Opinion
Ces intellectuels
arabes qui prônent encore la démocratie
universelle...
Akil
Cheikh Hussein
Jeudi 12 janvier 2012
Les révolutions
arabes ont fait beaucoup de malheureux.
Les plus affligés parmi eux sont cette
catégorie d'intellectuels arabes de
prédominance libanaise qui,
originellement nationalistes, nassériens
ou baathistes, attachés à la cause
palestinienne et autres causes de
libération, épousèrent, après la défaite
de 1967, des doctrines d'extrême gauche
et se mirent à applaudir la révolution
palestinienne et à revendiquer la lutte
armée et la guerre révolutionnaire
populaire jusqu'à la victoire totale :
En finir avec les sionistes et libérer
la Palestine depuis le Fleuve jusqu'à la
Mer, avant de poursuivre la lutte à la
vietnamienne contre l'impérialisme
américain.
Avec une
particulière irritation contre tous les
régimes arabes sans différence entre
ceux qu'on classait comme progressistes
ou réactionnaires.
On ne sait pas,
lorsque la révolution palestinienne
commença à trébucher au Liban martyrisé
par la guerre civile et les multiples
invasions israéliennes et interventions
militaires occidentales (américaines et
françaises), par le truchement de quelle
aventure ou mésaventure, ces
intellectuels d'extrême gauche –c'est
instructif de le rappeler- ont-ils subit
une mutation parmi les plus
spectaculaires.
Tout en maintenant
leur irritation à l'égard des régimes
dits progressistes qui ont fini par se
réduire, au Mashrek arabe, au seul
régime syrien, aussi bien qu'à l'égard
de l'Iran islamique, des partis de
gauche traditionnels et des factions
palestiniennes opposées aux traités de
paix et notamment ceux d'Oslo, les dits
intellectuels ont commencé à afficher
une sympathie nette pour la démocratie
sous la connotation qu'elle prend dans
le discours dominant en Occident.
Leur permettant de
mener leurs campagnes largement
médiatisées contre ce qu'ils appellent
dictatures, régimes et partis politiques
totalitaires, y compris les mouvements
de résistance au Liban et en Palestine,
cet alignement à la démocratie leur
servait de couverture pour ne pas
afficher leur passage dans le camp du
mal américain et ses prolongements
régionaux et, de ce fait, leur
approbation vis-à-vis des traités de
paix et, par conséquent, de l'idée d'un
Moyen-Orient reconstruit pour répondre
aux exigences de l'hégémonie américaine
et israélienne.
Pleinement
persuadés que la démocratie qui règne en
Occident est en bonne forme malgré la
crise économique et les agissements
nettement contraire à l'esprit de la
démocratie, les intellectuels arabes en
question expriment leur crainte pour la
réalité et la destinée de la démocratie
parce qu'elle semble abandonnée et
trahie par les révolutions arabes.
A leurs yeux, la
démocratie ne se restreint pas à un
régime politique même s'il est adapté à
merveille aux besoins et aspirations de
l'homme de l'ère postmoderne. Elle est
une conscience, une doctrine mondiale et
même une religion universelle. Il est
donc normal qu'elle soit la fin de
l'histoire et le couronnement de toute
la marche de l'humanité vers la
prospérité et la liberté.
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