Opinion
Le raid israélien
contre une cible en Syrie:
Une tentative désespérée de brouiller
les cartes
Akil Cheikh Hussein
Mardi 12 février
2013
Avec le
déclenchement de la guerre contre la
Syrie au milieu de prévisions émanant de
tous ses ennemis et parlant de la chute
imminente du régime, certaines analyses
circulaient pour dire qu’ au cas où
Bachar el-Assad perdait toutes ses
chances au salut, il n’hésiterait pas,
dans une dernière tentative de brouiller
les cartes et dans l’espoir de trouver
une issue pour sortir de sa difficile
situation, de lancer tout ce qu’il y a
dans son arsenal en matière de missiles,
et peut-être d’armes non
traditionnelles, contre les villes et
les agglomérations israéliennes.
Vingt-deux longs mois après le début de
cette guerre féroce que seuls peuvent
supporter ceux qui sont de la hauteur de
la Syrie sur le plan de l’aptitude à
assumer les charges et les sacrifices
qu’implique la grandeur de la cause de
la libération, de l’unité et de la
dignité arabes, voilà que le régime d’Assad
prouve clairement que la Syrie,
représentée par son peuple, son armée,
son Etat et sa direction unique et
clairvoyante, commence à sortir comme
elle l’avait promis dès le début : Plus
puissante, plus conséquente et plus
attachée à la cause.
Parallèlement aux signes avant-coureurs
de la victoire -par le dialogue ou par
les armes- le front de l’agression et de
la terreur commence à se disloquer. Ses
membres se montrent de plus en plus
confus et frustrés. Et tout
naturellement, l’entité sioniste qui est
la première à tirer profit de cette
guerre et la première à l’avoir conçue,
occupe le premier rang parmi les confus
et les frustrés. De plus, l’ironie du
sort fait que cette entité, et non pas
la Syrie, qui cherche maintenant à
brouiller les cartes dans l’espoir de
trouver une issue de sa difficile
situation.
Benjamin Netanyahu a envoyé ses avions
bombarder un centre de recherches
scientifiques en Syrie dans le but,
peut-être, de répandre en «Israël» un
climat de mobilisation militaire et
sécuritaire qui pourrait l’aider à
former un gouvernement à même de
détourner l’attention, ne serait-ce que
momentanément, de l’état d’effondrement
qui frappe les partis dirigeants, et de
l’incapacité de l’entité sioniste de
fonctionner en tant que corps uni comme
c’était le cas avant l’ère de la défaite
israélienne au Liban et à Gaza. Cela ne
signifie cependant pas que cette
agression israélienne ne visait pas en
même temps à introduire dans le
processus de la guerre contre la Syrie
un changement à l’avantage d’ «Israël»
et des autres parties régionales et
internationales engagées dans cette
guerre.
Pour se faire une idée plus claire, il
faut rappeler certains faits : Dès sa
création, l’entité sioniste s’est
habituée à voir l’Occident impérialiste
et ses prolongements régionaux, y
compris arabes, lui faciliter le fait de
remporter des victoires faciles et lui
rendre des services sur un plateau d’or.
Les dirigeants israéliens, tout comme
les autres ennemis de la Syrie,
s’attendaient à ce que la guerre ne
tarde pas à briser la Syrie et à
affaiblir le camp de la Résistance de
manière à rendre la vie au processus de
la soumission arabe que la Syrie avait
bloqué avec toutes ses conséquences
liées à la normalisation et à
l’implantation des Palestiniens.
Mais en dépit de la férocité et la
brutalité de la guerre, ces rêves
puérils n’ont pas tardé de s’évaporer
grâce à la fermeté de la Syrie, mais
aussi à la nature artificielle des
oppositions extérieures, de l’Armée dite
Libre et des groupes de mercenaires et
de terroristes conduits par les services
secrets israéliens et atlantiques. Ont
été également mises en échec les
pressions, les sanctions et les
campagnes médiatiques mensongères ainsi
que les gesticulations parlant de la
création de zones tampons ou d’exclusion
aérienne, ou aussi d’intervention
militaire directe à la libyenne.
S’il est vrai que les ennemis de la
Syrie, et l’administration américaine en
particulier, tiennent toujours
verbalement et pour sauver la face à
revendiquer le départ d’Assad
(déclaration récente de John Kerry) ou à
répandre l’impression qu’une
intervention militaire américaine est
toujours possible (Obama hésitant entre
l’intervention et la non intervention),
les Israéliens, eux, savent mieux que
quiconque que la guerre contre la Syrie
touche maintenant à sa fin et que ceux
qui ont voulu tremper les mains dans le
sang de la Syrie ne tarderont pas, comme
ils l’ont toujours fait, de se mettre en
rang devant ses portes pour demander
pardon.
Et comme les Israéliens savent mieux que
quiconque que la victoire de la Syrie
déclenchera inéluctablement la chute de
régimes régionaux et internationaux
ainsi que des changements majeurs dans
les rapports de forces et que tout cela
se fera au grand dam d’"Israël" déjà en
état critique, il paraît qu’ils se sont
fiés à leur obsession connue, comme l’a
dit un poète palestinien, de crucifier
«le vent sur les lames des couteaux» :
Diriger un coup contre la Syrie dans
l’espoir qu’elle riposte de manière plus
forte qui pourrait obliger l’OTAN et les
Etats-Unis à intervenir. Et par
conséquent, pensent-ils misérablement, à
remettre les pendules à l’heure
souhaitée par «Tel-Aviv».
Une entreprise qui s’est heurtée à un
échec double :
Le front de la Syrie qui ne réagit pas à
l’aveuglette et qui ne peut pas
permettre à un événement monté par les
Sionistes de l’extérieur de nuire à sa
marche vers la victoire contre les
Sionistes de l’intérieur. Mais elle
ripostera sans doute et sa riposte ne
sera pas motivée par la simple envie de
riposter ou pour prendre sa revanche.
Elle s’inscrira dans le processus de
libération et de la solution finale
toute proche.
Et le front de l’Occident impérialiste :
Malgré toutes les intimidations visant à
contenir la prétendue menace des armes
chimiques, et pleinement conscient de
son incapacité d’agir envers la Syrie
comme il l’a fait contre la Libye,
l’OTAN, par la bouche de son secrétaire
général, a affirmé juste après
l’agression israélienne qu’il ne détient
pas d’informations sur la possession
d’armes chimiques par la Syrie. Ce qui
veut dire que l’Occident n’est plus dans
une position qui lui permettrait de
faciliter à «Israël» le fait de
remporter des victoires ou de lui rendre
des services sur un plateau d’or.
Source : moqawama.org
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