|
UJFP
Le bras exécutif des
basses œuvres de l’occupation israélienne reçu à Paris ?
Encore
une fois, va se tenir à Paris au Bataclan le 21 janvier 2007 un Gala
en l’honneur de MAGAV, avec collecte de fonds, organisé par
l’association française Migdal « sous le haut patronage du
ministère israélien de la Défense ».
Qu’est ce que MAGAV ? (Abréviation des mots hébreux :
« la garde de la frontière »)
Issues de la police anti-émeute israélienne, et constituées en
Garde Frontière, les unités mobiles de MAGAV sont chargés de la
sale besogne de l’occupation illégale des territoires
palestiniens : contrôles et harcèlement de la population
palestinienne sur les 750 barrages de Cisjordanie, dans les
villages et les villes palestiniens, à Gaza, gardes des centres
de détention et tribunaux militaires dans les territoires occupés.
Ses escadrons agissent aussi en Israël même : contrôles au faciès
des Palestiniens citoyens ou non, démolitions des maisons dans
les villages bédouins du Néguev, et aussi contre les juifs
orthodoxes…
MAGAV est dénoncé depuis des années par les organisations israéliennes
des droits humains qui demandent son démantèlement. Les chiffres
parlent : il ne s’agit pas de bavures mais d’une politique délibérée
de harcèlement, de traitements humiliants et meurtres de civils
non recherchés et non armés, qui fait de MAGAV le bras exécutif
des basses œuvres de l’occupation. Ses actions illégales, dont
nous donnons ci-dessous quelques exemples recensés par BETSELEM
et ACRI (association pour les droits civiques en Israël) font de
MAGAV un contrevenant grave à la législation israélienne, au
droit humanitaire, comme aux normes et conventions
internationales. En effet nombre des actes commis le plus souvent
dans l’impunité par MAGAV sont caractérisés par les normes
internationales comme des crimes. Il se pourrait donc que cette réception
dans un cadre public ou privé relève de l’apologie de crimes
interdite en France tant sur le domaine public que dans un cadre
privé. L’entrée sur le territoire français de ce corps de
police devrait être refusée ou pour le moins contrôlée de très
près, et son apologie devrait être interdite.
Serait-il imaginable d’admettre aujourd’hui la réception en
France dans un cadre public ou privé d’une unité de police américaine
basée en Irak, comme hier celle de certaines unités de l’armée
serbe, ou de la police d’Afrique du Sud du temps de
l’apartheid ?
La complicité des autorités françaises qui se manifeste déjà
dans l’étranglement économique du peuple palestinien et de sa
direction démocratiquement élue, dans l’impunité accordée à
Israël au mépris des droits et de la justice internationale -
comme la décision de la Cour internationale de justice de La Haye
contre le Mur de l’apartheid, comme la décision du vote du
Parlement européen pour des sanctions économiques - ne devrait
pas aujourd’hui se voir augmentée d’une tolérance
complaisante à l’apologie de crimes sur le territoire national.
Le silence complice des pouvoirs publics à l’égard d’une
telle manifestation favorise exactement comme le fait Migdal et
comme le souhaite le gouvernement israélien l’identification de
tous les Juifs français à la politique d’oppression d’Israël.
En conséquence il participe à la stigmatisation de toute
expression légitime de protestation contre cette politique israélienne
comme relevant de l’antisémitisme.
L’affiche du gala comporte l’en-tête suivant : « Le MAGAV se
bat pour moi, mon cœur bat pour le MAGAV ». Ainsi le thème est
annoncé : Le MAGAV se battrait pour les Juifs de France, et ils
lui devraient allégeance ?
Cet amalgame permanent entre Israël et Juifs français voulu par
des groupes communautaires juifs qui se comportent en « pompiers
pyromanes » constitue à la fois un danger pour les Juifs français
qu’il place en ligne de mire, mais surtout un danger pour la cohésion
sociale de la république. En cela il est en soi perturbateur de
l’ordre public.
Le message se doit d’être très clair : Il n’y a pas de
place en France pour une complaisance provocatrice envers
l’occupation israélienne et son bras armé.
Des exemples :
(source Betselem années 2003 à 2006 http://www.btselem.org/
– témoignages et plaintes
5 gardes frontière : pour tortures et traitements dégradants
(versement d’urine sur la personne, cigarettes éteintes sur le
corps)
2 gardes frontière : pour avoir battu des Palestiniens et les
avoir obligé à embrasser leurs chaussures et à manger du sable
et des graviers.
11 gardes frontière du bataillon 25 de Hébron inculpés de harcèlement
sur des habitants, pillage des magasins, destruction de biens privés,
et pour avoir battu systématiquement les passants dans les rues.
6 gardes frontière : pour avoir kidnappé un garçon de 17 ans à
Hébron, et l’avoir tué en le poussant hors d’une jeep en
marche à vive allure.
Betselem : tableau de violences illégales pratiquées sur des
Palestiniens pris en Israël sans autorisation de séjour de 2004
à 2006
Plus de 60 gardes frontière impliqués dans des coups et
blessures volontaires, traitements dégradants et humiliants :
plusieurs cas rapportés de personnes obligées de ramasser avec
la bouche leurs papiers d’identité sur lesquels les policiers
ont uriné. Plusieurs cas rapportés de menaces sexuelles et coups
portés sur les organes génitaux.
Source: Betselem: de 2000 à 2006 http://www.btselem.org/english/Statistics/Casualties_Full_Data.asp?Category=1
65 cas de Palestiniens non recherchés et non armés, dont les âges
varient 8 ans, 11 ans, 14 ans, 17 ans jusqu’ à 57 ans, tués
par des tirs de gardes frontière.
Source : ACRI - www.acri.org.il
Dizaines de plaintes recensées sur les comportements des gardes
frontière aux barrages. Des exemples sur l’année 2006 :
Empêchement du passage des ambulances. Février
Tir à arme réelle sur un Palestinien à un barrage (perte de ses
doigts). Septembre.
Humiliation, obligation de se déshabiller, coups à la tête et
sur le corps. Septembre.
Harcèlement et traitements dégradants sur les habitants de trois
villages : « Je te baise ou je te fais mordre par le chien ».
Janvier.
- Plainte sur le comportement de MAGAV à Bi’lin : tirs sur des
manifestants israéliens et palestiniens lors de manifestations
contre le Mur.
- Tir à bout portant d’une balle métallique enrobée de
caoutchouc sur l’avocat israélien Limor Goldstein, gravement
blessé à la tête. Août.
- Plainte pour harcèlement par les gardes frontière, d’enquêteurs
d’organisations de droits humains. Décembre.
UJFP Ile-de-France, le 16 janvier 2007
|