Opinion
Al-Qods : La
première des priorités !
Akil
Cheikh Hussein
Jeudi 23 août 2012
Beaucoup plus qu’entre al-Qods et toute
autre capitale arabe ou islamique, il
existe une unité organique entre al-Qods
et Damas dans le sens où la seconde
constitue le principal garant de la
survie de l’autre : Ce n’est pas un
hasard que presque simultanément
qu’entrant en conquérant à al-Qods et à
Damas, le général britannique Allenby et
le général français Gouraud disaient
respectivement : « Aujourd’hui prennent
fin les Croisades » et «Saladin, nous
sommes de retour !».
Et ce n’est pas un hasard qu’au moment
où, grâce à la place privilégiée
qu’occupe al-Qods dans la politique de
la République Islamique d’Iran, les
forces du mal s’acharnent sur la Syrie
de manière sans précédent dans
l’histoire de l’humanité. Car, une
Syrie, limitrophe de la Palestine
occupée et alliée de l’Iran, donne à la
cause de la libération une valeur
décisive.
Et ce n’est pas un hasard non plus si
l’histoire se joue comme un drame et une
farce à la fois : En 1917, ce sont des
forces arabes qui, non pour leur propre
compte, ont pourchassé et écrasé, depuis
le Yémen au Sud jusqu’aux frontières
actuelles de la Turquie, les troupes de
l’Etat des derniers des califats,
offrant ainsi, aux Britanniques, la
précieuse occasion de s’installer en
Palestine, de faciliter la création de
l’entité sioniste et d’ouvrir la voie
vers le drame d’al-Qods. Actuellement aussi, ce sont
principalement des forces arabes et
islamistes parmi lesquelles se
distinguent -très paradoxalement- des
partisans de la même idée du califat
liquidé par leurs ancêtres proches qui
jouent un rôle analogue en s’attaquant à
la Syrie, permettant ainsi aux
Occidentaux et aux sionistes de nourrir
leur futile rêve de stopper la marche
libératrice de la Palestine et d’al-Qods.
Cette marche, et c’est chose plus que
trop connue est celle entreprise par les
forces de résistance dans la région :
L’Iran, la Syrie et les mouvements de
résistance au Liban et en Palestine.
Pour ce qui est de l’Iran, on sait que
la libération de la Palestine fut et est
toujours l’un des principaux objectifs
proclamés par sa révolution islamique.
On sait également que cette révolution a
éclaté peu de temps, deux années, après
la fameuse « marche » effectuée par
Sadate vers al-Qods. Non pas pour la
libérer, mais pour monter sur la tribune
de la Knesset et ouvrir l’ère de la
soumission arabe officielle.
On dirait que l’éclatement de la
révolution islamique ait été la seule
riposte de taille au geste de Sadat dans
la mesure où l’assassinat de ce dernier
et la constitution, au niveau du monde
arabe, du « front du refus et de la
fermeté » n’ont en rien changé
l’équation de soumission qu’ont incarné
les traités de paix signés par l’Egypte
à Camp David, l’Organisation de
Libération de la Palestine (OLP) à Oslo
et la Jordanie à Wadi Araba.
Une riposte de taille car elle fut d’une
manière ou d’une autre à l’origine de la
naissance du Hezbollah dans les cendres
de l’absurde guerre civile au Liban. De
la naissance de Hamas et du Jihad
Islamique sur les ruines d’une
révolution palestinienne ayant débouché
sur la mascarade que représente
l’Autorité dite palestinienne. Car elle
fut aussi l’une des conditions qui ont
permis à la Syrie non seulement de faire
cavalier seul en résistant à la « paix
séparée » avec l’entité sioniste, mais
aussi à mettre en échec le processus de
soumission arabe en fournissant un
soutien inconditionnel aux mouvements de
résistance au Liban et en Palestine.
Proclamée par l’Imâm Khomeiny il y a
plus de 40 ans, à un moment où al-Qods
était jetée aux oubliettes et totalement
abandonnée par les régimes arabes dits
modérés et n’ayant d’autres soucis que
concurrencer pour obtenir les faveurs
des Etats-Unis et de l’entité sioniste,
la Journée mondiale d’al-Qods n’a fait
depuis que gagner du terrain dans
l’esprit des masses dans le monde arabe
et islamique.
Les célébrations, partout dans le monde
arabe et islamique, de cette Journée ont
coïncidé cette année avec le
quarante-troisième anniversaire du crime
sioniste qui a consisté à brûler une
grande partie de la mosquée al-Aqsa et
interviennent parallèlement aux mesures
israéliennes de plus en plus effrénées
en vue de démolir la mosquée et de
judaïser al-Qods.
Pourtant, la cause d’al-Qods et d’Al-Aqsa
n’a jamais été aussi vivace et prégnante
: La guerre universelle contre la Syrie
s’essouffle et les éternelles menaces
israélo-américaines d’attaquer l’Iran ou
de liquider le Hezbollah n’arrivent pas
à dépasser les limites de vaines
gesticulations révélatrices de
l’impuissance annonciatrice de
l’inéluctable dégringolade des forces du
mal régionales et internationales.
Il est vrai que le pays de la principale
révolution arabe, à savoir l’Egypte, qui
est également le pays arabe qui est
capable de faire basculer les rapports
de force dans une direction ou une
autre, s’attarde, sous les Frères
musulmans, à déclarer persona non grata
la présence dans le pays des nids
d’espions israéliens (ambassade et
consulats) et à raturer les traités de
paix avec l’entité sioniste.
Mais l’Egypte profonde ne pourra pas
attendre. Les manifestations qui y ont
sorties pour célébrer La Journée
mondiale d’Al-Qods, aussi bien que les
sermons du Vendredi étaient unanimes:
Toute la priorité est à la libération
d’al-Qods et de la Mosquée al-Aqsa. Ce
qui signifie qu’en Egypte et ailleurs
dans le monde arabe et musulman al-Qods
est en train de sortir de ses oubliettes
pour occuper le devant de la scène.
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