Opinion
Pour ne pas
reconnaître l'échec en Syrie, les USA
cherchent à réduire la défaite à leurs
alliés locaux et régionaux
Akil Cheikh Hussein
Mardi 6 novembre
201
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary
Clinton, savait très bien, depuis au
moins 20 mois, que la plupart des
membres de ce qu’on appelle le Conseil
National Syrien et autres opposants
ambulants entre les grands hôtels de
Paris, Londres, New York, Istanbul, le
Caire, Doha et autres capitales dont les
administrations sont inféodées à
Washington, n’ont selon ses propres
termes « séjourné en Syrie depuis 20, 30
ou 40 ans ». Et par conséquent, ils ne
peuvent pas servir d’alternative au
régime syrien , régime que les
administrations américaines,
occidentales et subalternes tentent de
renverser pour une raison principale
qu’est sa volonté de protéger la Syrie
et son peuple contre les politiques de
sabotage et de corruption imposées par
les Etats-Unis à la plupart des pays
arabes et musulmans sur tous les plans
économique, social, culturel et
politique.
Il
est établi que cet attachement a
exacerbé la furie des Occidentaux, des
Israéliens et des Arabes de la
soumission contre la Syrie, surtout
parce qu’elle s’est concrétisée par la
ferme position syrienne refusant les
solutions défaitistes dans lesquelles a
été impliquée la grande majorité des
régimes arabes, par le soutien sans
faille apporté par la Syrie à la
Résistance au Liban, en Palestine et en
Irak ainsi que par l’alliance avec la
République Islamique d’Iran. Et il va de
soi que cette position est responsable
du blocage de l’état de soumission arabe
nécessaire pour la mise en œuvre du
projet dit du Nouveau Moyen-Orient.
Pourtant, le fait que la secrétaire
d’Etat américaine sache que le Conseil
National ne peut pas servir
d’alternative au régime syrien n’a pas
empêché Washington, ses alliés
occidentaux et ses outils dans la région
de le couver, de le chouchouter et de le
soutenir de tous les moyens financiers,
médiatiques et logistiques. Mais lorsque
l’incapacité du Conseil et des autres
représentants de l’opposition syrienne è
l’étranger est apparue pour tous, il est
devenu nécessaire de le jeter comme
toute chose qu’on jette après l’avoir
usée et de le remplacer par de nouveaux
outils.
Les Etats-Unis cherchent ces nouveaux
outils à l’intérieur de la Syrie afin de
les mobiliser dans le cadre d’un nouveau
plan visant à liquider la Syrie qui a
résisté durant 20 longs mois d’une
guerre sans pareil dans l’histoire vu le
nombre des partis qui y participent au
niveau de la mobilisation, de
l’armement, du financement et du soutien
médiatique, politique et diplomatique.
Il est clair que cet intérêt porté à
l’intérieur de la Syrie est une
tentative ratée d’avance pour camoufler
le scandale représenté par une
révolution qu’on prétend celle du peuple
syrien alors qu’elle n’est en vérité
qu’une guerre terroriste menée par des
groupes d’agents travaillant pour des
agences de service de renseignement, des
professionnels de la sécurité,
des mercenaires et des criminels qu’on
achète à l’étranger avant de les envoyer
en Syrie où ils donnent libre cours à
leurs instincts en détruisant les
institutions de l’Etat syrien, en
portant des coups à l’Armée Arabe
Syrienne, en assassinant des savants et
des médecins et en procédant à des
attentats meurtriers dans les places
publiques et dans les marchés qui
grouillent de civils ordinaires.
Il est également une reconnaissance
claire de l’échec de l’extérieur, et
tout particulièrement de la Turquie, de
l’Arabie Saoudite et du Qatar, les pays
les plus impliqués dans la guerre contre
la Syrie, dans l’accomplissement de la
tâche qui leur est assignée.
Ce qui est encore plus clair concerne
les réunions qui se tiennent
actuellement en Jordanie et dans
quelques jours au Qatar et auxquelles
participeraient des opposants dont la
plupart seraient venus de l’intérieur de
la Syrie : Ces réunions ne sont qu’un
fragile camouflage du fait que les
groupes terroristes sont l’unique parti
qui s’active à l’intérieur et qui
peuvent servir de mise pour le fameux
nouveau plan américain. Hillary Clinton
l’a reconnu en affirmant que ce plan
compte sur les combattants sur le
terrain et qui se tiennent sur «les
lignes de la confrontation».
Mais la secrétaire d’Etat américaine
sait que les groupes terroristes et les
oppositions de l’extérieur sont les deux
faces d’une seule et même monnaie dans
la mesure où l’«extérieur» est leur
dénominateur commun : Les uns s’activent
à l’extérieur du pays et les autres
s’infiltrent en Syrie à partir de
l’extérieur. Par conséquent, ce qui
attend les groupes terroristes n’est en
rien différent que le sort du Conseil
National et des opposants de
l’extérieur.
Pourtant, le fait que la secrétaire
d’Etat américaine le sache très bien
n’empêche pas Washington de couver ces
groupes terroristes et de les soutenir
de tous les moyens tant qu’ils
remplissent leur tâche dans la
destruction de la Syrie et de son
peuple. Mais Washington se prépare en
même temps à abandonner ces groupes pour
mettre ses intérêts dans la région à
l’abri
des
grandes répercussions de la victoire de
la Syrie dont les signes précurseurs
commencent à se tracer à l’horizon.
Car en vérité, toutes les réserves
formulées par les responsables
américains au sujet de leur crainte
vis-à-vis de la menace que
constitueraient ceux qu’ils appellent
des « jihadistes », d’ailleurs arrivés
en Syrie grâce à des arrangements
américains bien connus, ne sont que des
justifications préemptives du retrait
américain total de la guerre contre la
Syrie dans le but de réduire les pertes
aux seuls outils locaux et régionaux
utilisés par Washington dans cette
guerre.
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