*Deux
mères, trois enfants
et
une lutte commune contre l’occupation
Deux
mères, une Israélienne et une Palestinienne traversent ces
jours-ci le mur qui sépare Israël des territoires occupées.
Sarah et Rawda ont toutes deux décidé de se rencontrer
malgré les obstacles, parce qu’elles poursuivent toutes les
deux le même objectif : libérer leurs enfants de la prison israélienne
où ils sont enfermés pour des actions contre l’occupation.
Tali
FAHIMA, la fille de Sarah LAHIANI, a été arrêtée il y a un an.
Accusée d’assistance à l’ennemi en temps de guerre, son procès
se déroule en ce moment et elle risque une très lourde peine si
les charges sont retenues. Ubaï ODEH, 19 ans, et Loaï ODEH, 28
ans, deux des fils de Rawda ODEH sont prisonniers politiques
depuis 2002 et condamnés respectivement à 4 ans et 28 ans de
prison. Loaï a été
condamné pour avoir aidé à l’organisation d’un attentat à
Jérusalem. Contre son jeune frère Ubaï,
les charges retenues sont
inexistantes.
C’est
la première fois qu’une collaboration s’engage entre des mères
des deux peuples ayant des enfants prisonniers. C’est également
la première fois qu’Israël arrête une “simple citoyenne”
israélienne avec ce registre d’accusation. Tali FAHIMA, comme
tant de prisonniers palestiniens, n’a jamais été une activiste
politique. Poussée par sa curiosité, elle rend visite une première
fois au camp de réfugies de Jénine et y tisse des relations
d’amitié avec les habitants. Lorsqu’elle réalise ce que
subissent les palestiniens sous l’occupation depuis presque 40
ans, elle franchit les barrages psychologiques et physiques qui séparent
les deux sociétés et, au plus fort de l’Intifada, se rend régulièrement
à Jénine afin de soutenir les habitants du camp.
En
Israël, Tali est présentée comme l’ennemie du peuple. La plus
grande partie de sa famille et la plupart de son entourage
la boycottent et elle a pour seul soutien sa mère,
ses sœurs et une tante. Elle trouve aussi une aide précieuse
auprès des pacifistes israéliens contre l’occupation qui
l’aident à assurer sa défense.
Du
1er au 8 Novembre, Sarah et Rawda viendront en France et en
Belgique afin de plaider la cause de leurs enfants. Par ce voyage,
les deux mères espèrent susciter l’intérêt du public et des
responsables européens sur le drame des prisonniers politiques en
Israël. Invitées par quatre associations françaises, la Ligue
des Droits de l’Homme, l’Association France Palestine
Solidarité, l’Union juive Française pour la Paix et l’Association
des Travailleurs Maghrébins de France, Sara et Rawda arrivent en
France le 1er novembre pour un périple qui démarre à
Caen le 2. Dans les villes visitées, elles rencontreront le
public, des militants français
de toutes origines, d’associations pour la paix au Moyen-Orient,
et la presse. A Paris, une rencontre est organisée dans l’après
midi du 3 avec des députés
à l’Assemblée Nationale. Leur voyage, s’achève
le 8 Novembre, à Bruxelles où elle seront reçues au
Parlement Européen. Une dernière rencontre publique est prévue
le 8 au soir organisé par l’Union Progressiste des Juifs
Belges.
Sara
et Rawda quitteront Paris le 9 novembre au matin.
AFPS
Voir
article de l'Humanité : Prisons israéliennes : deux mères
témoignent
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