Syrie
En dépit des plans
de paix, des bruits de bottes autour de
la Syrie !
Akil
Cheikh Hussein
Mardi 24 avril 2012
En apparence, tous les ennemis de la
Syrie sont unanimes pour appuyer le plan
de Kofi Annan qui a pour but de conduire
la crise syrienne vers une solution
pacifique.
En même temps, et en dépit de la
résolution 2043 votée à l'unanimité au
Conseil de sécurité, le bruit de bottes
se poursuit de plus belle autour de la
Syrie.
On n'est plus à l'heure où, dans les
conditions de la réticence américaine et
européenne, l'Arabie saoudite, le Qatar
et certaines oppositions syriennes
sollicitaient avec véhémence une
intervention militaire à la libyenne ou
l'armement de ladite Armée syrienne
libre.
C'est, d'un côté, la secrétaire
étasunienne aux affaires étrangères,
Hillary Clinton, qui tente -avec ses
alliés européens- de faire passer la
résolution 2043 sous le chapitre VII de
la charte des Nations unies et ses
implications guerrières.
Et qui, après l'adoption de la
résolution sous le chapitre VI, ne cesse
de multiplier les ultimatums et les
menaces de sanctions de plus en plus
renforcées contre la Syrie.
Et de l'autre côté, la Turquie, fer de
lance de la guerre universelle contre la
Syrie, qui prétend être "agressée" par
l'armée syrienne, et demande à l'Otan de
la défendre face à cette "agression"
conformément à l'article V de sa charte.
Sans oublier, plus sarkozyen que
Sarkozy, le prétendant à l'Elysée,
François Hollande, qui cherche à grossir
ses chances en promettant une
participation française sans faille dans
toute intervention musclée en Syrie.
Il va de soi que ces gesticulations
visent en premier lieu à bloquer la
mission de Kofi Annan et contredisent
l'esprit de la résolution 2043, car les
ennemis de la Syrie savent très bien que
la paix en Syrie et l'embauche d'un
dialogue entre le pouvoir et les
branches de l'opposition attachées aux
intérêts et au salut de la Syrie, ne
signifient autre chose que l'échec
définitive du complot.
Pour aller où ? Une intervention à la
libyenne a été écartée dès le début de
la crise. L'expression "la Syrie n'est
pas la Libye" a tant et tant été répétée
par les responsables occidentaux en
réponse à l'empressement téméraire de la
part de Doha, de Ryad, d'Ankara et des
opposants ambulants entre Qatar, Tunis,
Istanbul, Washington, Tel Aviv, Paris et
les autres capitales occidentales.
Pour toutes ces parties, le temps
presse. La question est une affaire de
vie ou de mort dans la mesure où ils ont
battu toutes leurs cartes en rompant
tous les ponts avec la Syrie.
Dans les conditions de l'inévitable
évolution des révolutions arabes, malgré
toutes les tentatives de détournement et
de travestissement, vers des issus
allant dans le sens des véritables
intérêts des peuples arabes, l'échec de
la guerre contre la Syrie aura pour
première conséquence une Syrie plus
forte et un danger fatal pour les trônes
de ceux qui en ont toujours, et la ruine
des espoirs de ceux qui parmi elles
nourrissent l'espoir d'asseoir leurs
propres trônes.
Il n'en est pas de même pour les
Etats-Unis et leurs alliés occidentaux
et israéliens : après leurs défaites en
Irak, en Afghanistan et au Liban, lors
de la guerre de 2006, la conjoncture
économique, politique et stratégique ne
leur est pas propice. Ils ne peuvent pas
s'offrir le luxe d'une quatrième défaite
en Syrie qui sera plus dure en
conséquences et répercussions.
Abstraction faite de l'opposition
catégorique de l'Iran mais aussi de la
Russie et de la Chine à toute
intervention militaire en Syrie, ce qui
ouvre une telle intervention à une
guerre globale, la Syrie –seule- n'est
pas ni l'Irak de Saddam ni la Libye de
Kadhafi.
Elle peut encaisser des pertes. Mais,
elle ripostera. Les Occidentaux et les
Israéliens savent très bien que leurs
pertes seront beaucoup plus grandes.
Fatales même.
Pourtant, ils ne resteront pas les bras
croisés. On sait que leur stratégie
alternative à la guerre directe est
d'ores et déjà la guerre indirecte ou la
guerre soft. Sanctions économiques,
mesures d'isolement et terrorisme larvé
mené par groupes de mercenaires et des
fanatiques de tout bord entrainés par
les services de renseignement et
financés et armés par les pays du Golfe,
sont à leurs yeux les moyens de cette
ancienne et nouvelle forme de guerre.
Une guerre dans laquelle ils n'ont pas
grand-chose à perdre puisqu'ils y
mobilisent leurs laquais arabes et turcs
qu'ils ne manquent pas de ridiculiser et
d'avouer leurs intentions de leur nuire
en cas de besoin : On interdit à la
Turquie l'accès à l'Union européenne et
déclare le pétrole du Golfe "richesse
mondiale".
C'est pour cela qu'ils se tirent
d'affaire en affichant leur approbation
du plan Annan tout en maintenant un
discours guerrier dans le but de mieux
pousser leurs subordonnés turcs et
arabes, y compris des branches de
l'opposition syrienne à s'embourber dans
une guerre civile et même régionale
qu'ils aiment tant voir se déclarer et
se poursuivre jusqu'au dernier
pétrodollar et dernier syrien et arabe
dans la mesure où elle sert leur but
déclaré qu'est le chaos constructif.
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