Les noms
de la France, des autres pays de l’Union
européenne, des Etats-Unis, de tous les
pays limitrophes du Mali et d’autres
encore figurent sur la longue liste des
pays engagés dans cette guerre. A
l’exception d’«Israël». Bien qu’il soit
le premier à l’avoir préparée et
orchestrée et qui finira par encaisser
sa part des pertes: Le chaos qu’on sème
partout dans le monde et non seulement
dans le monde arabe et musulman est le
terreau dans lequel sont en train de
germer les grandes révolutions qui
changeront la face du monde. Les peuples
sont en train d’apprendre et leurs
pertes à court termes sont minimes par
rapport au formidable éclatement à venir
de leurs potentialités.
La guerre au Mali n’a pas commencé
avec les frappes aériennes françaises,
ni avec les actions menées par les
islamistes extrémistes. Elle a commencé
en 1984 avec le lancement- par un think-tank
israélo-américain à al-Qods (Jérusalem)-
de l’Institut d’Etudes Avancées
Stratégiques et Politiques. Le
Commandement Militaire Américain pour
l’Afrique (AFRICOM) créé officiellement
en 2007 vers la fin du second mandat du
président GW Bush est l’un des produits
manufacturés par cette cellule de
réflexion.
Quelques années avant la création
d’AFRICOM, les Etats-Unis avaient
commencé à affirmer leur présence dans
la région: Partenariats économiques de
tout genre, manœuvres militaires avec
ses différents pays, présence militaire
et activités intenses des services de
renseignement, etc. Tout donnait
l’impression que les Etats-Unis
préparaient (ou se préparaient à) une
guerre au Mali et dans la région. Il
s’est avéré plus tard que, seulement,
ils le préparaient. Contre le terrorisme
comme le veut la propagande. Mais en
vérité contre toutes les parties qui y
seront impliquées.
Fait frappant: Le «tourisme
djihadiste» évoluait parallèlement aux
activités américaines et des milliers
des moudjahidin convergeaient vers le
champ de bataille malgré toute la
vigilance des
services de renseignements américains et
des pays, tous liés aux Etats-Unis d’une
manière ou d’une autre, qu’ils
parcouraient pour arriver à destination.
Et parallèlement, des responsables
américains mettaient l’accent sur ce
danger terroriste qui menace l’Europe
surtout que les extrémistes avaient
procédé dans la région à des prises
d’otages européens.
La France est la partie qui est visée
en premier lieu par le plan du think-tank
israélo-américain. Mais, puissance
ex-colonisatrice de la plupart des pays
de la région, en recul dans le continent
africain depuis des années sous la
pression d’autres puissances comme la
Chine, les Etats-Unis et «Israël», ivre
de sa victoire en Libye et obsédée -sous
des dirigeants qui n’ont rien hérité du
sérieux et de la loyauté de Charles De
Gaule- par l’idée de récupérer son
influence perdue, elle n’avait pas
besoin d’être encouragée à mener cette
guerre «préventive» contre le
terrorisme.
Sans scrupules puisque ce terrorisme
est le même qu’elle s’acharne à soutenir
en Syrie. Et avec beaucoup de cette
maladresse qui marque la politique
extérieure française: François Hollande
envoie des soldats français dans un
combat dans lequel ils ont à affronter
les extrémistes munis d’armes françaises
sophistiquées qui leur ont été fournies
par Nicolas Sarkozy lorsqu’ils se
battaient contre Kadhafi en Libye.
Une semaine à peine après le début
des opérations, des chefs politiques et
militaires français peuvent se flatter
des succès déjà réalisés. Des bases des
extrémistes sont bombardées, des
localités sont libérées et aucun
français n’a été tué dans la prise
d’otages à In Amenas. Et Comme à Bengazi
en Libye, des drapeaux tricolores et des
photos de Hollande sont hissés Bamako.
On ne sait pas encore si
l’intervention terrestre de l’armée
française au Mali sera couronnée par des
réussites semblables à celle de
l’intervention aérienne. Les meilleures
estimations prévoient des scénarios à
l’afghane ou beaucoup plus coûteuses
pour d’incalculables raisons.
Mais on sait que le champ de la
guerre ne se restreint pas au seul sol
malien. In Amenas donne un avant- goût
de la riposte ouvertement promise par
les extrémistes contre les Français et
leurs intérêts en France et ailleurs. Il
est vrai que la France a renforcé les
mesures de sécurité pour les Français au
Mali et que, pour les Français en
France, elle a renforcé le plan
Vigipirate. Des milliers de soldats et
de policiers mobilisés dans tous les
endroits sensibles du pays donnent à une
France en austérité économique l’austère
air d’un pays en guerre. Une guerre qui,
au lieu de l’uranium et autres matières
précieuses, risque fort d’être
autodestructrice.