Opinion
Les menaces contre
l'Iran et la Syrie...
Gesticulations pour dissimuler
l'impuissance !
Akil
Cheikh Hussein
Mardi 22 novembre
2011
Ce qui
explique la campagne actuelle menée par
l'axe du mal américain contre la Syrie
et l'Iran ne sont pas la violence dont
on accuse la Syrie d'exercer contre ses
citoyens, la bombe nucléaire dont on
soupçonne l'Iran de vouloir fabriquer et
la nature dictatoriale dont on taxe les
deux régimes au pouvoir dans ces deux
pays.
L'axe
du mal américain est en fait le dernier
à donner des leçons en la matière. Il
suffit parmi d'interminables exemples de
signaler les dizaines de millions de
Peaux rouges exterminés par les pères
fondateurs des Etats-Unis… La traite des
Noirs africains par les puissances
coloniales qui forment de nos jours ce
qu'on appelle l'Union européenne… Les
bombes atomiques larguées sur les villes
japonaises par la puissance qui se
targue de la défense des libertés et des
droits dans le monde… La spoliation de
la Palestine par les Sionistes… La
destruction des économies du Tiers-monde
par les restructurations du FMI et de la
Banque mondiale, puis celles des pays
dits avancés par les dogmes néolibérales
du capitalisme féroce.
Ne sont
pas moins hypocrites et fourbes les
accusations qu'on adresse au programme
nucléaire pacifique de l'Iran par des
puissances qui, de Washington à Tel Aviv,
en passant par Paris et Londres,
possèdent des milliers de têtes
nucléaires dont une partie infime suffit
pour détruire cent ou mille planètes
comme la nôtre.
Ou
cette dictature dénigrée maintenant par
des monarques, émirs, sultans et scheiks
qui gouvernent leurs pays en l'absence
de toute constitution et par la seule
légitimité qui leur est fournie par
leurs protecteurs occidentaux.
La
campagne doublée de menaces
d'interventions guerrières contre la
Syrie et l'Iran n'a donc rien à voir
avec la défense des civils syriens ou la
protection du monde face à une prétendue
menace nucléaire iranienne.
Elle
n'est qu'expression de la volonté de
domination et n'a d'autre but que de
servir les traditionnelles visées
expansionnistes et hégémoniques d'un
Occident qui se laisse conduire par des
oligarchies financières et militaires
plus que jamais fascisantes.
Mais la
différence est maintenant plus que
sensible entre l'époque où l'on pouvait
profiter de la surpuissance militaire et
de la misère des peuples pour construire
aisément d'immenses empires, et notre
époque dont le trait caractéristique est
dorénavant l'effondrement spectaculaire
de cet Occident agonisant sous les poids
de ses défaites militaires dans la
région et de ses crises économiques
internes. Après
les défaites encaissées par l'armée
israélienne prétendument invincible au
Liban et à Gaza, nous sommes
actuellement à l'ère du fiasco des
Américains et de leurs alliés en
Afghanistan et en Iraq.
Qui
pouvait imaginer que, seulement une
dizaine d'années après l'effondrement de
son concurrent et adversaire soviétique,
à un moment où Washington préparait les
conditions de la mise en place de son
nouvel ordre mondial, les Etats-Unis et
ses alliés pouvaient, suite à l'invasion
de l'Afghanistan et de l'Iraq, se
trouver dans la situation reconnue
catastrophique par d'innombrables
stratèges américains et occidentaux ?
Au lieu
de mettre en place un régime soi-disant
"démocratique" dans un Iraq pacifié par
les Américains, l'armée d'occupation
américaine, restée seule après la
défection de tous ses alliés, n'a que
quelques jours pour plier bagage et
partir laissant derrière elle un pays,
certes martyrisé, mais qui possède un
énorme potentiel démographique et
stratégique qui commence à être mis au
service des causes de la Nation. L'Iraq
rejoint le camp de la résistance et, du
même coup, relie géographiquement l'Iran
à la Syrie et au Liban formant ainsi un
front unique en contact direct avec les
frontières de la Palestine occupée, et
renversant l'équilibre des forces dans
une région allant de part et d'autre de
la région du Golfe, de la mer noire
jusqu'à la mer d'Oman et la mer rouge.
Avec
ces nouvelles donnes, le catastrophique
se mute en affolant pour les Américains
qui savent que les troupes qu'ils
retirent d'Iraq et les déploient dans
les pays du Golfe ne serviront que comme
chair à canon dans la moindre
confrontation avec les Iraniens… Sans
parler du détroit d'Ormuz qui constitue
le passage obligé d'au moins 40 pour
cent des approvisionnements mondiaux en
hydrocarbures.
Au
moment où Téhéran ne donne que des
réponses négatives aux implorations
américaines lui sollicitant, dans
l'espoir de sauver la face, des
discussions directes ou un téléphone
rouge, il ne reste aux Américains et
leurs alliés que multiplier les menaces
d'une frappe contre l'Iran ou d'une
intervention militaire en Syrie.
En même
temps, ils dissimulent leur impuissance
et se donnent des airs triomphalistes en
s'attardant à relater des semblants
d'exploits militaires comme les
opérations louches couronnées par la
capture de Saddam Hussein, le meurtre de
Ben Laden, l'assassinat de Kadhafi ou
l'arrestation toute fraiche de son fils
Saïf al-Islam.
Des
interventions militaires, s'il y en
aurait, en Iran ou en Syrie auront pour
conséquences non seulement un nouveau
Moyen-Orient, mais aussi un nouvel ordre
mondial situé aux antipodes des
hallucinations américaines.
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