Opinion
Ainsi parle Téhéran : Du Fleuve
jusqu’à la Mer… Toute la Palestine est
aux palestiniens !
Akil
Cheikh Hussein
Lundi 3 octobre
2011
L'OLP,
seul représentant légitime du peuple
palestinien est mise à l'écart, tout
comme le gouvernement palestinien
démocratiquement élu qui, avec ses
alliés, poursuit sa résistance sous le
blocus israélien auquel participent les
Arabes de la modération.
Réduite
à la personne de son président qui
continue de gouverner deux années et
demie après la fin de son mandat, et
forte du soutien officiel arabe et
international, l'Autorité palestinienne
qui n'a rien récolté de ses
interminables négociations avec les
Israéliens, sollicite les Nations unies
pour la reconnaissance d'un Etat
palestinien inviable en tant que tel et,
de surplus, farouchement refusé par les
Etats-Unis et "Israël".
Le
retour de l'Autorité est donc
obligatoire aux interminables
négociations parallèlement aux colonies
juives qui continuent de grignoter le
reste de la Cisjordanie, au transfert
qui menace les Palestiniens dits de 48
dans le cadre de la judaïsation de
l'Etat israélien, à la spoliation
quasi-totale d'Al-Qods, aux fouilles
destructrices de la mosquée al-Aqsa, à
la question de quelques millions de
réfugiés qu'on cherche à confiner dans
l'oubli et, enfin, aux efforts qu'on
déploie pour créer un foyer national
palestinien en Jordanie.
Processus destiné au moins depuis Camp
David et Oslo, à la liquidation pure et
simple de la cause palestinienne et qui
possède toutes les chances d'aboutir
dans les conditions de la gestion de
cette cause par l'Autorité palestinienne
et les Arabes de la modération et de la
soumission.
Mais,
heureusement, ce processus ne cavale pas
tout seul. Un autre processus qui
s'inspire de toute l'histoire de la
lutte arabo-musulmane et tiers-mondiste
pour la véritable liberté a pris
naissance, comme par réaction à la
visite effectuée par Sadate à la Knesset
israélienne, avec la révolution
islamique en Iran.
Mais
aussi avec, d'une part, la Syrie qui a
mis en échec les projets de capitulation
auxquels ont adhéré d'une manière ou
d'une autre la plupart des régimes
arabes et d'autre part, les mouvements
de résistance au Liban et à Gaza qui ont
pu à la surprise générale ruiner la
thèse de l'armée israélienne
prétendument invincible.
Se
déroulant à l'intérieur des territoires
occupés et mettant face à face le peuple
palestinien et la machine de guerre et
d'oppression israélienne, l'Intifada
s'est attirée l'admiration du monde
entier en mettant en exergue les
pratiques inhumaines de l'occupation et
en faisant preuve de l'inépuisable
aptitude au sacrifice chez un peuple
opprimé et martyrisé depuis des
décennies sous le joug de la
colonisation britannique, du terrorisme
sioniste et du silence mêlé aux
conspirations des régimes arabes et des
Nations Unies.
C'est
cette Intifada et l'un de ses symboles,
Muhammad al-Durra, qui sont célébrés par
la République Islamique d'Iran dans le
cadre de la cinquième conférence
Internationale de soutien à l'Intifada.
Des
responsables et des personnalités
religieuses et politiques d'une centaine
de pays se sont trouvés à Téhéran pour
exprimer leur soutien au peuple
palestinien et surtout pour mettre le
pendule à l'heure en dépoussiérant la
cause palestinienne longuement entrainée
dans la boue des concessions, des
complicités et des humiliations qui
l'ont réduite à son état actuel avec,
cette fois, tout un peuple qu'on
crucifie sur l'hôtel de la cupidité
maléfique et arrogante maquillée d'une
fine couche de lamentations hypocrites.
Le
Guide de la Révolution Islamique, l'Imâm
Ali Khamenei, et la plupart des délégués
qui ont participé à la conférence, y
compris la délégation de Hamas conduite
par le président de son bureau
politique, Khaled Mashal, ont formulé
les principes maîtres qui devront
conduire la véritable action en vue de
la solution juste de la question
palestinienne :
•
Toutes les propositions de solution sur
la base de Deux Etats ne sont rien que
des concessions supplémentaires au
profit du projet sioniste. Il en est de
même pour toutes les solutions émanant
des Nations unies, l'expérience
historique ayant prouvé la partialité de
cette organisation.
•Toute
la Palestine (du Fleuve jusqu'à la mer)
appartient aux Palestiniens. Ceux-ci
comprennent les Arabes (Musulmans et
Chrétiens) et les Juifs originaires du
pays.
•Les
Juifs colonisateurs qui ont occupé la
Palestine n'ont qu'à retourner dans
leurs pays d'origine. Surtout que les
pays qui ont soutenu le projet sioniste
et qui continuent de le faire sont les
premiers et les seuls à avoir persécuté
les Juifs, si toutefois la persécution a
effectivement eu lieu. Les Arabes et les
Palestiniens n'ont pas à payer les frais
de la dite oppression des Juifs par les
Européens.
•La
résistance est l'option unique dans
l'action visant à libérer la Palestine,
par opposition à la diplomatie qui s'est
montrée incapable de recouvrer les
droits usurpés du peuple palestinien.
•L'action à partir de ces principes
nécessite un soutien sans faille à la
lutte du peuple palestinien de la part
de tous les Arabes, les Musulmans et les
forces éprises de liberté et de paix de
par le monde. Elle nécessite également
la rupture de tout genre de relation
entre l'entité sioniste et les pays
arabes et musulmans.
Ce ne
sont pas, à l'ère de la real politique,
des hallucinations dénuées de sens. Ce
sont les véritables aspirations de tous
ceux, parmi les Palestiniens, les Arabes
et les Musulmans, qui ont éprouvé,
depuis plus d'un siècle, la sauvagerie
de l'occupation israélienne et
l'injustice de la communauté
internationale.
Bien sûr, il ne suffit pas d'aspirer. Et
ce n'est pas trop de dire qu'au glaive
israélienne répond maintenant un glaive
arabo-musulman. Avec surtout du sang qui
s'est tant et tant eu raison du glaive,
et des peuples pour lesquels le
sacrifice et le martyre sont devenus
tradition.
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