Opinion
Frapper l'Iran...
La dernière des menaces !
Akil
Cheikh Hussein
Mercredi 9 novembre
2011
Ce
n'est pas la première fois qu'"Israël",
qui, plus que les Etats-Unis et les
autres puissances occidentales, envisage
des attaques contre les installations
nucléaires iraniennes qui seraient le
prélude d'une guerre qui, à son tour,
serait couronnée par la chute de la
République Islamique.
Mais il
paraît que c'est la dernière : Une telle
attaque aura la destruction d'"Israël"
comme principale conséquence, et ne pas
mettre cette menace en application ne
changera pas le cours de l'histoire qui
va rapidement et tout droit vers un
dénouement que les Israéliens ont tout
intérêt à rendre moins douloureux pour
eux.
Pour se
faire, ils devraient renoncer à leur
démoniaque aventure et accepter de
dédommager les Palestiniens et les
Arabes de toutes les peines qu'ils leur
ont causées depuis des décennies. C'est
la condition nécessaire pour que la
présence d'un certain nombre d'entre eux
soit acceptée dans une Palestine arabe
comme elle l'a toujours été.
Laissons de côté les analyses qui
finissent par exclure l'éventualité
d'une confrontation imminente ou à un
plus long terme avec l'Iran et,
nécessairement, avec les autres forces
régionales visées par l'axe du mal
américain… Et supposons que ce bruit de
botte sera suivi d'une véritable entrée
en acte.
Il faut
tout d'abord souligner que, depuis la
victoire de la révolution islamique en
Iran, l'histoire de la région et du
monde entier fut marquée par le pressant
souci impérialiste de renverser le
régime instauré par cette révolution.
Une
première guerre mondiale de huit longues
années a été lancée contre l'Iran par
l'intermédiaire du régime déchu de
Saddam Hussein. L'échec de cette
entreprise ne pouvait aucunement
encourager les Américains à inciter
leurs alliés arabes du Golfe à relayer
la tentative iraquienne. Le pétrole, le
Détroit d'Hormuz et la fragilité des
alliés en question y sont pour quelque
chose.
C'est
en cela que consiste la véritable raison
qui a porté les Américains et leurs
alliés à retrousser leurs propres
manches et à envahir l'Afghanistan puis
l'Iraq dans le but de prendre l'Iran en
tenaille après avoir implanté leurs
bases militaires et déployé leurs
flottes dans toute la région allant du
golfe jusqu'à l'Asie Centrale.
On
connait la suite. L'échec est maintenant
démesurément plus cuisant.
Catastrophique selon l'appellation des
stratèges et des chefs politiques et
militaires occidentaux.
Si les Israéliens en arrivent à prendre
la décision de s'attaquer à l'Iran, ils
auront besoin de la coopération de trois
ou quatre pays de la région, ce qui
signifie que la guerre sera
inévitablement régionale sans exclure
l'implication possible de l'alliance
atlantique et, par conséquent, étant
donné la richesse de la région en
ressources pétrolières, le risque –entre
autres- de donner un coup fatal à
l'économie mondiale déjà agonisante.
De
toute évidence, l'Iran ne se conduira en
aucun cas à la manière de Saddam Hussein
qui, malgré les quelques missiles trop
peu efficaces qu'il a lancées vers
"Israël" ou les attroupements des
Américains et de leurs alliés dans les
pays du Golfe, était resté les bras
croisés, et n'a fait qu'encaisser des
coups, espérant peut-être qu'en 2003 des
chances de survie pour une dizaine
d'années lui seront données comme
c'était le cas en 1991.
Ni à la
manière de Kadhafi qui, au lieu de
parier, en vain, sur ses très bonnes
relations avec les gouvernements et les
services secrets des puissances
occidentales, pouvait, grâce à son
important arsenal d'arme, reproduire au
moins des dizaines d'opérations
militaires semblables à celle conduite
par le syrien Jules Jamal (officier
syrien ayant accouru à défendre
l'Egypte) qui a, lors de l'agression
israélo-franco-britannique contre ce
pays en 1956, fait couler un bâtiment
français avec tout son équipage rien
qu'en s'y abattant utilisant avec son
petit navire bourré d'explosifs.
La
conduite de l'Iran sera de toute une
autre école. Pour s'en faire une idée,
il faut peut-être rafraichir la mémoire
des Américains, des Français et des
Israéliens en leur rappelant les trois
ou quatre attentats-martyres qui ont
fait quelques centaines de morts parmi
leurs soldats à Beyrouth et dans d'autre
localités libanaises en 1982, lors de
l'invasion du Liban par les Israéliens.
La
défaite israélienne dans la guerre
contre le Liban en 2006 a inauguré l'ère
du déclin israélien qui, dans les
conditions de la guerre américaine perdu
en Iraq et en Afghanistan, va de pair
avec celui des puissances occidentales
alors que l'Iran gagne chaque jour en
force sur tous les plans.
D'autre
part, les révolutions arabes ont rendu
caduque le temps où l'on pouvait dresser
certains régimes dits "modérés" contre
l'Iran dans la mesure où le souci de
survivre et de sauvegarder les trônes
chancelants prime sur toute possibilité
d'implication dans des aventures
guerrières désespérées.
De son côté,
l'Occident gémissant sous le poids des
défaites militaires et de la crise
économique, situation qui s'applique
également à "Israël", peut seulement
gesticuler tant qu'il est persuadé
qu'avec l'Iran et ses alliés la guerre
ne saurait être un montage à la libyenne
ou une promenade, Barak lui-même vient
de le reconnaître, du genre que l'armée
israélienne avait l'habitude de
transformer en victoire éclatante.
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