq au
milieu de l'allégresse du monde et du
monde arabe en particulier qui ont
chanté les louanges de l'armée
américaine et de sa mission libératrice
!
Ce qui est encore beaucoup plus
énorme est la tentative de Hagel -en
parlant du rôle dirigeant de l'armée
américaine- d'inciter la foule
d'opportunistes, d'arrivistes et des
révolutionnaires amateurs à prendre les
armes pour renverser tel régime et
détruire tel pays sur les têtes de ses
habitants, tout en leur faisant croire
que l'armée américaine est là pour
intervenir et leur offrir la victoire
sur un plateau d'or.
Pour montrer dans quelle mesure ce
qu'on appelle la révolution syrienne est
tombée dans le piège de cette illusion
qui a été renforcée par l'intervention
du Nato en Lybie, il suffit de rappeler
que le fait d'appeler une intervention
militaire étrangère et notamment
américaine, était et est toujours, après
deux ans de calamités causées à la
Syrie, le slogan le plus proéminent de
cette révolution.
Par conséquent, il faut comprendre
les propos de Hagel comme suit: L'armée
américaine vaincue actuellement peut
récupérer son rôle de dirigeant du
monde, une fois les contre-révolutions
déblaient le terrain en affaiblissant
les pays et les peuples ciblés.
Source: moqawama.org