Communiqué
Lettre ouverte au Président Macron
à l’occasion de la visite du
président palestinien
SNJ / SNJ-CGT /
CFDT-Journalistes
Jeudi 27 septembre 2018 Monsieur le
Président,
Les syndicats
français de journalistes membres de la
FIJ, (600 000 membres, première
organisation mondiale de défense des
journalistes) souhaitent attirer votre
attention à l’occasion de la visite du
président de l’Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas sur la très inquiétante
situation de leurs confrères
palestiniens. Les journalistes
palestiniens sont en effet victimes
d’une incessante répression des
autorités israéliennes : arrestation,
détention, interdiction de se déplacer
et évidemment les tirs meurtriers des
forces de sécurité notamment lors des
manifestations ces derniers mois à Gaza.
Une nouvelle fois,
le 4 septembre dernier, lors d’une
manifestation contre l’installation
d’une colonie de peuplement israélienne,
plusieurs de nos confrères qui
couvraient cet événement ont été blessés
par des tirs de l’armée dans le village
de Ras Karkar près de Ramallah. Face à
cette manifestation pacifique, « les
soldats ont utilisé des grenades
assourdissantes, des gaz lacrymogènes et
ont tiré des balles en caoutchouc »,
selon le syndicat des journalistes
palestiniens (PJS). « Les forces de
sécurité ont intentionnellement visé les
journalistes qui, pourtant, étaient
porteurs de signes les identifiant »,
s’est indigné le syndicat.
Parmi les victimes
figurent notamment : Abbas Momani,
photographe de l’AFP, tout comme son
confrère d’AP Iyad Hamad et Esam Al-Rimawi
photographe du quotidien panarabe Al-Hyat,
mais aussi le journaliste de l’AFP
Joseph Dyke.
Le même jour, un
journaliste de la TV palestinienne Ali
Dar Ali, arrêté le 15 août, était déféré
devant un tribunal militaire et maintenu
en détention. Il est accusé d’incitation
à la violence contre l’armée pour avoir
posté sur les réseaux sociaux
l’information concernant une opération
contre le camp de réfugiés d’Al-Amari.
Au printemps
dernier déjà, les syndicats français de
journalistes (SNJ, SNJ-CGT et Cfdt
journalistes) avaient saisi l’ambassade
d’Israël en France après l’assassinat de
deux journalistes à Gaza, où 13 d’entre
eux ont été blessés dans une seconde
opération sous les balles des snippers.
Aucune réponse de cette dernière.
La répression à
Gaza contre la population civile – qui
manifeste pour le droit au retour des
réfugiés – avait fait plus de 100 morts
et quelque 8 000 blessés par des tirs à
balles réelles. Parmi les victimes
figurent des enfants, des jeunes et des
secouristes.
Aujourd’hui, nos
syndicats, solidaires du PJS, appellent
à faire respecter le droit international
et la liberté de la presse en dénonçant
« la guerre ouverte menée contre les
journalistes palestiniens » par le
gouvernement israélien.
Nous appelons
solennellement la France, Monsieur le
Président, à faire pression sur Israël
afin que soit respectée la liberté de
circuler des journalistes palestiniens,
de faire cesser les répressions
délibérées qui conduisent nombre de nos
confrères à être blessés ou à périr dans
l’exercice de leur fonction. Il faut
aussi obtenir la libération de nos
confrères illégalement détenus.
Dans ce contexte,
il nous apparaît essentiel à la veille
de l’ouverture de l’Assemblée générale
de l’ONU que la diplomatie française
soutienne la campagne pour l’adoption de
la « CONVENTION INTERNATIONALE POUR LA
SECURITE ET L’INDEPENDANCE DES
JOURNALISTES ET DES AUTRES
PROFESSIONNELS DES MEDIAS », élaborée
par notre Fédération internationale
contre l’impunité des auteurs de crimes
contre les journalistes partout dans le
monde, en Israël comme ailleurs.
En vous remerciant
de l’attention portée à notre combat
pour nos confrères palestiniens,
veuillez, Monsieur le Président, agréer
nos meilleures salutations syndicales.
SNJ / SNJ-CGT / CFDT-Journalistes
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