Opinion
Aïcha Kadhafi n'y
est pour rien
Ahmed
Halfaoui
Aïcha
Kadhafi
Mardi 27
septembre 2011
Plus
passent les mois plus s’estompe
l’euphorie qui s’est emparée des
colonialistes au début de l’entreprise
coloniale en Libye. Les heures prévues
pour la «victoire» se sont transformées
en semaines, puis en mois, ensuite en
«prolongation de trois mois» de
l’opération «protecteur unifié». Si rien
n’est fait, ces prolongations il va
certainement y en avoir indéfiniment.
Pour le moment, la résistance arrive
encore à les justifier. Plus tard, si
par malheur elle venait à être réduite,
les puissances engagées trouveront bien
une explication à leur nécessaire
maintien dans le pays. Le plan est déjà
prêt, à n’en point douter, qui aidera à
faire perdurer la fiction politique et
militaire d’un pouvoir autochtone issu
d’une révolution. Pour le moment, il
s’agit d’abord de faire place nette pour
que les affaires reprennent et la
mission n’est pas de tout repos.
D’autant que les supplétifs à terre
n’arrivent pas à avancer au gré des
bourses financières qui jouent du yoyo.
Et les choses traînent. Ce qui est
proprement désastreux, dans un climat
économique délétère qui a plus que
jamais besoin de promesses claires à
échéances rapprochées. Jusqu’ici, on
utilise toujours la formule du début.
Mais elle fait de plus en plus preuve
d’inefficacité. Alors qu’il y a
l’urgence qui se fait ressentir de se
faire payer en retour. Récupérer
l’industrie pétrolière, sécuriser le
territoire, réimplanter les compagnies
qui doivent exploiter les ressources,
donner le pays à reconstruire aux
entreprises qui s’impatientent, autant
d’objectifs vitaux qui sont sans cesse
repoussés. Cela ne pourra durer sans
devenir insupportable à un système où
tout investissement requiert des
retombées. Et nous sommes dans
l’incertitude absolue, dans une «absence
de visibilité» disent les spécialistes.
Situation mortelle pour le «marché».
Maigre compensation, un projet
off-shore, à 100 km des côtes libyennes,
hyper protégé, a pu reprendre et c’est
vraiment un hasard si c’est celui de
Total. Malgré tout, posons l’hypothèse
que tout va se terminer pour le mieux
pour la «révolution». Plus de
résistants, ces «pro-Kadhafi» comme on
les appelle, et établissement de
l’autorité du «nouveau pouvoir» sur
toute la Libye. On devra immédiatement
se rappeler qu’on a dit aux jeunes, qui
sont allés au casse-pipe, que les
bombardiers sont juste là pour les aider
et qu’ils repartiraient gentiment chez
eux dès que le «danger kadhafiste» sera
éliminé. On devra se rappeler, surtout,
qu’il faudra les convaincre que la
«révolution» c’était pour qu’ils soient
désormais libres de trouver du travail
ou de goûter au chômage sans allocation,
qu’ils doivent payer pour se loger, pour
se soigner, pour étudier et pour bien
d’autres choses. Ce sera le plus dur à
faire passer et si on ne leur a pas dit
ça au début, c’est qu’on savait qu’il
n’aurait pas marché. On leur a aussi
caché que l’OTAN n’était pas là pour des
prunes, on leur a juste dit qu’elle
resterait dans le ciel quand beaucoup
d’entre eux ont refusé qu’elle vienne
les «protéger». Parions qu’ils
déchanteront et que l’OTAN trouvera bien
quelque chose à «protéger», le cas
échéant. Ceci reste une hypothèse.
Article publié sur
Les Débats
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