Syrie
Craignant une
défaite en Syrie,
l'OTAN pousse la
Turquie dans le guêpier
Akil
Cheikh Hussein
Le siège
de l'OTAN
Mardi 3 juillet
2012
Que les 28 pays de l’Otan se
réunissent d’urgence pour soutenir la
Turquie contre la Syrie, c’est leur
plein droit de jungle, et cela n’a rien
de surprenant : L’arrogance et
l’injustice sont profondément enracinées
dans la constitution de l’Occident
impérialiste.
Et ce n’est pas surprenant non plus
pour la Turquie officielle qui, depuis
sa défaite devant les Arabes, mais pour
le compte de l’Occident, pendant la
première guerre mondiale, ne fait -après
son renoncement à son identité ottomane-
que haleter derrière le dernier wagon du
train occidental, et finir par renoncer
à son identité turque en acceptant de
devenir la frontière sud de l’Alliance
atlantique.
Et voilà que cette Turquie au moins 4
fois plus puissante que la Syrie sur
tous les plans matériels pousse la
mesquinerie à son comble en criant au
secours et en demandant à l’Alliance
atlantique qui est des milliers de fois
plus puissante que la Syrie de mettre en
application l’article 4 du traité de
l’Alliance et de défendre sa sécurité et
son intégrité territoriale !!!
Sachant que, et c’est la calomnie qui
joue, c’est elle qui, quelques mois
seulement après la signature de
plusieurs traités de forte coopération
avec la Syrie, devient subitement et sur
ordre donné par le centre impérialo-sioniste,
une marionnette dans la main de
l’Occident et se met à porter atteinte à
la sécurité de son voisin et frère
historique syrien et à son intégrité
territoriale.
Que n’a-t-elle n’a pas fait pour
nuire à la Syrie ? Dans les hôtels
d’İstanbul, la Turquie accueille les
agents auxquels est assignée la tâche de
jouer le rôle d’opposants syriens. Via
les banques turques circule l’argent
envoyé par le Qatar et l’Arabie saoudite
et qui constitue l’un des principaux
moteurs de ce qu’on appelle la
"révolution syrienne".
Sur son territoire, elle a installé des
camps où s’entrainent et se ravitaillent
les terroristes en action en Syrie. Elle
leur fournit des armes et une formation
que leur assurent ses militaires ainsi
que des professionnels prêtés par les
agences de renseignement occidentales et
israéliennes. Médiatiquement, ses moyens
de désinformation partagent la tâche
avec Fox News, BBC, France 24, al-Jazeera,
al Arabiyya.
Personne n’ignore que les directions
occidentales et l'Otan ne sont pas
enthousiastes pour une intervention en
Syrie. Ils disent préférer une
intervention sous couvert de l’ONU, et
même si la Russie et le Chine acceptent
une telle intervention, les Occidentaux
épuisés par leurs crises économiques et
par leurs défaites militaires en Irak,
en Afghanistan et ailleurs, trouveront
un prétexte pour ne pas se lancer dans
une aventure quantitativement et
qualitativement très lourde de
conséquences.
Dans l’espoir de déstabiliser la
Syrie et de la démanteler sans courir
des risques majeurs, les directions
occidentales et leurs alliés et leurs
suppôts préfèrent lancer dans la
bataille ces groupes de takfiristes et
de mercenaires terroristes parallèlement
aux pressions économiques et à la
mobilisation contre la Syrie de toute
cette panoplie de mensonges
confectionnés par les mass médias et des
organisations internationales semblables
au Conseil des droits de l’Homme.
Dans le même souci de ne pas brûler
leurs propres doigts, l’échec de cette
forme de guerre dans laquelle la
résistance de la Syrie a changé
l’équilibre des forces à l’échelle
internationale, il paraît que les
directions occidentales et l'Otan
incitent leur outil turc à s’engager
militairement dans une guerre directe
contre la Syrie.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent les
missions aériennes turques destinées à
tester la réaction syrienne. Le F4 turc
abattu par la défense anti-aérienne
syrienne quelques secondes seulement
après avoir pénétré dans l’espace aérien
de la Syrie ne peut que renforcer le
désarroi des Etats-Unis et de leurs
alliés.
Il ne leur reste maintenant qu’un choix
sur deux: Fuir en avant et déclarer
contre la Syrie une guerre à la
libyenne, ou fuir en arrière et lâcher à
leur sort leurs suppôts syriens et
arabes impliqués dans la guerre contre
la Syrie.
Ils savent que les deux options mènent
au même résultat : La Syrie sortira plus
forte qu’auparavant, les prix du pétrole
et du gaz augmenteront à des proportions
vertigineuses, l’entité sioniste ne sera
aucunement épargné et, surtout, ces «
imprévisibles » et « irrationnels »
Arabes (tels qu’ils sont pensés par
beaucoup d’analystes et hommes
politiques occidentaux) pourront faire
un volte-face beaucoup plus désastreux
que celui d'Al Qaëda et des Talibans.
Il est vrai que, dans le but de
tester la capacité qu’ont les Arabes et
les Musulmans de supporter l’humiliation
et l’affaissement devant l’Occident, on
brûle des recueils du Coran, on porte
des atteintes aux grands symboles de
l’Islam, on massacre des millions
d’arabes et de Musulmans en Palestine,
en Irak, en Afghanistan, en Libye et
ailleurs, et qu’on lynche des dirigeants
arabes non parce qu’ils sont des
dictateurs mais parce qu’ils sont
arabes, sans que, jusqu’à présent, les
Arabes et les Musulmans ne ripostent
d’une manière significative.
Mais cela ne confirme pas l’hypothèse
sur la passivité absolue des Arabes et
des Musulmans. Laissons-leurs deux ou
trois ans pour tirer les leçons de
grands événements en cours, et nous
verrons non pas quelques personnes se
brûler par désespérance dans les rues,
mais des centaines de millions de
personnes brûler par espérance ce monde
corrompu dans lequel ils errent depuis
des centaines d’années.
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