Tunisie
Ben Ali parti : le
wahhabisme à l'attaque en Tunisie
Al
Manar
Mardi 28 août 2012
Depuis que le président tunisien Ben
Ali a été déchu par son peuple et
accueilli en Arabie, la Tunisie est le
théâtre d’une recrudescence d’activités
religieuses wahhabites
« Nous vivons le début d’une fitna
(sédition) en Tunisie ; l’influence du
Wahhabisme ne cesse de s’amplifier grâce
aux pétrodollars et aux Imams envoyés
par les pays du Golfe » a mis en garde
le chercheur tunisien en civilisation
arabe Kamal Al-Sakeri .
Préoccupation partagée par d'autres
islamistes, en l'occurrence un dirigeant
éminent du parti Ennahda qui fait partie
de la coalition des trois partis au
pouvoir, Cheikh Abdel Fattah Moro : «
ces gens-là (les imams wahhabites)
prennent des jeunes qui n’ont pas une
grande connaissance de la religion et
qui à peine ont commencé à prier pour
leur apprendre les règles de la doctrine
Hanbalite et les préparer à devenir une
cinquième colonne dans notre pays pour
écarter la doctrine Malikite (doctrine
du pays, ndrl) et la remplacer par
l’école hanbalite », s’est plaint Moro
dans une déclaration à la radio « Chams
FM ».
Cheikh
Moro a été agressé au début du mois
d'aout lors d'une conférence organisée à
Kayrawane intitulée " L'Islam et la
tolérance" lorsqu'un homme barbu portant
la soutane l'a frappé d'un verre sur la
tête. Il défendait la présence à la
rencontre d'un intellectuel Youssef
Siddik qui avait critiqué l'Islam et
dont le d6part a été exigé par certains
participants
Et cheikh Amro de signaler à la radio
que les prédicateurs wahhabites
effectuent des sessions d’entrainement
de trois mois, et payent les jeunes qui
y participent.
Selon lui l’affaire est dangereuse: «
c’est quelques chose de dangereux que
nous ne pouvons admettre...ça va nous
causer des troubles dans notre
pays...nous n’avons pas de problèmes
avec l’école hanbalite, mais nous en
Tunisie sommes unis autour de l’école
malikite. L’Imam Malek est d’ailleurs
venu avant l’imam Hanbal .. C’est une
porte vers la fitna, Tunisiens faites
attention ! », a-t-il mis en garde.
Selon
le site Arab Press, pas un jour ne passe
en Tunisie sans qu’un imam ou un
prédicateur wahhabite ne fasse parler de
lui, à travers un sermon dans une
mosquée ou un discours prononcé par
l’une de ses célébrités acquises à la
cause wahhabite ou une manifestation.
Ces
derniers temps, des dizaines de
prédicateurs wahhabites saoudiens sont
venus en Tunisie, dont Aed Al-Korni,
pour expliquer les ouvrages de leur
fondateur Mohammad Ibn Abdel Wahhab , de
leur inspirateur Ibn Taymiyya, et des
ulémas plus contemporains comme Ibn Baz,
Al-Albani, et Ibn Athimine. À l’instar
du prédicateur égyptien Wajdi Ghoneim,
(connu pour ses positions qui en
appellent à la circoncision des filles,
et hostile à la démocratie).
Le
gros de la prédication wahhabite se fait
par le biais de l’Association Ibn Abi
Zayd Al-Kayrawani située dans le
quartier Al-Khadra et qui contrôle
toutes ses mosquées. Cette association
vient de fonder l’Institut d’Ibn Abi
Zayd Al-Kayrawani pour les sciences de
la législation. Il est supervisé par le
cheikh saoudien wahhabite Ahmad Ibn Omar
Al-Hazimi , un étudiant d’Ibn Baz et
d’Ibn Athimine en personne.
Les cours donnés enseignent la
doctrine wahhabite et mettent l’accent
sur le dénigrement des chiites, des
soufis, des Achaaristes et tous ceux qui
divergent avec le wahhâbisme.
L’un des livres enseignés est « Les
principes de la tradition (prophétique)
publiés sur la communauté triomphante »
et qui en appelle franchement à
combattre les écoles qui divergent avec
le Wahhabisme.
L’institut se charge des dépenses de
tous ceux qui suivent ses cours:
(habitat et autre). En temps de chômage,
nombreux se font séduire.
Une
autre association à tendance wahhabite
est aussi active est Tunisie :
l’Association du Bien islamique (al-Khayr
al-Islamiyya). Elle a été fondée par
Mohammad Sorour Zein El-Abidine , un
homme de religion syrien. Ayant été dans
le passé membre de la confrérie des
Frères musulmans syriens, il a fait
défection pour prôner un mélange entre
la pensée de ces derniers et le
wahhabisme.
L’association a tout récemment invité
comme conférencier le cheikh bahreini
Abou Soufiane As-Silmi pour donner des
leçons qui défendent le wahhabisme et en
appeler à combattre les chiites.
Selon le ministre tunisien des questions
religieuses Noureddine, sur les 5000
mosquées, 400 sont entre les mains des
Wahhabites, et 50 d’entre eux causent
des problèmes en Tunisie. Surtout la
mosquée d’Al-Fateh à partir delaquelle
les manifestations sont organisées.
Dernièrement les Salafistes
wahhabites ont sabordé plusieurs
manifestations culturelles : le 16 aout
dernier ils ont attaqué à coup de
sabres, de matraques et de pierres un
rassemblement de soutien à la mosquée d’AlAqsa
à Benrzert pour protester contre la
présence du r6sistant libanais et du
doyen des détenus libanais dans les
geôles israéliennes Samir Al-Kantar.
Blessant 4 personnes, dont un élément
des forces de l’ordre.
Un journal israélien, JSS a salué cet
acte, estimant qu'il rend justice aux
victimes israélienne de Kintar
Le 15 aout, ils ont interdit à un
groupe de chants soufis iraniens de
présenter son show dans le cadre du
festival international de la musique
soufie et spirituelle, sous prétexte
qu’il est chiite.
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