Syrie
Le président al-Assad
à la TV portugaise :
Les terroristes utilisent les civils
dans les quartiers est d’Alep comme
boucliers humains
Sana
Photo:
Sana
Mercredi 16 novembre 2016
Damas / Le président Bachar al-Assad
a affirmé que les terroristes, qui
occupent la partie est d’Alep depuis
trois ans, y utilisent les civils comme
“boucliers humains”, disant : “Notre
mission en tant que gouvernement est de
lutter contre les terroristes pour
libérer cette zone et de tenter en même
temps de parvenir à une solution en vue
de la vider des terroristes”.
Dans une interview qu’il a accordée à
la TV portugaise, le président al-Assad
a indiqué que le gouvernement avait
ouvert des corridors pour la sortie des
civils de la partie précitée et pour
l’entrée des convois humanitaires et des
aides dans cette zone, assurant que les
terroristes avaient refusé publiquement
tout règlement et voulu laisser la
situation comme elle l’est.
Questionné sur son usage des
djihadistes pour porter atteinte à la
réputation de l’opposition devant
l’opinion publique nationale et
internationale, le président al-Assad a
indiqué qu’ “il est impossible
d’utiliser les terroristes comme carte
politique pour ne pas nous faire mal”.
“L’usage du terrorisme, des
djihadistes et des extrémistes pour
servir tout agenda politique est une
question immorale”, a-t-il dit.
Le président al-Assad a assuré qu’il
n’y a comme choix que la victoire et que
la Syrie n’existera point si les
terroristes, soutenus par la Turquie, le
Qatar, l’Arabie Saoudite et certains
pays occidentaux, dont les Etats-Unis,
gagnent la guerre.
Questionné sur les possibilités de
réaliser la victoire sans l’aide du
Hezbollah, de l’Iran et de la Russie, le
président al-Assad a indiqué que leur
présence et leur soutien sont
“essentiels” pour faire face à ce genre
de guerre qui est pareille à une guerre
internationale contre la Syrie et dans
laquelle les terroristes avaient été
soutenus par des dizaines de pays
étrangers.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “La Russie, l’Iran et le
Hezbollah sont tous importants pour nous
et ont réalisé des accomplissements
importants face aux terroristes en
Syrie. Donc, il est impossible de dire
qui est-ce qui l’allié le plus important
pour nous”.
A propos du rôle actuel de la Russie
en Syrie, le président al-Assad a fait
noter que la partie la plus importante
de l’appui russe est celle aérienne,
affirmant : “Notre armée s’appuie sur le
soutien russe dans les différents
domaines militaires”.
“Nous sommes complètement libres dans
la détermination de l’avenir de la
Syrie”, a souligné le président al-Assad,
qui a ajouté que les Russes se basent
dans leurs politiques sur les valeurs et
n’interviennent point dans tout ce qui
est relatif à l’avenir de la Syrie ou du
peuple syrien.
Le président al-Assad a indiqué que
“les Russes luttent contre le terrorisme
pour nous, pour le monde et pour
eux-mêmes. La lutte contre le terrorisme
ne verse pas uniquement dans l’intérêt
de la Syrie ou du peuple syrien, mais
aussi dans l’intérêt du Moyen-Orient et
de l’Europe elle-même”.
A la question de savoir si la Syrie
est démocratique conformément aux normes
occidentales, le président al-Assad a
répondu : “Les habitants du pays sont
seuls susceptibles de lutter pour la
démocratie et la liberté et personne ne
peut les apporter de l’extérieur”.
“Nous étions sur la voie de la
démocratie et nous allions en avant. La
norme n’est pas l’Occident qui a sa
propre culture alors que nous, nous
avons la Nôtre. Notre démocratie doit
refléter nos cultures, nos coutumes, nos
traditions et notre réalité”, a précisé
le président al-Assad.
Concernant le nouveau Secrétaire
général de l’ONU et son approche
humanitaire bien connue sur la
situation, le président al-Assad a dit :
“Je suis évidement d’accord avec le
“titre” de cette approche. Le côté
humanitaire doit être réalisé
simultanément avec la lutte contre le
terrorisme. Il est impossible qu’ils
parlent des aides humanitaires alors ils
soutiennent en même temps le terrorisme.
Je ne parle pas de lui, mais des pays
qui soutiendront son plan. Il ne peut
pas réaliser cette approche alors que de
nombreux pays dans le monde soutiennent
les terroristes en Syrie. Nous soutenons
évidement cette approche pour aider les
gens à retourner à leur pays et à vivre
en toute sécurité sans les terroristes”.
Questionné sur sa disposition à
traiter avec le Secrétaire général de
l’ONU qui a dit que la paix en Syrie et
une priorité, le président al-Assad a
affirmé : “Oui, évidement. C’est sa
priorité, ainsi que la nôtre. C’est la
priorité du Moyen-Orient et lorsque
celui-ci sera stable le monde entier le
sera aussi”.
Et le président al-Assad de
poursuivre : “Nous sommes disposés à
coopérer pour rétablir la stabilité en
Syrie en prenant en compte l’intérêt du
pays et la volonté du peuple syrien”.
Le président al-Assad a fait savoir
qu’il attend du nouveau Secrétaire
général de l’ONU d’être objectif dans
toute déclaration qu’il donne sur
n’importe quel conflit dans le monde et
de ne pas transformer son poste en une
branche du Département d’Etat américain.
“La situation en Syrie n’est pas très
compliquée, ce qui la rend compliquée
c’est l’intervention étrangère,
notamment celle occidentale, car elle
est contre la volonté du gouvernement
syrien, tandis que l’intervention des
Russes, des Iraniens et du Hezbollah a
eu lieu sur demande du gouvernement
syrien”, a fait noter le président al-Assad.
Questionné sur le président turc qui
a déclaré la semaine dernière que les
intérêts de son pays dépassent les
frontières naturelles et qui a fait
allusion au Mossoul et à Alep, le
président al-Assad a assuré que le
président turc souffre de la paranoïa et
vit à l’époque ottomane, non pas à
l’heure actuelle.
Qualifiant de “conquête” la présence
de l’armée d’Erdogan en Syrie, le
président al-Assad a dit : “Nous avons
le droit de défendre notre pays contre
toute forme de conquête. Soyons
réalistes, tout terroriste, qui est venu
en Syrie, l’avait fait via la Turquie et
par le biais d’un soutien apporté par
Erdogan. La lutte contre ces terroristes
est similaire à la lutte contre l’armée
d’Erdogan”.
Questionné sur ce qu’il prévoit du
président américain élu, Donald Trump,
le président al-Assad a souligné qu’il
n’a pas beaucoup de prévisions, “car
l’administration américaine ne dépend
pas uniquement du président, mais de
différentes forces au sein de cette
administration. De différents groupes de
pression influeront sur le président.
Donc, il faut attendre pour voir après
qu’il commence sa nouvelle mission dans
deux mois. Nous souhaitons que les
Etats-Unis soient impartiaux, respectent
le droit international, n’interviennent
point dans les affaires d’autres pays
dans le monde et mettent fin à leur
soutien aux terroristes en Syrie”,
a-t-il précisé.
“Nous coopérerons avec les Etats-Unis
dans la guerre contre le terrorisme
s’ils sont sincères et s’ils disposent
de la volonté et de la capacité”, a fait
savoir le président al-Assad.
Et le président al-Assad de conclure
: “Nous sommes disposés à collaborer
sans conditions avec toute partie dans
le monde concernant la lutte contre le
terrorisme. C’est l’essence de notre
politique depuis des années, même avant
la guerre contre la Syrie”.
A. Chatta
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|