Syrie
Fisk en Syrie
raconte Darayya:
ce qui s'est passé n'est pas ce qu'on
raconte
Al
Manar
Mercredi 29 août 2012
Le grand reporter britannique Robert
Fisk en Syrie pour y couvrir la crise
affirme s’être rendu à Darayya où un
massacre a couté la vie à plus de 300
civils et dont la responsabilité a été
rejetée aussi bien par les autorités
syriennes que les insurgés.
Premier
journaliste occidental à l’avoir visité
après le drame, il rapporte une version
des faits qui n’a rien à voir avec ce
que les agences et les medias
occidentaux internationaux. A la foi
d’un habitant de la localité proche de
Damas, qu’il a rencontré à l’écart des
militaires, des habitants avaient été
pris en otages par des miliciens de
l’ASL qui contrôlaient cette ville avant
l’entrée de l’armée régulière. Et toutes
les victimes sont des civils proches de
soldats recrutés dans l’armée régulière
ou de soldats hors de service. Des
négociations avaient eu lieu pour les
échanger contre des miliciens de l’ASL
détenus chez les autorités.
Après avoir « utilisé tous les choix
possibles pour parvenir à un accord »,
les responsables syriens disent avoir
pris la décision de reprendre ce
quartier. Une femme a raconté a Fisk qui
l’a rencontré aussi à l’écart des
militaires syriens qu’elle avait vu de
ses propres yeux pas moins de dix
cadavres jetés au bord d’une rue, bien
avant l’entrée des forces
gouvernementales. Parmi les victimes
figure aussi un employé de la poste «
tué parce qu’il est un employe du
secteur public », explique un habitant à
Fisk.
La diplomate tchèque : une
guerre médiatique contre la Syrie
L’ambassadrice
tchèque en Syrie Eva Phelippe a estimé
que la Syrie est en proie à une guerre
médiatique d’une grande ampleur.
S’exprimant pour la télévision tchèque,
selon Arab-Press, dans la nuit de mardi
à mercredi, Mme Phelippe a dit avoir
suivi les deux chaines qatarie et
saoudienne Al-Jazeera et Al-Arabiyya et
s’est rendu compte qu’elles fabriquent
des informations ou les amplifient. «
Lorsque les évènements ont commencé,
j’ai regardé la couverture d’Al-Jazeera
et Al-Arabiyya et je me suis demandée si
ce qu’elles présentent peut être décrit
comme de l’information » a-t-elle
affirmé révélant qu’elle s’était rendue
une fois vers une région, Al-Zabadani,
censée être en flamme selon les infos
d’Al-Jazeera pour découvrir de ses
propres yeux qu’il n’en était rien.
La diplomate tchèque a assuré que ce
qui se passe en Syrie n’a rien d’une
guerre civile, mais d’un conflit entre
le gouvernement et des miliciens. « Il
faut mettre le terme l’Armée syrienne
libre entre guillemets parce que tous
ceux qui portent des armes se déclarent
être de l’ASL », a-t-elle conseillé.
Interrogée sur la situation actuelle
en Syrie, elle a assuré qu’elle est
toujours en faveur du président syrien
et estime que l’Europe s’est beaucoup
trop précipité depuis un an pour
déclarer qu’il était sur le point d’être
renversé. Rappelant que 10 pays
européens sur 20 gardent encore leurs
ambassadeurs à Damas et que les
Américains et les Britanniques les ont
fermées dès que des éléments d’Al-Qaïda
ont fait leur apparition en Syrie.
Massacre à Zamalka contre des
Arméniens
L’agence
officielle Sana a révélé que les
miliciens ont tué à Zamalka, banlieue
est de Damas, des femmes et des hommes
"sous les yeux des habitants" puis ont
"ensuite rassemblé leurs corps dans la
mosquée Kadi Askar".
« Ils ont piégé la mosquée et comptent
tirer au mortier sur l'armée pour la
pousser à riposter. Que l'armée réplique
ou pas, les terroristes vont faire
exploser la mosquée et accuser l'armée
de la bombarder et de commettre un
massacre pour provoquer des réactions
internationales contre la Syrie à la
veille de la réunion ministérielle au
Conseil de sécurité", poursuit l'agence
Le fait a été rapporté par le site de
l’opposition Syria Truth selon lequel
les victimes sont 6 membres d’une même
famille arménienne (un homme, sa femme,
sa sœur et ses trois enfants). La raison
en est comme d’habitude qu’ils sont «
des collaborateurs du régime ». Le site
affirme que le quartier est habité par
une communauté arménienne et ismaélite.
Ils ont été sommés de quitter leurs
maisons et plusieurs bâtiments du
quartier ont aussi été détruits.
Germana : le massacre contre
des Druzes
Un
autre massacre à caractère également
confessionnel avait été commis mardi,
dans une banlieue est de la capitale et
en particulier à Germana. Une voiture
piégée a explosé par télécommande dans
la rue Tichrine lors des obsèques de
deux hommes tués la veille par les
miliciens de « Jabhat Nusrat », selon
Syria Truth. L’écrasante majorité des 60
tués (27) et blessés appartiennent à la
communauté druze syrienne, précise Syria
Truth, selon lequel deux Irakiens et un
syrien du quartier Qaboune ont été
capturés et semblent être impliqués dans
la tuerie.
Quelques jours auparavant, la famille
d’un ingénieur a péri dans l’explosion
d’une bombe adhésive collée sur sa
voiture à partir d’un pick-up. Syria
Truth soupçonne la brigade « Bannière de
l’Islam » d’être derrière l’attentat.
Selon la chaine de télévision Achtar,
le 22 aout dernier, cette ville de 300
mille habitants dont une majorité de
druzes, puis des Chrétiens et autres a
voulu se démarquer de ses consœurs,
refusant d’armer ses jeunes pour se
défendre. Dans un communiqué ses
notables et dirigeants qui œuvraient
pour la neutraliser du conflit en cours
en Syrie l’ont déclarée « une région
pour la paix civile et un exemple de
coexistence entre ses différentes
communautés, religions et ethnies,...,
une ville pour la vie et non une scène
de guerre ou de démonstration de force
pour personne ».
Un chef milicien tué
Sur
l'autre front, dans Damas et sa
banlieue, les forces gouvernementales
ont tué durant des affrontements un chef
milicien œuvrant à Douma et un nombre
indéterminé de ses hommes. La mort de
Ibrahim Maohammad Al-Bek, originaire de
Harasta, et connu sous le nom de guerre
« Antar Harasta » (le gaillard de
Harasta) a été signalé sur les sites de
l’insurrection. Les combats
continuaient, notamment dans le quartier
de Qaboun (est), a-t-elle précisé.
Des missiles chez les
miliciens
Pour sa part, un groupe de miliciens
de l'opposition syrienne a déclaré
s’être emparé de 10 missiles des
arsenaux appartenant à l'armée
gouvernementale. Le communiqué dit que
le groupe « Bataillons des partisans de
l'islam » de la province de Damas a pris
possession de missiles ; ce dont
témoigne une vidéo publiée sur YouTube
et montrant les missiles et le lieu où
ils étaient déposés.
Il est impossible de définir le type des
missiles, il s'agit de toute évidence de
missiles « sol-sol ». Les combattants
affirment que quatre missiles étaient
prêts au lancement. Damas a laissé
l'information sans commentaire.
Une femme médecin de 60 ans
enlevée
Au sud de la capitale, des miliciens
ont kidnappé la directrice d’un hôpital
situé au cœur du camp Yarmouk des
Palestiniens D. Mona AsSayghi. « Un
groupe armé formé de trois hommes ont
pris d’assaut l’hôpital au matin de ce
mercredi et ont ouvert le feu dans son
couloir conduisant au bureau de la
directrice puis l’ont emmenée d’une
façon humiliante à bord d’une voiture en
dehors du camp », a signalé un médecin
de l’hôpital du martyre Fayez Halawé.
Gynécologue de renommée et
travaillant dans cet hôpital depuis 25
ans, D. AsSayghi a la soixantaine. Son
assistant Anouar Sakka a été tué le 5
juin dernier dans l’explosion de sa
voiture, alors qu’il accompagnait aux
locaux des examens de baccalauréat sa
fille qui a été gravement blessée.
Aéroport Taftanaz : une
version différente de celle des agences
Du
côté de la province d’Idleb, au
nord de la Syrie, une source militaire a
assuré pour le site Arabs Press que les
forces gouvernementales ont repoussé une
attaque perpétrée contre l’aéroport
militaire de Taftanz par des dizaines de
miliciens et leur a infligé de lourdes
pertes. Cette source a nié que 5
hélicoptères y ont été détruits durant
l’attaque, information véhiculée par une
source des insurgés, dans un contact
avec l’AFP qui dit ne pas être en mesure
de la vérifier..
Selon un rebelle qui dit avoir
participé à l'attaque, se faisant
appeler Abou Mossab, les miliciens ont
bombardé mercredi pendant une heure et
demi avec deux chars l'aéroport de
Taftanaz, et y ont détruit cinq
hélicoptères militaires. Il y est
questions aussi de batteries
anti-aériennes qui ont été utilisées".
Le milicien souligne toutefois que
l'aéroport était "encore aux mains du
régime" et que « les rebelles se sont
ensuite retirés et deux de leurs
camarades ont été tués ».
Selon lui, les "avions MiG du régime
continuent de bombarder les maisons à
Taftanaz, vidée de ses habitants".
A
Alep, Arab Press a
indiqué que l’armée régulière a nettoyé
un hôpital d’enfants dans le quartier de
Seif Ed-Dawla et qui avait été
transformé en siège des miliciens.
Selon le quotidien privé proche du
pourvoir, Al-Watan, l'armée a "purifié"
trois nouveaux quartiers des rebelles
qualifiés de "terroristes". "L'opération
de nettoyage se poursuit dans le reste
de la ville".
Le site Shukumaku signale pour sa
part que deux civils ont été tués sur la
route Alep-Rakka dans des accrochages
entre les forces gouvernementales et «
des bandes de miliciens qui commettent
des actes de pillage et de kidnapping ».
Le site assure que tous les membres de
la bande ont été abattus, dont trois
miliciens qui ont été identifiés. Des
quantités d’armes ont été saisies dans
plusieurs quartiers de la capitale du
nord.
A Homs, et en
particulier dans les vieux quartiers de
la ville et Bab-Houd 31 miliciens ont
été tués et 14 autres blessés dans une
opération des forces régulières. Alors
que trois soldats ont été blessés
lorsque des miliciens ont ouvert le feu
contre eux.
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