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Fichage sur Twitter : après avoir
accusé Olivier Berruyer de faux, EU
DisinfoLab se rétracte
RT
Le logo du site
Twitter sur un écran d'ordinateur (Image
d'illustration.)
©
Leon NEAL Source:
AFP
Mercredi 15 août 2018
Source :
RT EU DisinfoLab a
reconnu avoir constitué un fichier
mentionnant l’orientation sexuelle ou
religieuse de milliers d’utilisateurs de
Twitter. Mise en cause par Olivier
Berruyer, l’ONG avait pourtant nié avoir
utilisé ce procédé controversé.
Après avoir classé
plusieurs milliers d'utilisateurs de
Twitter selon leur sensibilité politique
supposée dans
le cadre de l’affaire Benalla, l’ONG
EU DisinfoLab avait publié les données
brutes sur lesquelles elle affirmait
baser son étude. Dans ce dernier fichier
étaient répertoriées les orientations
sexuelles et les origines ethniques de
certains profils. Une divulgation
d'informations dont s'était indigné ce
10 août l’animateur du site Les Crises,
Olivier Berruyer, capture d’écran à
l'appui.
Vertement critiquée
sur les réseaux sociaux depuis quelques
jours, l’ONG a tenté de dégonfler cette
énième polémique en assurant dans un
premier temps que la capture d’écran
utilisée par Olivier Berruyer était en
réalité un faux. «Nous remarquons qu’une
capture d’écran circule actuellement sur
Twitter, Facebook et des sites
d’information mettant en cause un des
fichiers que nous avons transmis. Sur
cette capture d’écran apparaissent des
mots surlignés qui feraient penser qu’il
y aurait des personnes "gay",
"lesbiennes", "juifs". Aucune de ces
biographies n’est issue du fichier. Tout
un chacun pourra le vérifier simplement
en faisant une recherche dans les
fichiers», écrivait alors l’ONG.
En parallèle,
Nicolas Vanderbiest, un des fondateurs
du DisinfoLab, porte cette même
accusation à l’encontre d’Olivier
Berruyer dans un message privé. Il
menace en outre de porter plainte dans
le cas où il ne supprimerait pas la
capture d’écran.
Capture d'écran
d'un message twitter privé publié par
Olivier Berruyer
Une injonction à
laquelle Olivier Berruyer décide de ne
pas répondre. Bien au contraire, il
invite l’ensemble des utilisateurs de
Twitter ayant téléchargé les fichiers à
contredire le communiqué de EU
DisinfoLab.
Très rapidement, de
nombreux commentateurs ont répondu à son
appel en précisant que les mentions
ayant trait à l’orientation religieuse
ou sexuelle figuraient effectivement
dans un fichier publié par Nicolas
Vanderbiest sur Twitter.
Nicolas
Vanderbiest admet ne plus avoir «les
yeux en face des trous»
«Ce fichier, qui
comportait 55 000 pseudonymes sur
Twitter [ayant tweeté ou retweeté 7 fois
ou plus sur l’affaire Benalla],
reprenait aussi le profil public de
chaque twittos, c’est-à-dire la courte
biographie par lesquels les internautes
se présentent publiquement sur leur
compte», explique la plateforme Check
News de Libération. Contacté
par ce même journal, Nicolas Vanderbiest
admet que la publication d'Olivier
Berruyer n'était pas un faux : «Je n’ai
plus trop les yeux en face des trous.
L’affaire prend des proportions folles.
Depuis plusieurs jours, on était accusé
d’avoir fiché les gens sur des bases
politiques, et maintenant, voilà qu’on
m’accuse de le faire sur des bases
sexuelles ou religieuses.»
Ce n’est qu’après
que certaines personnes m’ont dit que
ces données, éparses, figuraient bien
parmi les 55 000 biographies contenues
dans le premier fichier
«C’est délirant.
Quand j’ai vu ces captures d’écran qui
donnaient l’impression qu’on avait rangé
dans un fichier les juifs ensemble ou
les gays ensemble, j’ai pensé
immédiatement que c’était un faux
grossier, vu que cela n’a rien à voir
avec notre travail. J’ai immédiatement
réagi sur Twitter en publiant un démenti
au nom de Disinfo. Ce n’est qu’après que
certaines personnes m’ont dit que ces
données, éparses, figuraient bien parmi
les 55 000 biographies contenues dans le
premier fichier. Certains les ont mises
ensemble pour faire un montage, avec en
plus le coup de Stabilo jaune qui
souligne bien les mots qu’il faut»,
tente de se justifier Nicolas
Vanderbiest auprès du quotidien.
De son côté,
Olivier Berruyer fait valoir auprès de
Check News que, si les données contenues
dans les profils Twitter sont
publiques, cela n'enlève rien à la
gravité de l'affaire : «Ce n’est pas
pareil de mentionner à vos 50 followers
que vous êtes juif, et de voir cette
mention dans un fichier rendu public»,
relève-t-il. Avant d'ajouter : «Des
personnes payent cher Twitter et ont
accès à la base de milliards de tweets
et retweets et aux informations de la
bio. Et peuvent sortir les infos sur qui
ils souhaitent sous Excel et les
mouliner comme bon leur semble. Si c’est
légal, eh bien il faut changer la loi».
Plus tôt, Olivier
Berruyer avait annoncé sur
son site qu'il portait quoi qu'il en
soit plainte contre EU DisinfoLab pour
diffamation.
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