Opinion
La Syrie
victorieuse... rajuste la marche des
révolutions arabes !
Akil
Cheikh Hussein
Mercredi 14 mars
2012
Il y a des nombreux
facteurs principaux qui régissent
l'évolution de la situation en relation
avec la crise que traverse la Syrie. On
y compte les faits qui tranchent sur le
terrain, l'action diplomatique et la
nature ignominieuse des alliances contre
la Syrie.
La situation sur le
terrain évolue clairement dans un sens
favorable pour la Syrie et le régime
syrien. Le régime jouit d'une popularité
pesante qu'ont prouvée les sondages et
les manifestations de soutien. Il jouit
également d'une suprématie écrasante sur
le plan militaire. Celle-ci a été
prouvée par la chute de Baba Amro, le
principal repaire des groupes armés, et
par le passage des confrontations vers
Idlib près des frontières turques. Et
tout indique que le sort des groupes
armés y sera semblable à leur sort à
Homs.
Sauf si les
autorités turques s'embourbent en
adoptant une politique semblable à celle
qu'ont adoptée certains Libanais qui
font passer à travers les frontières des
combattants, des armes et du financement
vers le Syrie et tout particulièrement
vers Homs.
En d'autres termes,
si la situation complexe au Liban ne
permettait pas de contrôler
scrupuleusement les frontières, toute
facilité militaire offerte à travers les
frontières turques serait considérée
comme une déclaration de guerre qui
facilitera la transmission de la
contagion vers la Turquie.
En Turquie, il
existe des partis et des groupes
islamiques, kurdes et laïcs assez
mécontents des politiques prises par le
Parti de la Justice et du développement
de M. Erdogan en général, et envers la
Syrie en particulier. Des dizaines de
millions de Turcs n'hésiteront pas à
soutenir la Syrie au cas où leur
gouvernement s'engagerait ouvertement
dans le conflit.
Et ce qu'on dit de
la Turquie à ce propos se dit aussi
d'autres pays qui, comme la Jordanie.
Des milliers de combattants venus de la
Libye, d'Afghanistan et de plusieurs
autres pays s'y rassemblent et attendent
le signal d'assaut.
La grande quantité
d'armes et d'équipements militaires
confisquée à Homs et ailleurs (on y
compte un drone et des armes de
fabrication israélienne) ainsi que le
grand nombre de combattants et d'experts
militaires étrangers tués ou arrêtés,
témoignent de l'ampleur de
l'intervention étrangère et, en même
temps, de l'importance de l'avancée
réalisée par l'armée arabe syrienne.
L'idée d'une
intervention militaire à la libyenne a
nettement reculé. Contrairement au refus
apparent qu'opposent certains à
l'armement de l'opposition, on a retenu
l'idée d'une intervention à l'Afghane
qui a été mise en application contre la
présence soviétique. Pourtant, la route
des terroristes vers la Syrie ne sera
pas pavée de fleurs. Car la Syrie qui,
en dépit des guerres, des pressions et
des complots, a dressé haut le projet
nationaliste arabe de libération, a mis
en échec le processus de soumission
arabe et a été reconnue par tous en tant
qu'autre chose que la Libye, prouvera
également qu'elle est autre chose que
l'Afghanistan de l'ère soviétique. Elle
sera assurément l'Afghanistan de l'ère
américaine avec une plus-value beaucoup
plus grande.
Sur le plan
diplomatique, les Occidentaux n'exigent
plus le départ du président Assad,
mission de Kofi Annan à l'appuie. Les
Arabes des monarchies du Golfe ont vu
s'évanouir leur pari de pouvoir
travestir la position russe connue dès
le début. Au contraire, ce sont eux qui
ont lâché, dans la rencontre au Caire de
leurs ministres des affaires étrangères
avec leur homologue russe : Ils ont
donné leur aval au plan russe de cinq
points reconnaissant ainsi l'échec de
toutes leurs tentatives de porter
préjudice à la Russie.
La mission d'Annan
ajoute à cet échec un échec encore plus
grand. Les négociations ont eu lieu sous
le plafond syrien et avec le président
Assad et l'opposition syrienne à
l'intérieur du pays alors qu'il ne reste
aux oppositions de l'extérieur que
pleurnicher et accuser la communauté
internationale de lâcheté et d'abandon à
l'égard du peuple syrien.
On peut comprendre
l'irritation des ces oppositions
vis-à-vis de la Russie et de la Chine.
Mais on comprend mal leur irritation
contre les Etats-Unis, l'Union
européenne, l'Alliance atlantique, la
Ligue arabe et tous ceux qui ont et qui
continuent de les soutenir. Ce qui est
difficile à comprendre est comment une
opposition qui se respecte et qui
prétend être le représentant unique du
peuple syrien, ne pas compter sur des
atouts autre que l'intervention
extérieure comme moyen unique pour
prendre le pouvoir ?
Pour ce qui est des
alliances hostiles à la Syrie, et
au-delà du rôle américain et européen
dans cette alliance, rôle qui n'honore
pas ceux qui prétendent lutter au
service de la cause de libération, le
rôle israélien se présente pour enlever
le dernier masque qui cache le visage
des oppositions syriennes, des groupes
terroristes et des partis arabes qui les
soutiennent.
Le rôle israélien
est d'ores et déjà mis à nu sur tous les
niveaux : De B. H. Lévy qui parraine ces
oppositions, aux visites qu'effectuent
certains opposants en "Israël", en
passant par les promesses s'engageant à
rompre avec l'Iran, à punir le Hezbollah
et à établir de bonnes relations de
voisinage. Sans oublier les formes de
soutien israélien à ces oppositions.
Certains Arabes et
Islamistes parmi ceux qui ont grimpé les
révolutions arabes ne se sentent plus
embarrassés par le fait de s'allier avec
les Américains et les Israéliens et
d'abandonner la cause palestinienne.
Mais dans quelle mesure le projet
israélo-américain et islamiste est-il
capable de répondre aux aspirations des
révolutions arabes ?
Une prise de
conscience riche en promesses commence à
prendre forme : Les révolutions arabes
devraient aller en avant et se
constituer sur la base de la lutte
contre les Etats-Unis et "Israël" et sur
la volonté de rejoindre la marche de la
résistance dirigée par la Syrie et
l'Iran. La Syrie victorieuse de la
conspiration donnera à cette conscience
un coup de fouet suffisant pour balayer
les foyers de la trahison dans le monde
arabe et islamique.
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