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Opinion
Defamation: quand les enfants désavouent
le père
Ahmed Amri
Yoav Shamir
Jeudi 4 novembre 2010
Né aux USA puis transmis vers l'Europe, le vent de la sédition
intellectuelle qui souffle sur le sionisme n'est pas près de
faiblir, loin de là. Tout en prenant l'allure d'une révolution
culturelle de masse marquant la nouvelle décennie de ce siècle,
il frappe à présent Israël où il se propage à la faveur d'une
conscience juive dissidente et libérée de l'identité séculaire
du sémite , éternel persécuté et, en tout lieu, victime. De plus
en plus d'intellectuels et d'artistes emboîtent le pas à
Chomsky, Norman Gary Finkelstein, Rony Brauman, entre autres
"brebis galeuses" juives, et montent au créneau pour fustiger le
sionisme et désavouer la politique de leur État. Ce mal délétère
qui condamne le sionisme et laisse présager de sa fin certaine
dans un proche avenir est bien moins l'effet de l'antisémitisme
présumé revenu en force dans le monde que le contrecoup d'un
abus sioniste de l'arme "antisémitisme" . Perverti,
instrumentalisé à outrance dans une propagande mensongère et
surannée, l'argument de l'antisémitisme se tourne à présent
contre les apprentis sorciers , ceux qui en ont fait une litanie
burlesque, un croque-mitaine mal ficelé,
l'ersatz d'une épée de Damoclès menaçant toute pensée
contestataire ou réflexe critique.
Après Shlomo Sand démontant l'histoire du peuple juif
inventé à partir d'historiographies et de mythes, c'est au
tour de Yoav Shamir, cinéaste israélien de 40 ans, de
s'attaquer à la machine lobbyiste qui industrialise le
mensonge, la diffamation.
Une certaine « image de marque », entretenue à la fois par ses
partisans et, dans une certaine mesure, ses ennemis, voudrait
que le sionisme soit doté d'une puissance suprahumaine.
Diabolique, cela va de soi, mais surréelle. Quels que soient les
fondements de cette perception par le passé, aujourd’hui il faut
bien reconnaître que la réalité est tout autre. En témoigne
cette nouvelle conscience humaine qui, de l’Amérique à l’Europe,
des pays traditionnellement « amis » d’Israël à Israël même, se
dresse partout et conteste de plus en plus le sionisme. Ce qui
semblait s’apparenter, il y a quelques ans seulement, à « un
vent de sédition » cantonné dans l’espace restreint de l’élite
intellectuelle, s’avère plus intense et étendu, s’amplifiant
sans cesse et gagnant, outre les masses en Occident, les plumes
et les caméras israéliennes (1). Le dragon sioniste ne fait plus
peur, ni aux lointains, toutes tendances confondues, ni aux
prochains dont certains montent au créneau, décidés à « allumer
le feu à la maison ». Et son antre, même s’il fume et enfume
encore, n’intimide plus autant qu’il agace et enrage. Les signes
d’une révolution culturelle antisioniste se multiplient, autant
en Israël qu’ailleurs, pour consolider l’idée que cette doctrine
est bien loin de son âge d’or. Elle est depuis le début de ce
siècle en phase de décroissance qui, jour après jour, se révèle
un état de décrépitude irrémédiable.
Essoufflé par ses perpétuelles fuites en avant, vicié par son
propre mal qu’il n’a cessé de propager depuis la fondation de sa
doctrine, la diffamation, trahie par la cuirasse usée de la
mythomanie, et à en juger par le désaveu grandissant que de plus
en plus de juifs et Israéliens lui intentent sans arrêt,
disons-le sans réserve: le sionisme est déjà moribond.
S'il peut quand même donner l'illusion qu'il respire encore,
c'est grâce à une potion magique fumigène qui, tout en le dopant
aux yeux de ses partisans fanatiques et des incurables "malades
de la culpabilité historique", ne fait que le rapprocher à
rythme accéléré de son terme fatidique. Cette potion qu'il fait
ingurgiter à ses enfants et en répand la fumée au-delà des
frontières d’Israël est tirée d’une substance opiacée qui
s’appelle Antisémitisme: le mensonge réitéré à l'intérieur comme
à l'extérieur d'Israël et faisant du monde, sous toutes ses
latitudes, l'antisémite impénitent et, en parallèle, du juif où
qu’il se trouve l’éternel persécuté, la cible de la haine
universelle et des menaces de chaque instant.
La production de cette substance ainsi labellisée est confiée à
une machine lobbyiste dont le quartier général est à New York :
l’ADL. Par la vertu de la mythomanie, de la naissance du
sionisme à nos jours, « Antisémitisme » est non seulement le
remède dopant des Israéliens mais la panacée universelle que les
sionistes brûlent dans leurs encensoirs et agitent en toute
circonstance et tout lieu hanté par les vieux démons. Le spectre
de la peste brune, les fantasmagories en rapport, les phobies et
les délires font partie de cette entreprise diabolique destinée
à garder en otage la conscience humaine. De sorte que celles et
ceux qui sont tentés de repenser les vérités momifiées ou douter
un instant du bien-fondé de la politique israélienne
s’assagissent à temps et s’interdisent tout sacrilège, tout
péché d’acte ou de pensée à l’encontre d’Israël.
L’extorsion de fonds et chantage auxquels le monde est soumis
depuis la création d’Israël (argent, armes et capitaux de
sympathie) se font à la faveur de cette panacée dont la
fabrication et l’administration sont confiées à l’ADL.
ADL, Anti-Defamation League : 29 bureaux aux USA et trois en
Europe, un budget de plus de 70 millions de dollars par an, est
une organisation dont « les oreilles sont collées au sol ». Ces
oreilles sont à l’affût du moindre mot qui puisse s’interpréter
comme insultant pour les juifs, de la moindre agression,
égratignure, fût-elle consécutive à une bagarre, du moindre
témoignage, même dénué de tout fondement crédible, tout ce qui
peut constituer « une pièce à conviction » de l’antisémitisme.
L’ADL collecte ces données et publie périodiquement des rapports
qui sont utilisés à la fois en Israël (pour la consommation
locale) et à l’extérieur pour défendre l’entité sioniste.
En plus de ces rapports, l’ADL a aussi pour mission de «
perfuser » en tout lieu l’holocauste: contacts permanents avec
des chefs d’états, des ambassadeurs, des ministres d’affaires
extérieures, des délégués d’états aux assemblées des Nations
Unis, le pape, les médias…en vue de nourrir et raviver dans la
conscience des hommes l’épine de la Shoah.
Stratégie de tous les entretiens : utiliser le COMPLEXE DE LA
CULPABILITÉ historique, jouer sur cette fibre, ou la greffer si
elle n’existe pas, afin de légitimer les agissements d’Israël
dans ce que cet État appelle « mesures de sécurité ».
Comment les agents de l’ADL réussissent-ils à voir et influencer
autant de personnalités si importantes ? En entretenant le mythe
de leur puissance d’influence à Washington, en répétant partout
qu’ils ont les mains longs, qu’ils sont capables de faire la
pluie et le beau temps. Un mythe qui s’effrite d’ores et déjà,
comme l’ensemble des mythes fondateurs de l'État d’Israël, grâce
à des juifs qui désavouent un « père » monstre et vers qui nous
tendons la main fraternelle pour un demain plus vivable.
Le réalisateur de ce film, Yoav Shamir, a réussi à infiltrer
l’ADL et côtoyer de près ses agents pour produire ce
chef-d'œuvre d'intérêt humain, mis en ligne en 9 parties. Vous
ne perdrez pas votre temps à le voir.
A. Amri
04.11.10
Yoav Shamir:
Né à Tel Aviv, novembre 1970
Lycée : Vitzo France, une école
des beaux-arts, l'équivalent d'un lycée avec baccalauréat.
Spécialisation : photographie
Université de Tel-Aviv :
BA d'histoire et de
philosophie. MFA d'art
cinématographique, mention excellent.
Films en tant que réalisateur &
caméraman:
- 2001- «
Marta and Luis » - documentaire de 50 min. - présenté dans
le cadre du Festival du film d'Edinburgh, à l'IDFA, DOCAVIV
et autres festivals cinématographiques internationaux.
- 2003- «
Checkpoint » - documentaire de 80 min - remporte la première
distinction à l'IDFA, Toronto, San Francisco, Munich,
Madrid, Barcelone, Rome, Belgrade, Rio de Janeiro, etc.
Reçoit plus de vingt distinctions et est présenté lors de
plus de 120 festivals du film internationaux.
- 2005-« 5
days »- documentaire de 94 min - participe au festival du
film Sundance, à l'IDFA, Edinburgh, Melbourne, Göteborg,
Seoul et lors de quelque 40 festivals du film internationaux
où ce film a reçu plusieurs distinctions.
- 2007-«
Flipping out »- documentaire de 83 min - Berlinale, le
Festival international du film de Berlin 2008.
Thessalonique, Buenos Aires, Cracovie, San Francisco, et
env. 40 autres festivals internationaux du film.
Source des infos biographiques:
http://www.defamation-thefilm.com/html/sur_yoav_shamir.html
Defamation est disponible ici:
http://soutien-palestine.blogspot.com/2010/01/defamation.html
Sur Facebook:
Part 1:
http://www.facebook.com/video/video.php?v=174545432560209
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Part 5:
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Part 6:
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Part 7:
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Part 8:
http://www.facebook.com/video/video.php?v=174559135892172
Part 9:
http://www.facebook.com/video/video.php?v=174560355892050
Article publié sur le blog d'Ahmed Amri
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