Opinion
La Syrie entre la
guerre «de loin» et la guerre «de près»
Akil
Cheikh Hussein
Lundi 2 septembre 2013
Tout est prêt, dans l'attente du signal
d'Obama, pour le lancement de
l'opération. C'est ce que disaient les
dirigeants étasuniens sur le terrain au
sujet de l'opération qu'ils préparent
depuis quelques jours dans le but
d'adresser des frappes contre la Syrie,
sans toutefois savoir quand Obama
donnerait-il ce signal et même s'il
allait vraiment le donner. Pourtant,
cela n'est pas le cas des Israéliens qui
ont affirmé que la décision de lancer
les frappes est prise et que celles-ci
commenceront d'ici 48 heures.
Alors que les responsables étasuniens et
britanniques soulignent le fait que le
but des frappes n'est pas de renverser
le régime syrien, «Tel-Aviv» évoque, de
son côté, la possibilité, voire la
nécessité, de les poursuivre jusqu'à la
chute de ce régime.
Il est donc certain que la guerre aura
lieu. Non parce que les Israéliens
posséderaient des informations ayant
comme sources des services de
renseignement sur le jour «j» et les
buts de l'attaque, mais plutôt parce
qu'ils participent à la prise de
décision de la guerre. On peut même dire
que l'influence dont-ils jouissent à
l'intérieur des Etats-Unis leur permet
d'imposer cette décision aux
responsables étasuniens.
S'il en est ainsi c'est parce que
l'entité sioniste est la première à
profiter de la guerre que lancent depuis
deux ans et demi une alliance comprenant
plus de 30 Etats et 1750 organisations
armées et terroristes, mais aussi de la
guerre dont les tambours se font
entendre maintenant autour de la Syrie.
Le ministre de la guerre israélien,
Moshé Yaalon, l'a dit au ministre
français des affaires étrangères,
Laurent Fabuis, en lui confiant : «Nous
nous attendons à ce que des armées
étrangères se mettent en action pour
nous».
Il est d'ores et déjà clair que l'action
pour le compte de l'entité sioniste
n'appartient pas seulement au domaine de
ce qui est attendu, mais également au
domaine de la réalité tangible, et ce
depuis la création de cette entité
usurpatrice. Cette action a été menée
par des armées étrangères et arabes en
vue de permettre à cette entité de
mettre la main sur la Palestine, et elle
se poursuit depuis trente mois en vue de
détruire la Syrie rien que parce qu'elle
est la citadelle de la Résistance. Il
est ainsi possible de dire que l'entité
sioniste qui a remporté tout ce qu'elle
a remporté en matière de triomphes dans
ses multiples guerres contre les Arabes
espère aujourd'hui, et depuis les
défaites qu'elle a encaissées face à la
Résistance au Liban et en Palestine,
sortir de sa crise tout en regardant «de
loin» les autres (les Occidentaux et les
Arabes liés aux Occidentaux) combattre à
sa place en Syrie.
Pourtant, des dangers fatals se dressent
face à un pari si facile. Surtout dans
le cas des éventuelles attaques
étasuniennes dirigées contre la Syrie.
Les Etats-Unis avaient, eux aussi,
adopté sous l'administration Obama,
cette stratégie que représente la guerre
soft ou indirecte qui consiste à
s'asseoir et à regarder «de loin» les
autres (les groupes armés) faire la
guerre sur le sol syrien pour servir les
intérêts israélo-étasuniens.
Il parait qu'ayant fait l'objet d'un
déluge d'accusations le taxant -parce
qu'il a tenu à ne pas intervenir
directement en Syrie- de lâcheté,
d'hésitation et d'avoir ridiculisé
l'armée des Etats-Unis en la
transformant d'après le sénateur
républicain James Inhofe, en une
«puissance vide», Obama a fini de céder
devant ces pressions. Il a ainsi
autorisé les flottes étasuniennes de
prendre positions dans les eaux de la
méditerranée dans le but de frapper la
Syrie. Toutefois, il a conservé ce qu'il
pense être l'avantage de s'asseoir et de
regarder ses armées en menant «de loin»
leur guerre contre la Syrie en lançant
des missiles stratégiques tout en
restant en dehors de la portée des
moyens de défense syriennes, ce qui,
selon lui, n'expose au danger les
citoyens des Etats-Unis.
Mais ce qui a échappé aux étasuniens et
plus particulièrement aux Israéliens est
le fait que la guerre «de loin» n'est
qu'une expression de leur misérable
imagination baignant dans la stupidité.
S'il est vrai que les missiles en
questions sont capables d'atteindre la
Syrie et d'y causer des pertes qui
pourraient être grandes après avoir
traversé des centaines de kilomètres,
les missiles syriens sont capables de
bombarder "de près" la totalité des
agglomérations israéliennes et d'y
causer des pertes d'un genre qu'aucun
Etat ne peut supporter. Des pertes qui
signifient l'anéantissement de l'entité
sioniste.
Les rapports de force qui sont
favorables en apparence à la force de
frappe étasunienne et israélienne sont
en vérité beaucoup plus favorables à la
Syrie. Si les ennemis de la Syrie
pensent que la guerre qu'y mènent depuis
trente mois les groupes armés a épuisé
son armée, c'est qu'ils ignorent que la
Syrie -qui sait très bien que sa
véritable guerre est contre l'ennemi
israélien- a conservé pour cette guerre
la totalité de sa force de frappe.
D'autre part, la Syrie est un pays de
superficie immense, ce qui lui permet
d'absorber les coups contrairement à
«Israël» dont la densité de population
et la superficie limitée constituent son
point de faiblesse fatale.
Source : French.alahednews
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