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Opinion

L'Egypte, entre Clinton et le Conseil suprême !
Akil Cheikh Hussein

Mardi 26 juin 2012

Le peuple voulait renverser le régime. Disons que, par la volonté du peuple ou du Conseil suprême des forces armées et l’indétournable bénédiction américaine, le départ de Moubarak pouvait alors être considéré comme un pas vers le renversement du régime ou, comme le veut la formule en vigueur, vers une transition vers le paradis de la démocratie.

18 mois après le début de l’événement égyptien, la tâche s’avère beaucoup plus difficile. Le Conseil est déterminé à s’emparer de tout le pouvoir. Cela peut ne pas poser un vrai problème dans la mesure où l’histoire de la lutte pour la liberté a souvent été construite par des militaires.

Mais ce qui pose un problème c’est le monopole du pouvoir en Egypte par « ce » Conseil qui ne fait que montrer une hostilité de plus en plus ouverte envers « cette » révolution qui semble de plus en plus confuse et désorientée..
Réduite à des manifestations de protestation, dépourvue de toute vision en ce qui concerne la nature du régime à construire, animée par le seul espoir d’une vie meilleure, dirigée par des forces dont la plupart sont fascinées par les vagues idées de liberté et de démocratie, la jeune « révolution » égyptienne présentait tous les signes d’un champ ouvert aux vents de tout genre de convoiteurs.

Peu disposée à tenir les rênes de la conjoncture, et pensant que l’armée pouvait cueillir les fruits et les lui offrir sur un plateau d’argent, la jeune « révolution » a fraternisé avec les militaires et dans la place « Tahrir » a régné un grand sentiment de victoire supporté par l’heureuse idée selon laquelle l’armée qui a tant et tant protégé l’Egypte saurait aussi protéger sa révolution.

Illusion ! L’armée qui –avec les « Officiers libres »- a pu renverser la monarchie, puis –sous Nasser- a défendu l’Egypte contre l’agression tripartite menée en 1956 par « Israël », la France et le Royaume-Uni, a été spectaculairement trahie par ses dirigeants et humiliée par les Israéliens le 5 juin 1967.

Curieusement transformée en défaite lorsque l’armée israélienne a rapidement effectué une percée lui permettant de menacer le Caire, la victoire de l’armée égyptienne lors de la guerre de 1973 a ouvert la voie aux accords de Camp David et aux fléaux made in Washington-Tel-Aviv qui ont frappé l’Egypte à commencer par son armée.

Visée par toute sorte de corruption, l’armée égyptienne a subi sous Sadat et Moubarak une véritable opération d’épuration. Il suffit de se souvenir, entre autres coups assenés à cette armée, du vol 990 du Boeing 767 d’Egyptair qui, en octobre 1999, a été la victime d’un complot conjoint du Mossad et de la CIA. 33 parmi les plus hauts gradés de l’armée égyptienne et trois grands savants du nucléaire égyptien ont été tués dans le suspect écrasement de cet avion près de Washington après une « visite » qu’ils effectuaient aux Etats-Unis.

C’est donc sur une armée éprouvée, martyrisée, puis formée et équipée par les États-Unis, une armée qui n’a pas le droit d’avoir une présence même minime en Sinaï et qui a mené de vastes opérations de répression dans les villes égyptiennes sous Sadat et Moubarak, que la jeune révolution égyptienne comptait pour atteindre ses objectifs.

Une armée dirigée par un Conseil suprême qui, en parfaite entente avec les Etats-Unis, a pris en main le contrôle du pays à partir du moment où Hosni Moubarak a été contraint de partir et qui n’a manqué depuis d’affirmer son intention de régner en maître.

Conscientes de cette intention et peu disposées à prendre des positions assez claires pour ne pas dire radicales, certaines composantes de la révolution comme le Parti de la Liberté et de la Justice, façade politique des Frères musulmans, ont poussé à l‘extrême leur attitude conciliatrice envers le Conseil, allant parfois jusqu’à décevoir la masse de leurs propres bases comme des autres supporters de la révolution.

Sans que le Conseil ne montre le moindre signe de reconnaissance. Bien au contraire. Il a réussi à saper tous les acquis de la révolution :
Décision d'invalider la loi dite d'exclusion politique, votée par le Parlement, et sensée frapper d'inéligibilité Ahmed Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak et l’adversaire du candidat des frères, Muhammad Mursi.
Dissolution, parce que dominé par les islamistes, du grand acquis de la révolution qu’est le parlement qui n’a exercé ses fonctions que pendant trois mois et dont la seule élection de ses membres a duré plus de trois mois.
Déclaration constitutionnelle complémentaire qui prive le président de la république de toutes ses prérogatives de président.

Le tout, avec une présence militaire massive dans les grandes villes égyptiennes et une détermination sans faille à la répression de toute tentative de contestation.

Au moment où l’Egypte s’approche à grands pas du chaos, Hilary Clinton, menue de toute la fidélité des Etats-Unis aux idéaux de la liberté, de la démocratie et des droits, et de tout l’amour qu’ils vouent aux peuples arabes, en Irak, en Syrie, en Lybie, en Egypte et notamment en Palestine, intervient hypocritement et sans scrupule pour jeter une pierre dans les eaux déjà troubles de l’Egypte : Elle a parlé au nom de la révolution en demandant au Conseil militaire de respecter le processus démocratique.

Muette, la révolution représentée par toutes ses constituantes y compris les frères musulmans a offert au Conseil militaire l’occasion d’être la seule voix égyptienne ayant remis Mme Clinton à sa place ! Et l’ayant sommée de respecter la souveraineté de l’Egypte !

 

 

   

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Source : La résistance islamique au Liban
http://www.french.moqawama.org/...

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